Des hauts et des bas


Petit message à caractère préventif: Pardon, je me suis laissé aller! Le message est long: désol'

    Et oui, dans notre voyage, il y a des hauts et des bas. Ça va des rencontres qui se passent bien et d'autres, un peu moins, puis des petits tracas qui ne nous font pas rire lorsqu'ils arrivent mais qui font partie de notre voyage et qui feront partie de nos souvenirs. Et puis, il y a aussi les montées et les descentes des chemins que nous empruntons... Mais avant d'en arriver à vous parler de tous ça, il nous faut remonter deux semaines en arrière.


   Après avoir passé un week-end bien reposant à Huancayo, nous reprenons notre route le lundi 17 septembre comme si nous reprenions notre travail quotidien! Sauf que notre travail à nous pour cette semaine sera de rouler dans la région de Huancavelica afin de rejoindre la ville de Ayacucho. Confiant, nous avons pensé que la route serait asphaltée car elle relie deux grandes villes. Mais la logique péruvienne est un poil en retard... Nous quittons donc Huancayo et roulons pendant une quarantaine de kilomètres sur une route toute neuve, toute goudronnée et filons jusqu'à 3900 m où nous retrouvons les paysages secs et où le jaune des cultures de blé fraîchement coupés côtoient le rouge des terre labourés et des murs des maisons. Après le col, nous entamons une belle descente  qui nous fera passer quelques villages où les gens nous paraissent très amicaux : généralement, ils entament une petite discussion avec nous si nous sommes arrêtés, ou alors s'empressent de nous demander notre pays d'origine lorsque nous nous croisons. Toujours, ils nous souhaitent un bon voyage. Cette fin de première journée se terminera par un bivouac à l'abri des regards accompagnés d'une belle chaleur de fin de journée. Cette fois-ci, nous cuisinerons avec notre réchaud que nous ferons fonctionner au gaz car celui-ci est devenu capricieux avec l'essence ces dernier temps. Par chance, nous avions pu trouver un magasin à Huancayo qui vendait des cartouches de gaz et qui permettra de nettoyer un peu les circuits du réchaud. Bivouac très agréable donc, entourés de magnifiques montagnes.


    C'est le lendemain que les choses se sont corsées! Arrivée au petit village de Izcuchaca où un beau pont colonial fait la fierté des lieux, nous voyons notre beau bitume se transformer en piste de terre accompagné de petits cailloux et de poussière. Mécontents du froid en haute altitude, voilà que nous nous plaignons maintenant de la chaleur assommante du fond de cette vallée. Nous trouvons du réconfort dans le faux plat descendant de cette piste qui suit la rivière Mantaro et dans la gentillesse des gens que nous croisons. Une des femmes que nous rencontrons échangera quelques mots avec Audrey:
- De quel pays vous êtes?
- De France. Nous allons jusqu'à Ayacucho.
- Ah, c'est bien! C'est ton mari? (en me désignant)
-Non, mon petit ami!
-Ah oui, c'est mieux (sourire)

   Lors de notre pause déjeuner du midi, nous attérissons dans un tout petit village où le hasard nous fait rencontrer un français. Antony est de passage et cherche aussi un petit bouiboui où manger un morceau.

Nous passons un agréable moment avec lui à parler de nos 11 mois de voyage et à écouter ses 11 mois à lui. Partie d'Argentine, il est resté 3 mois à Buenos Aires a apprendre à jouer des chansons argentines avec un accordéon. Depuis, il remonte très lentement en s'arrêtant dans les villes où il joue pour quelques Soles dans la rue ou dans les bars. C'est aussi ça la magie du voyage, c'est de rencontrer des gens au parcours atypique juste le temps d'un déjeuner. Rencontre courte et éphémère mais qui nous a bien plu. A 16h, après avoir bouffé notre demi kilo de poussière chacun et disputé un partie de foot avec un petit garçon d'au moins trois ans croisé sur notre route, nous commençons a chercher un endroit afin de planter la tente. 

Et alors que nous hésitions à bivouaquer entre les cactus, un gars à vélo nous appelle. Carlos a 62 ans, nous a vu passer sur la route et s'est empressé de sauter sur son vélo pour nous rattraper et nous offrir l'hospitalité. Accueillant, gentil (voir un peu trop mais ça, vous saurez pourquoi plus tard), il vit seul sur un terrain énorme qui occupe un flanc entier de la montagne mais... de l'autre côté de la rivière. Il nous faudra donc traverser celle-ci avant de rejoindre sa propriété où plusieurs maisons, parfois sommaires, sont construites. Nous ferons la connaissance de ses trois chiens : Mister, Obama et Shakira.

Shakira
 Les deux derniers sont des chiens nu du Pérou qui ont la particularité de ne pas avoir de poil sauf sur le haut du crâne et la queue. Ce qui en fait un animal que l'on peut, sans hésiter, qualifier de très moche! Carlos nous explique que la propriété appartenait à ses grands-parents et qu'ils a fait construire différentes habitations afin d'accueillir ses frères et soeurs et leurs enfants lorsqu'ils viennent pour les fêtes de fin d'année. Il projette d'accueillir également les touristes de passage lorsque la route sera bitumée... A 18h, nous nous retrouvons avec un chapeau sur la tête et à danser sur de la musique péruvienne et autres. Tout ça encouragé par les verres de Johnny Walker coupé à l'eau que Carlos n'arrêtera pas de nous resservir. On sent qu'il est content d'avoir du monde à la maison et, qui plus est, une fille. Assez tactile et généreux en bisous sur la joue, Audrey en fera les frais. 


   Le lendemain matin, après un petit déjeuner typique et copieux à base de grain de maïs grillés, de riz, de tomates accompagné de quelques kilos de miel (il possède des ruches) et d'un thé, nous irons faire un tour de barque sur la rivière. En guise de rame, un poteau de bois où un couvercle en plastique est cloué au deux extrémités. Archaïque et lourd mais ça a le mérite de nous faire rire. De retour sur la terre ferme, nous décidons de rester pour la journée. Visite à pied des lieux, sieste, ping-pong et baby foot seront notre emploi du temps. La soirée sera réservée aux jeux de dés et de cartes, à écouter de la musique et à discuter. On pourra dire que Carlos est un gentil monsieur qui nous proposera même de nous installer ici, de faire venir notre famille, de construire une maison pour nous... Avec un brin de sérieux dans ses paroles. Mais, on sent qu'il vit seul depuis un peu trop longtemps et perd de vue la réalité des choses et leur bon sens. Cela se vérifiera le matin de notre départ où profitant de mon absence, il tentera d'embrasser Audrey. Après s'être fait jeter proprement par la demoiselle, il se transformera en petit garçon pris la main dans le sac demandant qu'elle lui pardonne... Un peu bizarre ce Carlos quand même! Enfin, on partira avec de grand aurevoir, des promesses de nous appeler et un kilo de miel. Ca, on le prendra avec plaisir. 

Maïs grillé et miel


Un peu lourdes, les rames....



    Nous repartons donc ne sachant pas exactement à quelle distance nous nous trouvons de la ville de Huanta mais en espérant y arriver le soir même. La route est la même, soulevant son nuage de poussière à chaque passage de camions et où la chaleur et la proximité de la rivière attirent les moucherons qui se font une joie de nous piquer lorsque nous descendons en dessous de 13km/h. Cependant, la vallée s'écarte et nous laisse voir de beaux paysages. La route est ponctuée de zone de chantier et régulièrement nous croisons des hommes et des femmes tout en orange qui font la circulation. Ils bloquent les voitures le temps que les gros engins de chantiers fassent leur travail mais nous laisse passer avec notre petit gabarit. La journée, comme les 3 journées précédentes, est très chaude et nous rêvons de nous jeter dans la rivière avec nos vélos tellement ils sont sales. Finalement, après 63 km, nous arrivons à Mayocc où nous rencontrons David dans le petit magasin où nous faisons nos courses. Il nous a vu durant la journée pédaler sur la piste. Lui, travaille sur la sécurité des travaux de l'élargissement de la route et du bitumage. Il nous indiquera un endroit où planter la tente pour notre bivouac de ce soir, à proximité de la rivière car un bon bain est nécessaire apparemment. 


Paysage avant d'arriver à Huanta


    












   Le lendemain, il vient nous saluer avant que nous partions affronter la dernière étape avant d'arriver à Ayacucho. Toujours la chaleur, la poussière et ces c... de moucherons! Heureusement, après 30 km, nous arrivons à Huanta et retrouvons le bitume. Il nous faudra rouler 50 km de plus afin de rejoindre Ayacucho où nous nous sommes réfugiés dans un mignon petit hôtel, au fond d'une cour, avec une église comme voisinage. Ce qui signifie réveil le dimanche matin avec les cours de catéchisme des enfants, pas tout le temps très attentifs... Ayacucho nous a bien plu avec sa place centrale, ces églises fort bien illuminées, ces rues piétonnes et évidement son marché. Lessive, remplissage d'estomac, repos seront nos occupations. En plus de trouver un bus afin de rejoindre la ville d'Andahuaylas, a mi chemin entra Ayacucho et Abancay. C'est pas qu'on a été fainéant mais nous avons rencontré un polonais qui voyageait en moto et qui nous a appris que la route était truffée de barrage de chantier et où il ne laissait passer les véhicules qu'à certaines heures. De la piste et des journées dans la poussière et le trafic nous ont donc encouragés à faire ces 240km en bus.


   Le dimanche alors que nous nous baladions dans les rues piétonnes de la ville, nous croisons un cyclo-campeur. On ne peut s'empêcher de le dévisager... En retour à notre salut, il nous lance: "vous êtes français?" Et voilà comment nous passerons le reste de la journée avec Adrien. Petit français de 26 ans, il est partie de Caracas, il y a 3 mois, et descend jusqu'à Ushuaïa. Son objectif est d'y arriver dans 6 mois en utilisant que son vélo comme moyen de transport et en demandant l'hospitalité des gens qu'il rencontre, sans prendre d'hôtels. On l'apprécie beaucoup et on parlera de nos expériences autour d'une bière, se rendant compte qu'on a acheter nos vélos au même endroit à Paris.
Finalement, le soir venant,il nous demande si ça ne nous dérange pas s'il squate notre chambre pour cette nuit. Bien sur qu'on a dit oui afin de prolonger cette agréable rencontre! Avant de trouver un petit resto pour partager un cocktail tous ensemble, nous apprenons qu'aujourd'hui, c'est la journée nationale de la jeunesse. Des centaines d'ados dans les rues, une fanfares et des feux d'artifices qui éclatent dans tout les sens... Super bonne ambiance que nous aimerions voir en france!




   Le lundi 24 , nous quittons notre hôtel et disons au revoir à Adrien qui lui fera le trajet en vélo alors que nous rejoindrons Andahuaylas en bus. Respect à lui! Nous espérons bien le retrouver sur notre parcours et partager quelques kilomètres avec lui. Pour notre part, nous retrouvons notre mini bus, attachons les vélos sur le toit puis nous nous entassons dans le véhicule 15 places priant que tout soit là à notre arrivé. Dès la sortie de la ville, nous entamons une bonne montée sur la route asphaltée. Nous pensons à Adrien qui va devoir se la farcir. Mais bon, la route est propre et nous retrouvons les paysages d'altitude désertique du Pérou et passons un premier col annoncé à 4400 m. Ensuite, la route fait place à la piste mais la surface semble bien stabilisée restant plus ou moins plat. Vers 10h, nous arrivons à un barrage de chantier où nous devons attendre jusqu'à midi. Pas possible de passer, la police veille! Nous passerons donc notre temps libre en prenant notre déjeuner, un peu en avance à notre habitude, et discutant avec notre chauffeur et les curieux venu écouter notre discussion. On se sent encerclé et chacun va de sa question. Notre chauffeur nous dit qu'on aurait pu passer si nous avions été à vélo. Ce qui nous fait regretter, dans un premier temps, d'avoir pris un bus surtout que cette première partie aurait été agréable à y rouler. A midi pile, sonne le top départ. Le barrage est levé et notre chauffeur qui nous avait paru sérieux et pro, se transforme en pilote de rallye descendant la piste poussièreuse et enchaînant les lacets à toute allure. Je crois mourir 15 fois et le maudit ne comprenant pas son comportement. Les autres passagers semblent l'encourager quelques fois. En fait, il existe plusieurs zones de travaux et chacune bloque la circulation de 6h/12h et de 13h30/17h30 et c'est la raison pour laquelle il se presse avant que les travaux ne reprennent à 13h30. Nous passons un seconde zone juste à temps mais nous faisons stopper quelques kilomètres plus loin. En fait, il est quasi impossible de passer tous les travaux en 1h30 et cela énerve les passagers. L'employé qui gère le barrage ne veut rien savoir. Le chauffeur parlemente, supplie puis finalement une mini révolution populaire se met en place. Avec le sourire mais déterminés, 4 ou 5 passagers descendent et poussent la barrière n'écoutant pas les objections du gars. Encouragé par les autres passagers restés dans le mini bus, le chauffeur redémarre et les autres remontent fissa et nous passons ainsi... On hallucine puis on en rigole tous en coeur mais cela ne servira à rien car la route est réellement bloquée. Un tractopelle défonce le flanc de la montagne un peu plus haut et des tonnes de terre et de rochers dévalent les pentes et barrent la piste. Nous devons prendre notre mal en patience sous le chaleur (plus de 34°C) avec, encore et toujours dans ces cas là, les moucherons qui piquent chaque partie de notre peau dévêtu. Finalement, 1h30 plus tard, la route est dégagée et nous pouvons passer. Arrivée à Andahuaylas à 19h (il fait nuit à partir de 18h) au lieu des 16h annoncés, ce qui nous oblige à prendre un hôtel à 20 soles. C'est-à-dire un trou un peu miteux. Bref, nous faisons nos courses pour notre départ du lendemain et avalons un repas avant de filer au lit où nous regardons un doc-reportage sur le tour du cercle polaire de Mike Horn. A voir!


   Le lendemain, nous reprenons la route... goudronnée. Au programme, 140 km sur un route plate, voire descendante et asphaltée selon notre logique. La logique s'est arrêté au bout de 50 km en ce qui concerne l'état de la route et c'est, dès le début, que nous avons entamé un côte qui nous a amené, 37 km plus loin, à un col à 4100 m accompagné par une petite pluie mélangé à de petits grêlons. Seuls parmi le paysages montagneux du Pérou, nous piqueniquerons face à la grande vallée que nous montons et dévorons nos sandwich à la sardine en boîte. Après le passage du col, nous découvrons des cultures de patates, côtoyons les nuages et profitons de la descente afin de reposer nos jambes jusqu'à ce qu'un barrage de travaux coupe notre élan. Même horaires que nous avions connu la veille. Il est 14h et le passage s'arrête à 13h30. Argh! A une demi heure prêt! Je rage, je peste: "il pourrait avertir qu'il y a des travaux"... Finalement, nous décidons d'aller voir, à pied, un des responsables qui laissera passer les quelques camions et voitures qui attendent avec nous. Au passage de la zone de travaux, une pierre venant d'en haut dévale la pente et fini sa course arrêtée net par ma jante arrière. Merde! Un beau gnon et voilà ma jante un peu voilée. Remarque, vaut mieux que ce soit ça plutôt que la tête... Surtout qu'on avait ôté le casque à ce moment là. Un deuxième barrage nous immobilise pendant 3/4 d'heure de plus et nous annonce la fin de ce jolie bitume. Fatigués, nous trouvons un super lieu pour camper. Un peu sur un promontoire au dessus de la vallée. On parle avec un gars qui nous explique que c'est la récolte des patates actuellement.  Au bord des routes de gros sacs rouge rempli de tubercules attendent le camion qui les chargera. Le cadre des lieux nous donne des idées et notamment celle de filmer notre rangement de bivouac le lendemain afin de le mettre sur le blog mais malheureusement, c'est à ce moment que notre appareil photo a décidé de bugger. L'objectif reste bloqué en position sorti et ne veut plus rien savoir. Plus possible de prendre de photo ni de vidéo. La couille! On ne peut rien faire à part attendre d'être à Cuzco et espérer trouver une solution. Ce sera 4 jours sans prendre de photos. On essaye de le prendre avec philosophie en nous disant que les souvenirs, c'est surtout dans notre tête.



   Le lendemain, mercredi 26, nous reprenons notre bonne vieille piste qui nous paraît moins pire que nous l'avions pensé. Peu de circulation, une terre bien tassée nous permet d'y rouler sans trop de chocs. Après une légère montée, nous descendons petit à petit puis un peu plus avant d'attaquer une bonne descente en lacets où l'on aperçoit touuuuuut en bas la ville d'Abancay. En début d'après-midi, nous arrivons à la fin de la piste, là où nous rejoignons l'axe principal qui va de Nazca à Cusco et poursuit jusqu'à Puno... Ah oui, à signaler que notre descente nous à amené à 1900 m d'altitude. Moins drôle, le col que nous devons franchir demain se trouve à 4000 m. Content de rejoindre le bitume, nous remontons jusqu'à Abancay où nous faisons nos courses et essayons de sortir de cette grosse ville mais les pentes continues nous assomment et nous trouvons refuge sur un terrain vague face à une université que nous conseille Juan Antonio, un gentil pépé rencontré à ce moment là. Adorable, il nous apportera de l'eau afin de se laver. On en profitera pour faire une lessive également. 
Le lendemain, nous quittons notre terrain vague sans pouvoir dire au revoir à notre gentil pépé avant de reprendre notre ascension. Rencontre éphémère d'un trop court instant! De 2600 m, nous devons monter jusqu'à 4000 m. Du début jusqu'à la fin, nous empruntons une succession de lacets passant derrière une montagne et réaparaîssant un peu plus haut sur une autre, faisant apparaître une nouvelle vue panoramique sur Abancay où la ville s'étend sur tout le fond de la vallée. De l'autre côté, l'énorme montagne que nous avons descendu la veille, lézardée par la piste qui nous a amené dans la vallée. A l'heure du déjeuner, ce sera casse-croute, une fois de plus. Il n'y a pas de restaurant jusqu'au sommet et peu de maison. La montée fût longue mais les vues jolies et c'est vers 14h que nous passons le col. Un vent frais et une petite pluie nous accueillent. Nous descendons toute cette longue montée en à peine une heure où nous franchissons les 11000 km de notre voyage et rejoignons la ville de Curahuasi. Même couvert, nous avons eu froid et décidons de prendre le temps de nous réchauffer avec un café. Bien fatigués, nous ferons 500 m avant de trouver un champs où poser la tente. La vue sur les montagnes, parfois au sommet enneigé, est superbe et nous regrettons la panne de notre appareil photo.

   Le jour suivant, nous continuons de descendre jusqu'au Rio Apurimac qui sépare la région d'Apurimac de celle de Cusco. Plus nous descendons, plus les moucherons se font féroces. Au pont qui traverse la rivière, nous nous tartinons de crème solaire puis nous aspergeons d'anti-moustique. Avec la sueur en prévision, nous rêvons déjà d'une douche. Descendus à 1970 m, il nous faut, à nouveau, remonter... à 3715 m cette fois. Afin de réduire cette peine, notre bonne étoile a mis sur notre chemin un autre cyclo-campeur. Ernst a 56 ans et vient d'un petit village entre Zurich et Berne : un petit suisse, cool! Il nous faut nous adapter à l'anglais afin de pouvoir communiquer avec lui, son espagnol étant un peu trop... récent. Ernst n'en est pas à sa première expérience à vélo. Il a déjà passé 3 mois en Nouvelle-Zélande et vagabondé durant 3 semaines dans les hauteurs du Tibet. A ça, il faut ajouter 6000 km par an de montainbike. Tout naturellement, nous décidons de parcourir un bout de chemin ensemble. Il n'est qu'au début de son voyage en Amérique du Sud et s'acclimate doucement. Il a prévu 3 mois pour rejoindre Santiago du Chili avec quelques parties en bus, je pense. Ensemble, nous montons la pente douce qui nous amène à la ville de Limatambo puis poursuivons notre ascension quelques kilomètres plus loin où nous décidons de planter la tente à quelques centaines de mètres de dénivelé du col. Nous nous installons entre deux lacets avec une vue magnifique sur le soleil disparaissant derrière les montagnes. Nous comparons notre équipement avec celui d'Ernst. Son vélo est bien, sa tente performante, son matelas et système de gonflage au top et son réchaud marche du tonnerre. On devrait peut être le dépouiller pendant la nuit??


  Nous nous réveillons avec un beau soleil qui nous fait espérer une magnifique journée... Mais en arrivant au col, la pluie nous souhaite le bonjour et nous devons rapidement sortir la Gore-tex, le pantalon de pluie et les sur-chaussures. Qui dit montée, dit descente! Et avec le temps qu'il fait, nous nous glaçons les mains. La prochaine ville sera l'occasion pour nous de faire une pause-café en attendant que la pluie cesse. Nous ne sommes plus qu'à 25 km de Cusco après notre déjeuner et nous traversons un paysage où la route est plutôt plate et aux montagnes alentours blanches... De la neige, c'est pas possible! La réponse se trouve au bord de la route. De gros grêlons. Ouf, on a loupé une bonne averse qui nous aurait bien fait mal. La circulation se fait plus dense en approchant de Cusco. Un dernier petit col à 3600 m nous amène sur les hauteurs du flanc ouest de la ville avant de plonger vers une terre que nous connaissons. Après plus d'un mois où nous y étions en compagnie de Caro, nous voici de retour. Plusieurs choses, en perspective, nous attendent à Cusco et notamment celle de trouver une solution pour notre appareil photo, indispensable pour la suite de notre voyage. Nous nous dénichons un petit hôtel à la vue parfaite sur la plaza de Armas de la ville. Nous connaissons les lieux et la sensation de reprendre des habitudes s'installe. On sait, par exemple, qu'il y a une boulangerie qui fait d'énorme croissant, pain au chocolat et pain aux raisins. On a prévu de la dévaliser dès lundi... 


    Voilà, un bon morceau a été avaler entre notre dernier message à Huancayo et maintenant. La frontière avec la Bolivie se rapproche de plus en plus. Pour moi, ce n'est pas une terre inconnue et j'aime la sensation que cela m'inspire. Il y a deux ans, je parcourais le Sud-Lipez, et la cordillière Royale avec mes amis Kévin, Christine, Ariane et quelques autres fous... Il nous faut encore avaler presque 530 km avant de dire aurevoir au Pérou... Et donc, encore beaucoup d'autres découvertes à faire partager...


   On tient aussi à saluer la venue de plusieurs petits futurs aventuriers et aventurières ces derniers temps : Sandra et Jonathan ont eu le bonheur de trouver un petit Hugo dans un chou de leur jardin. Pour  Laury et Gilles, c'est dans une rose qu'ils ont trouvé leur petite Emma. Et le petit Nathan a été livré un peu en avance par la cigogne à Sylvain et Hélène... Et on salue tout particulièrement la naissance de Léo, mon neveu. Gros bisous à eux... Et afin d'arroser toutes ces naissances, nous nous sommes mis au vin péruvien et nous avons continuer notre cure de Pisco Sour...

   A noter également que nous avons mis le lien du site d'Adrien que nous trouvons très agréable à suivre et que nous vous conseillons de voir. Il y a de très belles photos et son style d'écriture est sympa. Un autre lien vers un nouveau blog est aussi disponible: celui de mon ami Ludwig qui nous a prouvé qu'il n'est pas nécessaire de partir bien loin pour vivre une belle expérience. Ludwig est resté dans notre belle région du Berry et, accompagné d'un pote, d'une ânesse, ils se sont fait plaisir en parcourant 140km entre Berry et Bourbonnais. Une belle aventure à la découverte de la nature et des gens, le tout avec un fil conducteur: marcher sur les pas de Tiennet, le héros du roman de Georges Sand, Les Maîtres Sonneurs. Son blog est en cours de réalisation. Soyez indulgent avec lui, ne lui lancez pas tout de suite des pierres. Merci

                                                                                                                 ..............................Lo

4 commentaires:

  1. et bien il y a des jours avec et des jours sans! Mais vous avez l'air d'avoir la patate, c'est chouette! 11000km.... Pffffff c'est juste ENORME!

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  2. Cool d'avoir des news les jeunes. Haaa, Audrey arrêtes d'aguicher les mecs!!!! ;-) Bon ca fait plaisir de savoir que tout va bien pour vous deux. Je vous fait pleins de boujoux!!!!!

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  3. Bonjour à vous deux, nous avons été vraiment ravis de passer quelques heures avec vous. Surtout que ce soir là, ma tête allait bien. Les migraines liées à l'altitude ont recommencé après notre retour du Machu Pichu. C'est bien la première fois que j'ai hâte qu'un voyage se termine. A Lima, tout était rentré dans l'ordre. J'ai pris contact avec les parents de Laurent. J'enverrais le paquet contenant l'appareil photo demain. Bonne continuation à vous deux. Et au plaisir de vous accueillir chez nous quand vous rentrerez doucement. Guy se joint à moi pour vous embrasser

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