Petit message à caractère préventif: Pardon, je me suis laissé aller! Le message est long: désol'
Et oui, dans notre voyage, il y a des hauts et des bas. Ça va des rencontres qui se passent bien et d'autres, un peu moins, puis des petits tracas qui ne nous font pas rire lorsqu'ils arrivent mais qui font partie de notre voyage et qui feront partie de nos souvenirs. Et puis, il y a aussi les montées et les descentes des chemins que nous empruntons... Mais avant d'en arriver à vous parler de tous ça, il nous faut remonter deux semaines en arrière.
- De quel pays vous êtes?
- De France. Nous allons jusqu'à Ayacucho.
- Ah, c'est bien! C'est ton mari? (en me désignant)
-Non, mon petit ami!
-Ah oui, c'est mieux (sourire)
Lors de notre pause déjeuner du midi, nous attérissons dans un tout petit village où le hasard nous fait rencontrer un français. Antony est de passage et cherche aussi un petit bouiboui où manger un morceau.
Nous passons un agréable moment avec lui à parler de nos 11 mois de voyage et à écouter ses 11 mois à lui. Partie d'Argentine, il est resté 3 mois à Buenos Aires a apprendre à jouer des chansons argentines avec un accordéon. Depuis, il remonte très lentement en s'arrêtant dans les villes où il joue pour quelques Soles dans la rue ou dans les bars. C'est aussi ça la magie du voyage, c'est de rencontrer des gens au parcours atypique juste le temps d'un déjeuner. Rencontre courte et éphémère mais qui nous a bien plu. A 16h, après avoir bouffé notre demi kilo de poussière chacun et disputé un partie de foot avec un petit garçon d'au moins trois ans croisé sur notre route, nous commençons a chercher un endroit afin de planter la tente.
Shakira |
Les deux derniers sont des chiens nu du Pérou qui ont la particularité de ne pas avoir de poil sauf sur le haut du crâne et la queue. Ce qui en fait un animal que l'on peut, sans hésiter, qualifier de très moche! Carlos nous explique que la propriété appartenait à ses grands-parents et qu'ils a fait construire différentes habitations afin d'accueillir ses frères et soeurs et leurs enfants lorsqu'ils viennent pour les fêtes de fin d'année. Il projette d'accueillir également les touristes de passage lorsque la route sera bitumée... A 18h, nous nous retrouvons avec un chapeau sur la tête et à danser sur de la musique péruvienne et autres. Tout ça encouragé par les verres de Johnny Walker coupé à l'eau que Carlos n'arrêtera pas de nous resservir. On sent qu'il est content d'avoir du monde à la maison et, qui plus est, une fille. Assez tactile et généreux en bisous sur la joue, Audrey en fera les frais.
Le lendemain matin, après un petit déjeuner typique et copieux à base de grain de maïs grillés, de riz, de tomates accompagné de quelques kilos de miel (il possède des ruches) et d'un thé, nous irons faire un tour de barque sur la rivière. En guise de rame, un poteau de bois où un couvercle en plastique est cloué au deux extrémités. Archaïque et lourd mais ça a le mérite de nous faire rire. De retour sur la terre ferme, nous décidons de rester pour la journée. Visite à pied des lieux, sieste, ping-pong et baby foot seront notre emploi du temps. La soirée sera réservée aux jeux de dés et de cartes, à écouter de la musique et à discuter. On pourra dire que Carlos est un gentil monsieur qui nous proposera même de nous installer ici, de faire venir notre famille, de construire une maison pour nous... Avec un brin de sérieux dans ses paroles. Mais, on sent qu'il vit seul depuis un peu trop longtemps et perd de vue la réalité des choses et leur bon sens. Cela se vérifiera le matin de notre départ où profitant de mon absence, il tentera d'embrasser Audrey. Après s'être fait jeter proprement par la demoiselle, il se transformera en petit garçon pris la main dans le sac demandant qu'elle lui pardonne... Un peu bizarre ce Carlos quand même! Enfin, on partira avec de grand aurevoir, des promesses de nous appeler et un kilo de miel. Ca, on le prendra avec plaisir.
Maïs grillé et miel |
Un peu lourdes, les rames.... |
Paysage avant d'arriver à Huanta |
Le lendemain, il vient nous saluer avant que nous partions affronter la dernière étape avant d'arriver à Ayacucho. Toujours la chaleur, la poussière et ces c... de moucherons! Heureusement, après 30 km, nous arrivons à Huanta et retrouvons le bitume. Il nous faudra rouler 50 km de plus afin de rejoindre Ayacucho où nous nous sommes réfugiés dans un mignon petit hôtel, au fond d'une cour, avec une église comme voisinage. Ce qui signifie réveil le dimanche matin avec les cours de catéchisme des enfants, pas tout le temps très attentifs... Ayacucho nous a bien plu avec sa place centrale, ces églises fort bien illuminées, ces rues piétonnes et évidement son marché. Lessive, remplissage d'estomac, repos seront nos occupations. En plus de trouver un bus afin de rejoindre la ville d'Andahuaylas, a mi chemin entra Ayacucho et Abancay. C'est pas qu'on a été fainéant mais nous avons rencontré un polonais qui voyageait en moto et qui nous a appris que la route était truffée de barrage de chantier et où il ne laissait passer les véhicules qu'à certaines heures. De la piste et des journées dans la poussière et le trafic nous ont donc encouragés à faire ces 240km en bus.
Finalement, le soir venant,il nous demande si ça ne nous dérange pas s'il squate notre chambre pour cette nuit. Bien sur qu'on a dit oui afin de prolonger cette agréable rencontre! Avant de trouver un petit resto pour partager un cocktail tous ensemble, nous apprenons qu'aujourd'hui, c'est la journée nationale de la jeunesse. Des centaines d'ados dans les rues, une fanfares et des feux d'artifices qui éclatent dans tout les sens... Super bonne ambiance que nous aimerions voir en france!
Le lendemain, mercredi 26, nous reprenons notre bonne vieille piste qui nous paraît moins pire que nous l'avions pensé. Peu de circulation, une terre bien tassée nous permet d'y rouler sans trop de chocs. Après une légère montée, nous descendons petit à petit puis un peu plus avant d'attaquer une bonne descente en lacets où l'on aperçoit touuuuuut en bas la ville d'Abancay. En début d'après-midi, nous arrivons à la fin de la piste, là où nous rejoignons l'axe principal qui va de Nazca à Cusco et poursuit jusqu'à Puno... Ah oui, à signaler que notre descente nous à amené à 1900 m d'altitude. Moins drôle, le col que nous devons franchir demain se trouve à 4000 m. Content de rejoindre le bitume, nous remontons jusqu'à Abancay où nous faisons nos courses et essayons de sortir de cette grosse ville mais les pentes continues nous assomment et nous trouvons refuge sur un terrain vague face à une université que nous conseille Juan Antonio, un gentil pépé rencontré à ce moment là. Adorable, il nous apportera de l'eau afin de se laver. On en profitera pour faire une lessive également.
Le lendemain, nous quittons notre terrain vague sans pouvoir dire au revoir à notre gentil pépé avant de reprendre notre ascension. Rencontre éphémère d'un trop court instant! De 2600 m, nous devons monter jusqu'à 4000 m. Du début jusqu'à la fin, nous empruntons une succession de lacets passant derrière une montagne et réaparaîssant un peu plus haut sur une autre, faisant apparaître une nouvelle vue panoramique sur Abancay où la ville s'étend sur tout le fond de la vallée. De l'autre côté, l'énorme montagne que nous avons descendu la veille, lézardée par la piste qui nous a amené dans la vallée. A l'heure du déjeuner, ce sera casse-croute, une fois de plus. Il n'y a pas de restaurant jusqu'au sommet et peu de maison. La montée fût longue mais les vues jolies et c'est vers 14h que nous passons le col. Un vent frais et une petite pluie nous accueillent. Nous descendons toute cette longue montée en à peine une heure où nous franchissons les 11000 km de notre voyage et rejoignons la ville de Curahuasi. Même couvert, nous avons eu froid et décidons de prendre le temps de nous réchauffer avec un café. Bien fatigués, nous ferons 500 m avant de trouver un champs où poser la tente. La vue sur les montagnes, parfois au sommet enneigé, est superbe et nous regrettons la panne de notre appareil photo.
Le jour suivant, nous continuons de descendre jusqu'au Rio Apurimac qui sépare la région d'Apurimac de celle de Cusco. Plus nous descendons, plus les moucherons se font féroces. Au pont qui traverse la rivière, nous nous tartinons de crème solaire puis nous aspergeons d'anti-moustique. Avec la sueur en prévision, nous rêvons déjà d'une douche. Descendus à 1970 m, il nous faut, à nouveau, remonter... à 3715 m cette fois. Afin de réduire cette peine, notre bonne étoile a mis sur notre chemin un autre cyclo-campeur. Ernst a 56 ans et vient d'un petit village entre Zurich et Berne : un petit suisse, cool! Il nous faut nous adapter à l'anglais afin de pouvoir communiquer avec lui, son espagnol étant un peu trop... récent. Ernst n'en est pas à sa première expérience à vélo. Il a déjà passé 3 mois en Nouvelle-Zélande et vagabondé durant 3 semaines dans les hauteurs du Tibet. A ça, il faut ajouter 6000 km par an de montainbike. Tout naturellement, nous décidons de parcourir un bout de chemin ensemble. Il n'est qu'au début de son voyage en Amérique du Sud et s'acclimate doucement. Il a prévu 3 mois pour rejoindre Santiago du Chili avec quelques parties en bus, je pense. Ensemble, nous montons la pente douce qui nous amène à la ville de Limatambo puis poursuivons notre ascension quelques kilomètres plus loin où nous décidons de planter la tente à quelques centaines de mètres de dénivelé du col. Nous nous installons entre deux lacets avec une vue magnifique sur le soleil disparaissant derrière les montagnes. Nous comparons notre équipement avec celui d'Ernst. Son vélo est bien, sa tente performante, son matelas et système de gonflage au top et son réchaud marche du tonnerre. On devrait peut être le dépouiller pendant la nuit??
Voilà, un bon morceau a été avaler entre notre dernier message à Huancayo et maintenant. La frontière avec la Bolivie se rapproche de plus en plus. Pour moi, ce n'est pas une terre inconnue et j'aime la sensation que cela m'inspire. Il y a deux ans, je parcourais le Sud-Lipez, et la cordillière Royale avec mes amis Kévin, Christine, Ariane et quelques autres fous... Il nous faut encore avaler presque 530 km avant de dire aurevoir au Pérou... Et donc, encore beaucoup d'autres découvertes à faire partager...
On tient aussi à saluer la venue de plusieurs petits futurs aventuriers et aventurières ces derniers temps : Sandra et Jonathan ont eu le bonheur de trouver un petit Hugo dans un chou de leur jardin. Pour Laury et Gilles, c'est dans une rose qu'ils ont trouvé leur petite Emma. Et le petit Nathan a été livré un peu en avance par la cigogne à Sylvain et Hélène... Et on salue tout particulièrement la naissance de Léo, mon neveu. Gros bisous à eux... Et afin d'arroser toutes ces naissances, nous nous sommes mis au vin péruvien et nous avons continuer notre cure de Pisco Sour...
A noter également que nous avons mis le lien du site d'Adrien que nous trouvons très agréable à suivre et que nous vous conseillons de voir. Il y a de très belles photos et son style d'écriture est sympa. Un autre lien vers un nouveau blog est aussi disponible: celui de mon ami Ludwig qui nous a prouvé qu'il n'est pas nécessaire de partir bien loin pour vivre une belle expérience. Ludwig est resté dans notre belle région du Berry et, accompagné d'un pote, d'une ânesse, ils se sont fait plaisir en parcourant 140km entre Berry et Bourbonnais. Une belle aventure à la découverte de la nature et des gens, le tout avec un fil conducteur: marcher sur les pas de Tiennet, le héros du roman de Georges Sand, Les Maîtres Sonneurs. Son blog est en cours de réalisation. Soyez indulgent avec lui, ne lui lancez pas tout de suite des pierres. Merci
..............................Lo
..............................Lo
et bien il y a des jours avec et des jours sans! Mais vous avez l'air d'avoir la patate, c'est chouette! 11000km.... Pffffff c'est juste ENORME!
RépondreSupprimerCool d'avoir des news les jeunes. Haaa, Audrey arrêtes d'aguicher les mecs!!!! ;-) Bon ca fait plaisir de savoir que tout va bien pour vous deux. Je vous fait pleins de boujoux!!!!!
RépondreSupprimerBonjour à vous deux, nous avons été vraiment ravis de passer quelques heures avec vous. Surtout que ce soir là, ma tête allait bien. Les migraines liées à l'altitude ont recommencé après notre retour du Machu Pichu. C'est bien la première fois que j'ai hâte qu'un voyage se termine. A Lima, tout était rentré dans l'ordre. J'ai pris contact avec les parents de Laurent. J'enverrais le paquet contenant l'appareil photo demain. Bonne continuation à vous deux. Et au plaisir de vous accueillir chez nous quand vous rentrerez doucement. Guy se joint à moi pour vous embrasser
RépondreSupprimerThank you for shharing
RépondreSupprimer