C'est notr' anniversaireuuu....


    Le temps passe vite et cela va bientôt faire un an que l'on est sur la route... Notre halte dans la très jolie ville de Cusco nous a été grandement nécessaire pour des questions de réparations multiples... Et oui l'usure se fait ressentir sur le peu de fringues que l'on a et que l'on porte donc de nombreuses fois. Résultat : rien que 3 pantalons avec des trous aux fesses; nos chaussures , elles, sont ouvertes sur le côté!!! C'est un peu la dèche quoi, mais bon, on aimerait que ça nous dure un peu plus longtemps, donc nous allons voir couturiers et cordonniers... (pour la petite histoire, le couturier étant peut-être daltonien, n'a pas trouvé nécessaire de changer de fil vert pour nos 3 pantalons, marron, jean et beige!! Nous voilà donc avec de jolies réparations aux fesses!!).

    L'autre truc à réparer (et pas des moindre) a été l'appareil photo. L'objectif faisant des siennes et ne voulant pas rentrer ni s'allumer, nous sommes allés le déposer dans un magasin de photo qui fait aussi des réparations. Le gars regarde le problème qui se pose et nous dit qu'à 90% , c'est sûrement de la poussière qui gêne, qu'il peut le nettoyer et que l'on aura de grande chance de le voir refonctionner... Heureux de cette nouvelle, nous le déposons chez lui et il nous dit de venir le récupérer le soir à 19h... C'est parfait! 19h arrive et l'appareil n'est pas prêt!! "Revenez plutôt à 12h demain!" Ok! La mauvaise nouvelle tombe le lendemain lorsque l'on revient les voir et qu'il nous dit que le problème ne vient pas de la poussière mais du "flex"?? Pour changer la pièce, il faudrait attendre 1 bonne semaine pour qu'elle arrive de Lima... Nous reprenons l'appareil un peu dégoutés, réfléchissons un peu et nous dirigeons vers une autre boutique. Ils auraient peut-être la pièce. Nous trouvons un magasin où le gars nous dit "Oui, oui, on peut le réparer! Pour savoir si on a la pièce, revenez à 18h... L'heure venue, il nous confirme que oui il a la pièce et que l'appareil sera prêt le lendemain midi!... Encore un peu plus de suspens donc... Nous attendons... Midi arrive et nous retournons voir le type. "Ah euh... vous pouvez attendre une heure de plus??" Ok, pas le choix de toutes façons! Retour à 13h... "Euh, ce n'est toujours pas prêts"... La colère nous monte et on commence à s'énerver contre cette boutique incompétente. En fait, on comprend qu'ils font soutraiter le travail à un autre type. On va donc voir le type qui répare et on remarque notre appareil ouvert, posé sur la table. Il nous dit qu'il faudrait que l'on attende 19h car la pièce n'est pas arrivée!!! et blablabla et blablabla... Qu'est-ce qu'on peut faire de plus de toute façon?? On reste donc une nuit de plus que prévu sur Cusco pour pouvoir récupérer notre appareil mort ou vif! A cette heure là, la positive attitude nous manque, nous n'y croyons plus... A 19h, le verdict tombe enfin : l'appareil n'a pas pu être "sauvé"! Il reste toujours avec le même problème! Il nous dit qu'il a tout nettoyé, vérifié, démonté, etc... Le problème viendrait peut-être plutôt de l'objectif en lui-même, il faudrait le changer!! A Lima, ça aurait pu être possible, mais comme notre direction c'est plutôt La Paz, il ne nous conseille pas de trouver quelque chose là-bas. Nous sommes donc contraints de le renvoyer en France en espérant trouver une solution plus tard! Résultat, on doit faire une dépense de plus en se trouvant un petit appareil pour remplacer le notre! Nous sommes ravis!!! Un petit compact Lumix va faire l'affaire pour la suite de notre périple... 

    Bien que cette attente de réparation nous ait un peu gâché notre séjour, nous avons passé de très bons moments lorsque nous avons retrouvé Chantal et Guy, un couple de la région d'Avignon que nous avions rencontré un peu moins d'un an plus tôt à Cuba. A l'époque, nous avions bien sympathisé autour d'une Piña Colada. Les voilà maintenant en voyage au Pérou au moment où nous y sommes, c'est parfait! Nous passons donc une excellente soirée en leur compagnie dans un restaurant avec cette fois un Pisco Sour en guise d'apéro! Aussi, en fin de séjour sur Cusco, nous revoyons Adrien, le cyclocampeur rencontré à Ayacucho. Il squatte chez les pompiers de Cusco, nous passons donc notre dernière soirée avec lui avec toujours autant de truc à se raconter! De toutes façons nous nous retrouverons sûrement plus tard, qui sait sur le Salar d'Uyuni en Bolivie. Les bons petits moments que nous passons aussi à Cusco se passent tous les matins.... Nous sommes sur les hauteurs de la ville dans le quartier San Cristobal, l'hôtel possède une superbe terrasse ayant une vue assez sympatique sur la ville... Autant vous dire que les petits déjeuners là-bas avec des pains au chocolat, des croissants et des pains aux raisins énormes ont été vraiment appréciés! Mmm j'en rêve encore... (pour ce qui est de cette boulangerie française excellente de Cusco, nous avons mis son adresse dans les bons plans)


l'acqueduc inca
A l'intérieur de l'église...
    Nous partons donc le 4 Octobre en prenant la direction de Puno. Cette route nous l'avions déjà faite en bus, il y a un mois. Mais c'est clair que de le faire à vélo cette fois va nous montrer énormément plus de choses de cette région, et nous allons l'apprécier d'autant plus! La route est facile pour le début, une légère pente nous fait descendre et sortir de la ville assez rapidement. Une petite pause habituelle pour se crèmer à la sortie de la ville et l'on rencontre une petite mamie du coin qui transporte (dans son tissus coloré) sur son dos : sa bouteille de gaz! Normal quoi! Elle nous fait un speech en quechua avec seulement quelques rares mots d'espagnol. On comprend "Jesus Christ.... Dios... aide....????..." Elle a l'air persuadée que l'on comprend, malgré le fait qu'on lui répète "No comprendemos!"... Elle répète, elle réexplique...?? On n'en saura pas plus sur son discours! En tous cas ça a été une rigolote rencontre... La suite de notre trajet nous a fait passé tout prêt d'un aqueduc de l'époque inca : pause photo oblige. Le chemin continue sa descente légère jusqu'à la ville d'Andahaylillas. Nos amis, Chantal et guy nous en avait parlé. L'intérêt de cette ville est pour son église San Pedro de Apostol surnommée "la chapelle Sixtine des Amériques". Un intérieur riche de peintures décorent les plafonds sculptés, des grandes toiles et un hôtel avec beaucoup de miroir et de dorures en font un décor impressionant! Dommage qu'elle soit en pleine rénovation et que quelques parties soient cachées. 




    La route qui continue est bordée de nombreux eucalyptus, ça hume bon dans cette campagne. Nous serpentons entre les montagnes suivant toujours une petite rivière. La route monte légèrement puis redescend légèrement... Rien de trop méchant comparé à la route avant Cusco! Les kilomètres s'avalent vite nous laissant filer à une moyenne beaucoup plus importante que d'habitude. Nous trouvons un joli bivouac le long de cette rivière en contre-bas de la route.
    Les gestes habituels s’enchaînent  montage de la tente, cuisine, repas et pour clore le tout en beauté : un dessert! Et oui, il faut savoir que nous avons pris une très bonne habitude depuis un bon moment au Pérou. Nestlé nous régale chaque soir (ou presque!) d'un délicieux Sublime. Ce petit Sublime ne paye pas de mine... mais derrière sont emballage argenté, un excellent chocolat au lait avec des petites cacahuètes nous fait bien plaisir aux papilles!!





    Le lendemain, nous continuons toujours à remonter cette rivière. Les montagnes nous entourent et nous observons souvent une large zone de pâturage et de cultures aux abords de la rivière. Nous croisons de nombreux bergers et bergères avec leurs troupeaux. Le reste des gens sont affairés à travailler dans les champs. A la main, avec des boeufs ou avec un tracteur, différents niveaux de "technologies" se côtoient. Nous rencontrons aussi un vendeur de bois qui est en train de travailler sur une scie circulaire un peu archaïque. Il débite des manches pour des outils dans des troncs d'eucalyptus. L'eucalyptus, comme je vous l'expliquais auparavant pousse en abondance dans cette région (c'est en revanche l'un des seuls arbres!). Il est donc utilisé pour de multiples choses : la structure de la maison, la construction de mines, la fabrication de divers objets et le bois de chauffe pour cuisiner. Une fois coupé, le bois repousse en 4 ou 5 pousses autour du tronc sectionné  Il y a donc un grand intérêt pour les gens de la région de continuer à planter cet arbre.






    Nous avançons jusqu'au petit village de Raqchi. A l'entrée, des terrasses incas bien conservées invitent à rentrer jusqu'à une petite place et son église. De nombreux artisanats sont en vente aux touristes de passage. Pour continuer la visite de ce site inca, il faut payer. Nous décidons de simplement regarder par dessus un mur. C'est un ancien temple dédié à Viracocha, il ne conserve actuellement qu'un pan de mur, mais de 12m de haut quand même! Cela devait sûrement être très intéressant mais nous ne pouvons pas tout voir... Et puis l'heure de manger se fait sentir.


    Nous décidons de continuer. Sur notre trajet mais aussi au Pérou en général, nous avons remarqué leur manie d'écrire sur les montagnes... Regardez, en image c'est plus parlant! 

Nous passons la ville de Sicuani avant de s'arrêter, 15km plus loin pour un bivouac au bord de la rivière et proche de la voie ferrée. Nous suivons effectivement cette voie ferrée depuis Cusco et allons continuer à la suivre encore un moment (jusqu'à Puno). De temps en temps, des petits trains bleus et jaunes "Perurail" nous croisent ou nous dépassent. Aussi, le camping est agréable ici. Nous nous installons sur une belle pelouse bien plate avec quelques vaches qui broutent à nos côtés et une petite rivière pour se laver! Les gens du coin continuent leurs vies autour de nous, ils passent pour rejoindre la grande route ou vont chercher leurs troupeaux de vaches ou moutons. Certains viennent aussi à notre rencontre comme 2 jeunes filles qui habitent la maison d'à côté. L'une fait ses études à Cusco et sa soeur,plus jeune est encore au collège à Sicuani. Rossi Mari et Monica sont vraiment adorables, elles sont aussi curieuses de notre voyage... Nous échangeons donc avant qu'elle ne repartent avant la tombée de la nuit. 



    Alors que nous replions la tente le lendemain, les revoilà qui débarquent avec une boisson qu'elles ont l'habitude de prendre pour le petit déjeuner (c'est à base d'orge) et quelques petits pains faits maison. C'est très gentil de leur part. Nous continuons donc à discuter pendant le rangement puis les accompagnons jusqu'à leur maison pour visiter l'élevage de cuy de leurs parents. C'est drôle, dans le bâtiment les petits cuy gambadent dans leurs cages en poussant de petits cris aigus. Il y en a pour tous les goûts, des roux, des blancs, des noirs et même des chevelus!


    Après cette petite visite, nous repartons pour une étape avec un passage à 4300m. La route monte très progressivement, même pas le temps de se rendre compte qu'on arrivait au col de la Raya! Au niveau du col, quelques monts enneigés font leur apparition. La descente de l'autre côté est facile et agréable sur cette route parfaitement lisse. Nous descendons donc jusqu'à 4000m d'altitude avant de serpenter entre les montagnes sur un paysage plat. Il y a quelques rares montagnes enneigées sinon les champs sont secs, couleur jaune paille. Les montagnes elles s'écartent de plus en plus créant des espaces de plus en plus vastes. Pour le camping du soir, il est difficile de choisir entre tous ces beaux paysages. On s'enfonce à 90° depuis la route, on fait 200m et puis on s'installe! C'est royal! Des petites collines nous bloquent l'horizon d'un côté ce soir là... Alors on va voir ce qu'il s'y passe derrière... Et quel joli spectacle que l'on a eu!! Admirez!


    La journée suivante nous emmène sur des routes de plus en plus droites. Les paysages eux sont moins variés et le vent se fait de plus en plus présent!... Les kilomètres s'avalent finalement assez rapidement. On s'installe (comme à notre habitude!!) dans un paysage plat ponctué de quelques maisons éparses en adobe. Le problème de ces paysages plats sans le moindre arbre, c'est que le petit coin toilette est un peu difficile à trouver!! Le truc c'est d'attendre la nuit!

Les chullpas du site de Sillustani
    Pour la journée du lendemain, nous sommes proches de la ville de Juliaca. On décide d'y faire des réserves au grand supermarché du coin pour un pique-nique au top! Ca change du riz et du poulet! On continue donc en bifurquant sur notre droite pour un petit détour vers le site de Sillustani. Ce site se situe sur une presqu'île du très joli lac d'Umayo. Des peuples préincas (les collas) inhumaient leurs dignitaires dans des tours funéraires en pierre appelées chullpas. Les incas ont suivis et ont construit leurs propres chullpas (plus belles et plus hautes). Les tours recevaient jusqu'à 12 corps momifiés en position foetale. Ces tours ne possèdent qu'une unique petite entrée tournée à l'est (là où le soleil se lève et où les morts reviennent à la vie). Très joli site qui possède une cinquantaine de chullpas. 

    Après ce détour culturel, nous rejoignons enfin la route principale qui nous emmène en direction de Puno. Mais les gros nuages gris foncés nous menacent et nous rattrapent. Les gens que nous croisons nous disent "Attention la pluie arrive!!". Effectivement, nous voyons la pluie derrière nous qui se rapproche sérieusement! Nous trouvons inextrémis un lieu pour camper au bord de la route avec une vue sur le début du lac Titicaca. Le montage de la tente se fera sous la pluie qui nous a rattrapée! Dans ces cas là, pas trop le choix, on rentre tout sous la tente, on rentre au sec et on attend que ça se calme! Heureusement, le nuage est passé au bout d'un moment et nous a laissé cuisiner au sec!


    La vue du jour suivant était vraiment belle avec un ciel bleu dégagé! Comme on dit : après la pluie... le beau temps!! Ce matin là c'est le 9 Octobre, pile-poil un an après notre départ de Sainte-Pazanne! Que le temps passe vite et qu'est-ce qu'on en a profité de ce temps!! Nous continuons notre route avec une très belle arrivée sur les hauteurs de Puno, avec les eaux bleues du lac Titicaca en arrière-plan! Un autre petit ravitaillement est nécessaire à Puno pour se préparer ce soir un petit cocktail péruvien comme on l'aime tant : le Pisco Sour!! Notre route nous amène ensuite à suivre les rives du lac, c'est plutôt plat... Pour le midi, nous trouvons un resto qui fait du cuy (cochon d'inde) et de la truite (le plat typique des rives du lac). On se laisse tenté par ces 2 plats, il fallait de toutes façons goûter à ce cuy avant de sortir du Pérou!! Le jour de nos 1 an de voyage c'était donc l'occasion!! Bilan : et bien il n'y a pas beaucoup de viande à gratter sur ces bêtes là!!Il faut bien chercher!! La viande elle est bonne sans être exceptionnelle. Disons que ça c'est fait!

    La route coupe dans les terres sur une jolie ligne droite un peu venteuse... Le cumul de toutes ces journées de pédalage se fait ressentir! Nous trouvons un coin sympa pour camper derrière les maisons qui bordent la route, dans les champs de moutons et d'ânes, avec une jolie vue sur des montagnes enneigées. Alors que l'on s'installe, les bergers et bergères viennent tour à tour nous taper la discute car c'est l'heure pour eux de rentrer leurs moutons. Très agréable moment que nous passons donc... Le soir venant, il est l'heure pour nous de déboucher notre bouteille de pisco et de fêter ces 1 an dignement. Rassurez-vous, on ne termine pas la bouteille en une seule fois!! Juste un peu d'alcool, du jus de citron, de l'eau, du sucre et du blanc d'oeuf me suffise pour être pompette au premier verre! Bravo! Laurent est pas mal aussi dans son genre!!




    Nous repartons ce 10 Octobre pour nos derniers coups de pédale côté péruvien. Nous continuons à longer le lac, bifurquons sur la gauche pour se retrouver sur une sorte de presqu'île qui nous amène jusqu'à la frontière. 

    Nous allons quitter le Pérou après un peu plus de 2 mois passés dans ce pays et nous avons l'impression d'en avoir bien profité tout en sachant que nous n'avons pas parcouru la région du nord. Cette première partie avec Caro et mes parents nous a permis de voir des coins que nous n'aurions pas fait à vélo notamment Arequipa et la Cordillière Blanche qui nous ont vraiment plu. Le Pérou et son relief nous a fait découvrir nos premiers hauts cols, ses zones d'altitude très reculées où le froid est vraiment présent dès que tombe la nuit, mais où les paysage sont spectaculaires. Aussi, nous avons appris à connaître sa culture andine avec les habitants en habits traditionnels, la musique et les danses. Et biensûr le peuple inca qui a reigné sur cette partie du monde et a réalisé des ouvrages architecturaux énormes qui ont traversés les siècles. Nous avons vraiment apprécié ce pays en ayant été beaucoup moins au contact de la population. Les grands espaces nous ont facilité le camping sauvage et nous n'avons pas eu besoin de nous rapprocher des propriétés pour demander l'hospitalité. C'est un voyage un peu différent que nous avons vécu ces derniers temps, comparé aux autres pays que nous avons traversé et l'on sent qu'un changement s'opère et annonce la suite de nos aventures en Bolivie et en Argentine. Nous filons vers de futurs grands espaces vides et magnifiques que nous avons hâte de traverser. Mais avant d'y arriver, nous devons d'abord franchir le poste de douane (très sommaire) avant de pénétrer en Bolivie...


    Un coup de tampon de plus sur le passeport et c'est partie pour notre aventure bolivienne. Quelques 8km plus loin, nous voici déjà à Copacabana où nous allons nous reposer un peu. Copacabana est la ville par laquelle les touristes passent pour se rendre sur l'île du soleil ou l'île de la lune. Laurent étant déjà passé par là il y a 2 ans et que nous avons déjà fait l'île d'Amantani et Taquile au Pérou, nous décidons de simplement en profiter pour se reposer, finir la bouteille de Pisco et manger des pop-corn!
Le truc rigolo à voir à Copacabana est le baptême des voitures devant la grande église de la ville par un prêtre du coin, la voiture est décorée par les babioles qui se vendent à côté, puis est baptisée! Malheureusement nous ne verrons pas ce petit rituel assez curieux. Nous nous y reposons donc un jour entier avant de reprendre les vélos le 12 Octobre. Nous partons tard ce matin là car nous avons choisi de prendre notre temps et de faire le trajet Copacabana/La Paz en 3 jours. L'idée étant aussi de faire quelques vidéos... Soyez patients, le résultat arrivera un jour... 


    Nous partons donc à la cool profitant des paysages magnifiques du coin. Copacabana étant sur cette sorte de presqu'île qui sépare le lac en deux, après avoir grimpé un peu sur les hauteurs des petites montagnes du coin, nous voilà donc à observer de chaque côté un peu d'eau bleue et de jolies montagnes.

 Le plus génial dans tout ça c'est quand, au détour d'un virage... Whouaaa... une énorme montagne blanche apparait face à nous avec une partie du lac en premier plan! Splendide! Pendant notre trajet, nous voyons arriver au loin un cyclocampeur, et faisons donc la connaissance de Pierre-Yves, un autre français qui commence tout juste son périple. On le croise à ce moment là mais il compte lui aussi descendre l'Amérique du Sud jusqu'à Ushuaïa puis remonter jusqu'à Montevidéo. Nous discutons un bon moment au bord de la route, il nous explique qu'il est notamment allé avant faire quelques tours à vélo à Madagascar. Une destination qui a l'air vraiment sympa... Nous nous quittons et imaginons que nos routes se recroiserons un peu plus tard. Il nous raconte aussi qu'il a rencontré des polonais à vélo la veille et nous prenons conscience que nous allons être amené à croiser de plus en plus de cyclocampeurs sur les routes qui mènent à Ushuaïa. Nous continuons donc notre route jusqu'au bout de cette presqu'île, le but étant ensuite de passer de l'autre côté en prenant le bac. 

Nous trouvons un campement un tout petit peu plus loin et un tout petit peu plus haut. Un endroit assez chouette sur la crête d'une avancée sur le lac. D'un côté, la Cordillière Royale et ses montagnes enneigées nous font de l'oeil! Le seul problème, c'est qu'il y a quand même énormément de déchets éparpillés à cet endroit (et notament pas mal de couches que le vent s'amuse à soulever de terre). Nous faisons aussi connaissance de 2 petits curieux de 13 et 11 ans qui habitent à côté. Ils nous observent monter la tente. Ils ne connaissent pas la France, alors on en profite pour leur donner une carte postale de Paris.




    Le jour suivant, le soleil brille et le réveil est plutôt agréable avec cette jolie vue. Nous continuons à contourner le lac un petit moment avant de le laisser et de suivre la Cordillière Royale. Pleins de hauts sommets sur notre gauche avec dans l'ordre, le Condoriri (5648m), le Huayna Potosi et un peu plus loin l'Illumani (6462m). Lors de son voyage il y a deux ans, Laurent et son groupe ont grimpé jusqu'en haut du Huayna Potosi à 6088m s'il vous plait!!! Pour ce soir, nous bifurquons sur notre droite dans un chemin et nous installons au milieu des champs... Il y a sûrement quelques habitants dans le coin, mais ils se font rares!

Le Condoriri...
essayez de trouvé
 la forme du condor
Le Huayna Potosi
L'Illimani






    Le 14 Octobre, nous ne sommes plus qu'à une quarantaine de kilomètres de la capitale bolivienne : La Paz. Nous avalons les kilomètres rapidement et entrons progressivement dans l'Alto (la banlieue de La Paz). L'Alto est très étendu, la circulation se fait de plus en plus dense au fur et à mesure que nous avançons vers la capitale. Les minibus sont un peu fous dans le coin. Ils adorent te doubler et freiner devant toi pour prendre quelques passants. Tout ça avec beaucoup de coups de klaxon et de grosses fumée d'échappement... On adore... L'Alto se situe à 4100m d'altitude alors que le centre de La Paz lui est a 3600m. La vue depuis El Alto est assez impressionnante sur cette ville qui s'est développée dans cette vallée et sur les flancs de la montagne. Des milliers et des milliers de maisons, souvent faite de briques au toit parfois de tôle tapissent le moindre recoin... La descente vers le centre se fait par une autoroute...Nous arrivons finalement dans le centre et nous nous installons pour manger dans un café pour passer le temps. Un couple (de Warmshower) doit nous héberger dans cette ville pour les quelques jours où nous pensons y rester. Ils ne sont libres qu'à partir de 13h, nous allons donc prendre notre temps pour arriver chez eux.

    Nous sommes donc dans ce café lorsque nous remarquons par la fenêtre des personnes que l'on connait de vue! Nous ne les avons jamais rencontré auparavant, mais Chantal et Guy, lorsqu'on les a vu, nous ont parlé d'un couple de français qu'ils ont croisé lors de leur périple. Ce couple est à vélo accompagnés de leurs 3 enfants (de 8, 11 et 13 ans)! Rien que ça! Et oui tout est vraiment possible à vélo! Un tandem pour le papa et la plus petite et les autres avec leurs propres vélos. Nous avions donc été voir leur site internet rapidement, et, ayant vu quelques photos, nous les reconnaissons ce jour-là dans la rue!! La coincidence est assez drôle! Lorsqu'ils passent pour la deuxième fois devant le café, Laurent va à leur rencontre et se présente. Ils s'installent finalement pour manger avec nous et nous commençons à discuter du voyage... Ils sont accompagnés de Marie, une autre française qui, elle aussi, voyage à vélo! Tout ce petit monde s'est rencontré à la casa de ciclista de La Paz (La casa de ciclista est une maison qui peut accueillir les voyageur à vélo qui passent par la ville où elle est installée, cela permet de rencontrer des gens de partout et être hébergé à moindre frais!). Nous passons tout ce début d'après-midi avec tous ces voyageurs à vélo de tous âges! Génial, un agréable moment en leur compagnie! Nous les laissons finalement, peut-être que l'on pourra passer encore quelques moment ensemble sur La Paz, nous allons voir... Nous continuons donc notre descente, car oui elle n'est pas finie! Le couple qui nous héberge habite dans la banlieue de La Paz un peu plus bas encore. Après un appel, nous retrouvons Linda et son pick-up sur une place, on monte tout le bazar dans le véhicule et nous finissons le trajet en voiture! Arrivés chez eux, nous sommes accueillis par Raul son mari. Ils sont vraiment adorables tous les deux... Lui est bolivien et est parti étudié au Canada où il a rencontré Linda... Ils vivent depuis 42 ans ici à La Paz. Ce sont de jeunes retraités qui paraissent bien actifs dans les associations du coin... On va sûrement passer un excellent moment chez eux!

PS : Notre connexion est trop mauvaise pour mettre des vidéos... Il va falloir attendre un peu...

                                                                                                                    .................. Dédé

Des hauts et des bas


Petit message à caractère préventif: Pardon, je me suis laissé aller! Le message est long: désol'

    Et oui, dans notre voyage, il y a des hauts et des bas. Ça va des rencontres qui se passent bien et d'autres, un peu moins, puis des petits tracas qui ne nous font pas rire lorsqu'ils arrivent mais qui font partie de notre voyage et qui feront partie de nos souvenirs. Et puis, il y a aussi les montées et les descentes des chemins que nous empruntons... Mais avant d'en arriver à vous parler de tous ça, il nous faut remonter deux semaines en arrière.


   Après avoir passé un week-end bien reposant à Huancayo, nous reprenons notre route le lundi 17 septembre comme si nous reprenions notre travail quotidien! Sauf que notre travail à nous pour cette semaine sera de rouler dans la région de Huancavelica afin de rejoindre la ville de Ayacucho. Confiant, nous avons pensé que la route serait asphaltée car elle relie deux grandes villes. Mais la logique péruvienne est un poil en retard... Nous quittons donc Huancayo et roulons pendant une quarantaine de kilomètres sur une route toute neuve, toute goudronnée et filons jusqu'à 3900 m où nous retrouvons les paysages secs et où le jaune des cultures de blé fraîchement coupés côtoient le rouge des terre labourés et des murs des maisons. Après le col, nous entamons une belle descente  qui nous fera passer quelques villages où les gens nous paraissent très amicaux : généralement, ils entament une petite discussion avec nous si nous sommes arrêtés, ou alors s'empressent de nous demander notre pays d'origine lorsque nous nous croisons. Toujours, ils nous souhaitent un bon voyage. Cette fin de première journée se terminera par un bivouac à l'abri des regards accompagnés d'une belle chaleur de fin de journée. Cette fois-ci, nous cuisinerons avec notre réchaud que nous ferons fonctionner au gaz car celui-ci est devenu capricieux avec l'essence ces dernier temps. Par chance, nous avions pu trouver un magasin à Huancayo qui vendait des cartouches de gaz et qui permettra de nettoyer un peu les circuits du réchaud. Bivouac très agréable donc, entourés de magnifiques montagnes.


    C'est le lendemain que les choses se sont corsées! Arrivée au petit village de Izcuchaca où un beau pont colonial fait la fierté des lieux, nous voyons notre beau bitume se transformer en piste de terre accompagné de petits cailloux et de poussière. Mécontents du froid en haute altitude, voilà que nous nous plaignons maintenant de la chaleur assommante du fond de cette vallée. Nous trouvons du réconfort dans le faux plat descendant de cette piste qui suit la rivière Mantaro et dans la gentillesse des gens que nous croisons. Une des femmes que nous rencontrons échangera quelques mots avec Audrey:
- De quel pays vous êtes?
- De France. Nous allons jusqu'à Ayacucho.
- Ah, c'est bien! C'est ton mari? (en me désignant)
-Non, mon petit ami!
-Ah oui, c'est mieux (sourire)

   Lors de notre pause déjeuner du midi, nous attérissons dans un tout petit village où le hasard nous fait rencontrer un français. Antony est de passage et cherche aussi un petit bouiboui où manger un morceau.

Nous passons un agréable moment avec lui à parler de nos 11 mois de voyage et à écouter ses 11 mois à lui. Partie d'Argentine, il est resté 3 mois à Buenos Aires a apprendre à jouer des chansons argentines avec un accordéon. Depuis, il remonte très lentement en s'arrêtant dans les villes où il joue pour quelques Soles dans la rue ou dans les bars. C'est aussi ça la magie du voyage, c'est de rencontrer des gens au parcours atypique juste le temps d'un déjeuner. Rencontre courte et éphémère mais qui nous a bien plu. A 16h, après avoir bouffé notre demi kilo de poussière chacun et disputé un partie de foot avec un petit garçon d'au moins trois ans croisé sur notre route, nous commençons a chercher un endroit afin de planter la tente. 

Et alors que nous hésitions à bivouaquer entre les cactus, un gars à vélo nous appelle. Carlos a 62 ans, nous a vu passer sur la route et s'est empressé de sauter sur son vélo pour nous rattraper et nous offrir l'hospitalité. Accueillant, gentil (voir un peu trop mais ça, vous saurez pourquoi plus tard), il vit seul sur un terrain énorme qui occupe un flanc entier de la montagne mais... de l'autre côté de la rivière. Il nous faudra donc traverser celle-ci avant de rejoindre sa propriété où plusieurs maisons, parfois sommaires, sont construites. Nous ferons la connaissance de ses trois chiens : Mister, Obama et Shakira.

Shakira
 Les deux derniers sont des chiens nu du Pérou qui ont la particularité de ne pas avoir de poil sauf sur le haut du crâne et la queue. Ce qui en fait un animal que l'on peut, sans hésiter, qualifier de très moche! Carlos nous explique que la propriété appartenait à ses grands-parents et qu'ils a fait construire différentes habitations afin d'accueillir ses frères et soeurs et leurs enfants lorsqu'ils viennent pour les fêtes de fin d'année. Il projette d'accueillir également les touristes de passage lorsque la route sera bitumée... A 18h, nous nous retrouvons avec un chapeau sur la tête et à danser sur de la musique péruvienne et autres. Tout ça encouragé par les verres de Johnny Walker coupé à l'eau que Carlos n'arrêtera pas de nous resservir. On sent qu'il est content d'avoir du monde à la maison et, qui plus est, une fille. Assez tactile et généreux en bisous sur la joue, Audrey en fera les frais. 


   Le lendemain matin, après un petit déjeuner typique et copieux à base de grain de maïs grillés, de riz, de tomates accompagné de quelques kilos de miel (il possède des ruches) et d'un thé, nous irons faire un tour de barque sur la rivière. En guise de rame, un poteau de bois où un couvercle en plastique est cloué au deux extrémités. Archaïque et lourd mais ça a le mérite de nous faire rire. De retour sur la terre ferme, nous décidons de rester pour la journée. Visite à pied des lieux, sieste, ping-pong et baby foot seront notre emploi du temps. La soirée sera réservée aux jeux de dés et de cartes, à écouter de la musique et à discuter. On pourra dire que Carlos est un gentil monsieur qui nous proposera même de nous installer ici, de faire venir notre famille, de construire une maison pour nous... Avec un brin de sérieux dans ses paroles. Mais, on sent qu'il vit seul depuis un peu trop longtemps et perd de vue la réalité des choses et leur bon sens. Cela se vérifiera le matin de notre départ où profitant de mon absence, il tentera d'embrasser Audrey. Après s'être fait jeter proprement par la demoiselle, il se transformera en petit garçon pris la main dans le sac demandant qu'elle lui pardonne... Un peu bizarre ce Carlos quand même! Enfin, on partira avec de grand aurevoir, des promesses de nous appeler et un kilo de miel. Ca, on le prendra avec plaisir. 

Maïs grillé et miel


Un peu lourdes, les rames....



    Nous repartons donc ne sachant pas exactement à quelle distance nous nous trouvons de la ville de Huanta mais en espérant y arriver le soir même. La route est la même, soulevant son nuage de poussière à chaque passage de camions et où la chaleur et la proximité de la rivière attirent les moucherons qui se font une joie de nous piquer lorsque nous descendons en dessous de 13km/h. Cependant, la vallée s'écarte et nous laisse voir de beaux paysages. La route est ponctuée de zone de chantier et régulièrement nous croisons des hommes et des femmes tout en orange qui font la circulation. Ils bloquent les voitures le temps que les gros engins de chantiers fassent leur travail mais nous laisse passer avec notre petit gabarit. La journée, comme les 3 journées précédentes, est très chaude et nous rêvons de nous jeter dans la rivière avec nos vélos tellement ils sont sales. Finalement, après 63 km, nous arrivons à Mayocc où nous rencontrons David dans le petit magasin où nous faisons nos courses. Il nous a vu durant la journée pédaler sur la piste. Lui, travaille sur la sécurité des travaux de l'élargissement de la route et du bitumage. Il nous indiquera un endroit où planter la tente pour notre bivouac de ce soir, à proximité de la rivière car un bon bain est nécessaire apparemment. 


Paysage avant d'arriver à Huanta


    












   Le lendemain, il vient nous saluer avant que nous partions affronter la dernière étape avant d'arriver à Ayacucho. Toujours la chaleur, la poussière et ces c... de moucherons! Heureusement, après 30 km, nous arrivons à Huanta et retrouvons le bitume. Il nous faudra rouler 50 km de plus afin de rejoindre Ayacucho où nous nous sommes réfugiés dans un mignon petit hôtel, au fond d'une cour, avec une église comme voisinage. Ce qui signifie réveil le dimanche matin avec les cours de catéchisme des enfants, pas tout le temps très attentifs... Ayacucho nous a bien plu avec sa place centrale, ces églises fort bien illuminées, ces rues piétonnes et évidement son marché. Lessive, remplissage d'estomac, repos seront nos occupations. En plus de trouver un bus afin de rejoindre la ville d'Andahuaylas, a mi chemin entra Ayacucho et Abancay. C'est pas qu'on a été fainéant mais nous avons rencontré un polonais qui voyageait en moto et qui nous a appris que la route était truffée de barrage de chantier et où il ne laissait passer les véhicules qu'à certaines heures. De la piste et des journées dans la poussière et le trafic nous ont donc encouragés à faire ces 240km en bus.


   Le dimanche alors que nous nous baladions dans les rues piétonnes de la ville, nous croisons un cyclo-campeur. On ne peut s'empêcher de le dévisager... En retour à notre salut, il nous lance: "vous êtes français?" Et voilà comment nous passerons le reste de la journée avec Adrien. Petit français de 26 ans, il est partie de Caracas, il y a 3 mois, et descend jusqu'à Ushuaïa. Son objectif est d'y arriver dans 6 mois en utilisant que son vélo comme moyen de transport et en demandant l'hospitalité des gens qu'il rencontre, sans prendre d'hôtels. On l'apprécie beaucoup et on parlera de nos expériences autour d'une bière, se rendant compte qu'on a acheter nos vélos au même endroit à Paris.
Finalement, le soir venant,il nous demande si ça ne nous dérange pas s'il squate notre chambre pour cette nuit. Bien sur qu'on a dit oui afin de prolonger cette agréable rencontre! Avant de trouver un petit resto pour partager un cocktail tous ensemble, nous apprenons qu'aujourd'hui, c'est la journée nationale de la jeunesse. Des centaines d'ados dans les rues, une fanfares et des feux d'artifices qui éclatent dans tout les sens... Super bonne ambiance que nous aimerions voir en france!




   Le lundi 24 , nous quittons notre hôtel et disons au revoir à Adrien qui lui fera le trajet en vélo alors que nous rejoindrons Andahuaylas en bus. Respect à lui! Nous espérons bien le retrouver sur notre parcours et partager quelques kilomètres avec lui. Pour notre part, nous retrouvons notre mini bus, attachons les vélos sur le toit puis nous nous entassons dans le véhicule 15 places priant que tout soit là à notre arrivé. Dès la sortie de la ville, nous entamons une bonne montée sur la route asphaltée. Nous pensons à Adrien qui va devoir se la farcir. Mais bon, la route est propre et nous retrouvons les paysages d'altitude désertique du Pérou et passons un premier col annoncé à 4400 m. Ensuite, la route fait place à la piste mais la surface semble bien stabilisée restant plus ou moins plat. Vers 10h, nous arrivons à un barrage de chantier où nous devons attendre jusqu'à midi. Pas possible de passer, la police veille! Nous passerons donc notre temps libre en prenant notre déjeuner, un peu en avance à notre habitude, et discutant avec notre chauffeur et les curieux venu écouter notre discussion. On se sent encerclé et chacun va de sa question. Notre chauffeur nous dit qu'on aurait pu passer si nous avions été à vélo. Ce qui nous fait regretter, dans un premier temps, d'avoir pris un bus surtout que cette première partie aurait été agréable à y rouler. A midi pile, sonne le top départ. Le barrage est levé et notre chauffeur qui nous avait paru sérieux et pro, se transforme en pilote de rallye descendant la piste poussièreuse et enchaînant les lacets à toute allure. Je crois mourir 15 fois et le maudit ne comprenant pas son comportement. Les autres passagers semblent l'encourager quelques fois. En fait, il existe plusieurs zones de travaux et chacune bloque la circulation de 6h/12h et de 13h30/17h30 et c'est la raison pour laquelle il se presse avant que les travaux ne reprennent à 13h30. Nous passons un seconde zone juste à temps mais nous faisons stopper quelques kilomètres plus loin. En fait, il est quasi impossible de passer tous les travaux en 1h30 et cela énerve les passagers. L'employé qui gère le barrage ne veut rien savoir. Le chauffeur parlemente, supplie puis finalement une mini révolution populaire se met en place. Avec le sourire mais déterminés, 4 ou 5 passagers descendent et poussent la barrière n'écoutant pas les objections du gars. Encouragé par les autres passagers restés dans le mini bus, le chauffeur redémarre et les autres remontent fissa et nous passons ainsi... On hallucine puis on en rigole tous en coeur mais cela ne servira à rien car la route est réellement bloquée. Un tractopelle défonce le flanc de la montagne un peu plus haut et des tonnes de terre et de rochers dévalent les pentes et barrent la piste. Nous devons prendre notre mal en patience sous le chaleur (plus de 34°C) avec, encore et toujours dans ces cas là, les moucherons qui piquent chaque partie de notre peau dévêtu. Finalement, 1h30 plus tard, la route est dégagée et nous pouvons passer. Arrivée à Andahuaylas à 19h (il fait nuit à partir de 18h) au lieu des 16h annoncés, ce qui nous oblige à prendre un hôtel à 20 soles. C'est-à-dire un trou un peu miteux. Bref, nous faisons nos courses pour notre départ du lendemain et avalons un repas avant de filer au lit où nous regardons un doc-reportage sur le tour du cercle polaire de Mike Horn. A voir!


   Le lendemain, nous reprenons la route... goudronnée. Au programme, 140 km sur un route plate, voire descendante et asphaltée selon notre logique. La logique s'est arrêté au bout de 50 km en ce qui concerne l'état de la route et c'est, dès le début, que nous avons entamé un côte qui nous a amené, 37 km plus loin, à un col à 4100 m accompagné par une petite pluie mélangé à de petits grêlons. Seuls parmi le paysages montagneux du Pérou, nous piqueniquerons face à la grande vallée que nous montons et dévorons nos sandwich à la sardine en boîte. Après le passage du col, nous découvrons des cultures de patates, côtoyons les nuages et profitons de la descente afin de reposer nos jambes jusqu'à ce qu'un barrage de travaux coupe notre élan. Même horaires que nous avions connu la veille. Il est 14h et le passage s'arrête à 13h30. Argh! A une demi heure prêt! Je rage, je peste: "il pourrait avertir qu'il y a des travaux"... Finalement, nous décidons d'aller voir, à pied, un des responsables qui laissera passer les quelques camions et voitures qui attendent avec nous. Au passage de la zone de travaux, une pierre venant d'en haut dévale la pente et fini sa course arrêtée net par ma jante arrière. Merde! Un beau gnon et voilà ma jante un peu voilée. Remarque, vaut mieux que ce soit ça plutôt que la tête... Surtout qu'on avait ôté le casque à ce moment là. Un deuxième barrage nous immobilise pendant 3/4 d'heure de plus et nous annonce la fin de ce jolie bitume. Fatigués, nous trouvons un super lieu pour camper. Un peu sur un promontoire au dessus de la vallée. On parle avec un gars qui nous explique que c'est la récolte des patates actuellement.  Au bord des routes de gros sacs rouge rempli de tubercules attendent le camion qui les chargera. Le cadre des lieux nous donne des idées et notamment celle de filmer notre rangement de bivouac le lendemain afin de le mettre sur le blog mais malheureusement, c'est à ce moment que notre appareil photo a décidé de bugger. L'objectif reste bloqué en position sorti et ne veut plus rien savoir. Plus possible de prendre de photo ni de vidéo. La couille! On ne peut rien faire à part attendre d'être à Cuzco et espérer trouver une solution. Ce sera 4 jours sans prendre de photos. On essaye de le prendre avec philosophie en nous disant que les souvenirs, c'est surtout dans notre tête.



   Le lendemain, mercredi 26, nous reprenons notre bonne vieille piste qui nous paraît moins pire que nous l'avions pensé. Peu de circulation, une terre bien tassée nous permet d'y rouler sans trop de chocs. Après une légère montée, nous descendons petit à petit puis un peu plus avant d'attaquer une bonne descente en lacets où l'on aperçoit touuuuuut en bas la ville d'Abancay. En début d'après-midi, nous arrivons à la fin de la piste, là où nous rejoignons l'axe principal qui va de Nazca à Cusco et poursuit jusqu'à Puno... Ah oui, à signaler que notre descente nous à amené à 1900 m d'altitude. Moins drôle, le col que nous devons franchir demain se trouve à 4000 m. Content de rejoindre le bitume, nous remontons jusqu'à Abancay où nous faisons nos courses et essayons de sortir de cette grosse ville mais les pentes continues nous assomment et nous trouvons refuge sur un terrain vague face à une université que nous conseille Juan Antonio, un gentil pépé rencontré à ce moment là. Adorable, il nous apportera de l'eau afin de se laver. On en profitera pour faire une lessive également. 
Le lendemain, nous quittons notre terrain vague sans pouvoir dire au revoir à notre gentil pépé avant de reprendre notre ascension. Rencontre éphémère d'un trop court instant! De 2600 m, nous devons monter jusqu'à 4000 m. Du début jusqu'à la fin, nous empruntons une succession de lacets passant derrière une montagne et réaparaîssant un peu plus haut sur une autre, faisant apparaître une nouvelle vue panoramique sur Abancay où la ville s'étend sur tout le fond de la vallée. De l'autre côté, l'énorme montagne que nous avons descendu la veille, lézardée par la piste qui nous a amené dans la vallée. A l'heure du déjeuner, ce sera casse-croute, une fois de plus. Il n'y a pas de restaurant jusqu'au sommet et peu de maison. La montée fût longue mais les vues jolies et c'est vers 14h que nous passons le col. Un vent frais et une petite pluie nous accueillent. Nous descendons toute cette longue montée en à peine une heure où nous franchissons les 11000 km de notre voyage et rejoignons la ville de Curahuasi. Même couvert, nous avons eu froid et décidons de prendre le temps de nous réchauffer avec un café. Bien fatigués, nous ferons 500 m avant de trouver un champs où poser la tente. La vue sur les montagnes, parfois au sommet enneigé, est superbe et nous regrettons la panne de notre appareil photo.

   Le jour suivant, nous continuons de descendre jusqu'au Rio Apurimac qui sépare la région d'Apurimac de celle de Cusco. Plus nous descendons, plus les moucherons se font féroces. Au pont qui traverse la rivière, nous nous tartinons de crème solaire puis nous aspergeons d'anti-moustique. Avec la sueur en prévision, nous rêvons déjà d'une douche. Descendus à 1970 m, il nous faut, à nouveau, remonter... à 3715 m cette fois. Afin de réduire cette peine, notre bonne étoile a mis sur notre chemin un autre cyclo-campeur. Ernst a 56 ans et vient d'un petit village entre Zurich et Berne : un petit suisse, cool! Il nous faut nous adapter à l'anglais afin de pouvoir communiquer avec lui, son espagnol étant un peu trop... récent. Ernst n'en est pas à sa première expérience à vélo. Il a déjà passé 3 mois en Nouvelle-Zélande et vagabondé durant 3 semaines dans les hauteurs du Tibet. A ça, il faut ajouter 6000 km par an de montainbike. Tout naturellement, nous décidons de parcourir un bout de chemin ensemble. Il n'est qu'au début de son voyage en Amérique du Sud et s'acclimate doucement. Il a prévu 3 mois pour rejoindre Santiago du Chili avec quelques parties en bus, je pense. Ensemble, nous montons la pente douce qui nous amène à la ville de Limatambo puis poursuivons notre ascension quelques kilomètres plus loin où nous décidons de planter la tente à quelques centaines de mètres de dénivelé du col. Nous nous installons entre deux lacets avec une vue magnifique sur le soleil disparaissant derrière les montagnes. Nous comparons notre équipement avec celui d'Ernst. Son vélo est bien, sa tente performante, son matelas et système de gonflage au top et son réchaud marche du tonnerre. On devrait peut être le dépouiller pendant la nuit??


  Nous nous réveillons avec un beau soleil qui nous fait espérer une magnifique journée... Mais en arrivant au col, la pluie nous souhaite le bonjour et nous devons rapidement sortir la Gore-tex, le pantalon de pluie et les sur-chaussures. Qui dit montée, dit descente! Et avec le temps qu'il fait, nous nous glaçons les mains. La prochaine ville sera l'occasion pour nous de faire une pause-café en attendant que la pluie cesse. Nous ne sommes plus qu'à 25 km de Cusco après notre déjeuner et nous traversons un paysage où la route est plutôt plate et aux montagnes alentours blanches... De la neige, c'est pas possible! La réponse se trouve au bord de la route. De gros grêlons. Ouf, on a loupé une bonne averse qui nous aurait bien fait mal. La circulation se fait plus dense en approchant de Cusco. Un dernier petit col à 3600 m nous amène sur les hauteurs du flanc ouest de la ville avant de plonger vers une terre que nous connaissons. Après plus d'un mois où nous y étions en compagnie de Caro, nous voici de retour. Plusieurs choses, en perspective, nous attendent à Cusco et notamment celle de trouver une solution pour notre appareil photo, indispensable pour la suite de notre voyage. Nous nous dénichons un petit hôtel à la vue parfaite sur la plaza de Armas de la ville. Nous connaissons les lieux et la sensation de reprendre des habitudes s'installe. On sait, par exemple, qu'il y a une boulangerie qui fait d'énorme croissant, pain au chocolat et pain aux raisins. On a prévu de la dévaliser dès lundi... 


    Voilà, un bon morceau a été avaler entre notre dernier message à Huancayo et maintenant. La frontière avec la Bolivie se rapproche de plus en plus. Pour moi, ce n'est pas une terre inconnue et j'aime la sensation que cela m'inspire. Il y a deux ans, je parcourais le Sud-Lipez, et la cordillière Royale avec mes amis Kévin, Christine, Ariane et quelques autres fous... Il nous faut encore avaler presque 530 km avant de dire aurevoir au Pérou... Et donc, encore beaucoup d'autres découvertes à faire partager...


   On tient aussi à saluer la venue de plusieurs petits futurs aventuriers et aventurières ces derniers temps : Sandra et Jonathan ont eu le bonheur de trouver un petit Hugo dans un chou de leur jardin. Pour  Laury et Gilles, c'est dans une rose qu'ils ont trouvé leur petite Emma. Et le petit Nathan a été livré un peu en avance par la cigogne à Sylvain et Hélène... Et on salue tout particulièrement la naissance de Léo, mon neveu. Gros bisous à eux... Et afin d'arroser toutes ces naissances, nous nous sommes mis au vin péruvien et nous avons continuer notre cure de Pisco Sour...

   A noter également que nous avons mis le lien du site d'Adrien que nous trouvons très agréable à suivre et que nous vous conseillons de voir. Il y a de très belles photos et son style d'écriture est sympa. Un autre lien vers un nouveau blog est aussi disponible: celui de mon ami Ludwig qui nous a prouvé qu'il n'est pas nécessaire de partir bien loin pour vivre une belle expérience. Ludwig est resté dans notre belle région du Berry et, accompagné d'un pote, d'une ânesse, ils se sont fait plaisir en parcourant 140km entre Berry et Bourbonnais. Une belle aventure à la découverte de la nature et des gens, le tout avec un fil conducteur: marcher sur les pas de Tiennet, le héros du roman de Georges Sand, Les Maîtres Sonneurs. Son blog est en cours de réalisation. Soyez indulgent avec lui, ne lui lancez pas tout de suite des pierres. Merci

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