Sur les hauteurs du Pérou...


    Après avoir laissé pôpô et môman à l'aéroport, nous restons quelques jours de plus à Lima afin de terminer toutes les petites choses à faire avant notre départ à vélo. Biensûr, il y a le blog qui nous prend un peu de temps, nous devons aussi faire réparer les vélos. Les 10000km étant, la chaîne à vieillie usant les pignons et les 2 plus grands plateaux. Il est l'heure de changer tout ça! Impossible de savoir si nous nous faisons avoir sur le prix, il nous paraît un peu élévé mais bon, on paye!

Nous, Guido, Isabelle (la cuisinière), la mamie et Victor
    Le frère de Victor, Guido, est arrivé de Suisse ces derniers jours, mais il nous laisse très gentilment sa chambre en allant dormir chez son papa. Nous passons donc ces derniers jours avec la famille au complet! C'est un grand pont ce week-end. Enfin quelques jours de répis pour Victor et sa maman qui paraissent avoir une vie très occupée au travail. Dernière soirée "charette" pour nous le lundi soir sur le blog, on en profite pour la passer aussi avec Victor. 

    Mardi 4 septembre, il est l'heure pour nous de quitter Lima pour commencer notre aventure à vélo sur les routes péruvienne. Le réveil est assez dûr et nous partons difficilement de l'appartement après une petite photo avec une partie de notre famille d'accueil péruvienne! Nous sortons les vélos et installons toutes nos sacoches au moment où je me rend compte d'un jeu au niveau de l'axe du guidon. C'est bien le moment!! On avait déjà remarqué qu'une vis tournait dans le vide mais le jeu ne se faisait pas ressentir... maintenant un peu plus! Nous décidons donc, sur notre passage, de passer chez le réparateur de vélo en espérant que le problème se résolve rapidement. Effectivement, la pièce à changer est assez simple et il nous fait ça rapidement, nous changeant par la même occasion un cable de frein. Ca y est, le vrai départ à sonné!

    Nous commençons notre sortie de la capitale à travers la circulation dense. La ville nous paraît immense et petit à petit nous entrons dans la banlieue et ses quartiers plus pauvres. Il y a toujours ce brouillard permanent sur la ville et nous voyons apparaître les premières montagnes grises de poussière et ses maisons colorées qui les ponctuent. La route devient très vite défoncée et nous jouons à slalomer entre les trous , se prenant à chaque passage de camion un nuage de poussière. La journée s'achève pour nous au bord d'une rivière très proche d'un élevage de cuy (cochon d'inde) où nous sommes heureux de déplier pour la premère fois notre nouvelle tente. La route continue le lendemain en longeant de nombreuses cultures, choux, céléris, salades, poivrons... Les montagnes sont elle toujours aussi arides sans aucune végétation et contrastent avec le fond de vallée.
 Heureusement, plus nous grimpons, en remontant la rivière Chillon, plus les montagnes verdissent. La journée est chaude et nous nous faisons régulièrement encourager par les nombreux camions benne qui nous dépassent. En effet, de nombreux travaux jalonnent cette route pour un élargissement jusqu'à la petite ville de Canta. Par contre, les chiens que nous rencontrons sont de plus en plus agressifs et il n'est pas rare que nous soyons obligés de les chasser en leur lançant des pierres ou en les menaçant d'un coup de bâton...














    Le jour suivant, notre chemin est d'ailleurs régulièrement ralenti par les quelques chantiers. Après deux jours et demi de vélo, nous atteignons donc Canta, fini la route bitumée défoncée, on s'attaque à la piste... A vrai dire, c'est pas plus mal parfois!! Nous sommes désormais à presque 3000m d'altitude, les villages, ou plutôt les groupes de maisons se font de plus en plus rares. Nous essayons de nous renseigner en demandant aux habitants mais c'est parfois difficile de savoir combien de temps va nous prendre un trajet. Du côté paysage, c'est sûr que l'on s'en prend de plus en plus plein les yeux. Nous arrivons  finalement exténués au petit village de Cullhuay. Le soleil lui s'est déjà caché derrière les montagnes et le froid des 3500m d'altitude nous refroidit rapidement. Nous faisons rapidement nos courses à la boutique du coin sachant que ce sera notre dernier ravitaillement avant le col. Le prochain village serait, d'après nos calculs savants, à 90km environ, à sûrement 2 ou 3 jours de pédalage. Nous prévoyons en conséquence pour la bouffe, pour ce qui est de l'eau on compte sur une rivière sur notre chemin pour remplir nos bouteilles. 



    Le 7 septembre au matin, nous partons donc pour notre première journée de pédalage à plus de 3500m d'altitude. Le soleil est bien là et tant mieux car même avec un soleil de plomb on endure très bien notre T-Shirt thermique. Nous passons quelques petites habitations de pierre où des paysans s'occupent de vaches et de moutons. Les enclos, en pierre eux aussi, dessinent des formes sur les flans de la montagne. L'herbe est très sèche et la végétation assez rase. Nous apercevons nos premiers sommets enneigés et avançons dans un  paysage vraiment magnifique. Ca grimpe, ça grimpe, ça ne s'arrête jamais! Heureusement, tout le long de notre route, les pentes ne sont pas insurmontables, ça aide! Nous rejoignons, pour le pique-nique du midi, la laguna de Chunchun.




On y est!!!
  Nous sommes proches du col mais les quelques kilomètres qui nous restent nous semblent interminables. Le paysage nous motive à avancer, les lagunes se succèdent toutes plus belles les unes que les autres. Alors on en profite pour s'arrêter régulièrement pour une pause-photo! Encore une dernière courbe... Ca y est on y est!!! Nous sommes heureux et la photo souvenir est obligatoire pour notre premier passage à 4500m d'altitude devant un paysage à couper le souffle! Et maintenant : DESCENTE!!! Du plus petit plateau, nous passons au moyen : miracle!! Nous continuons notre fin de journée ou plus exactement notre début d'après-midi en avançant à travers d'autres lacs et nos premiers troupeaux de lamas. Notre campement du soir est plutôt idyllique (à part pour les températures)... Juste à côté de la piste d'accord, mais surtout face à une jolie laguna. Il est 15h45 mais nous nous dépêchons à installer notre tente... Lorsque Laurent, essaye de faire fonctionner le réchaud, le cul en l'air à l'entrée de la tente, j'aperçois au loin un troupeau de lamas qui se rapprochent... Quelques minutes plus tard, les voilà à quelques mètres de nous (Oups, on est sur leur territoire!!). Au début un peu timides, ils nous entourent très rapidement, nous regardant bizarre lorsqu'ils se rapprochent... Maman, j'veux pas qu'ils me crachent dessus, et aussi qu'ils marchent sur notre tente!!! Mais, règlés comme des pendules, ils repartent, les uns derrière les autres, d'où ils étaient venus à la nuit venue ( jolie la rime non??) Nous on  rentre dans la tente parce que ça caille grave dans le coin! Ce soir, pâtes chinoise à la knaki périmée! On se régale quoi!! 


Au petit matin...

    Après une nuit passée à des températures en-dessous de 0°C, nous nous réveillons au levé du soleil parmis la brume du matin, une petite couche de gîvre sur la tente! La brume se dissipe  petit à petit laissant place au soleil. C'est alors le moment de repartir. On nous avait dit : après le col, c'est plat! Nous, et bien vous savez quoi : on y a cru!!!! Erreur, erreur!! Les Andes plates à 4300m d'altitude, mais oui mais c'est biensûr!! Pourtant, c'est vrai que dans notre idéal, ça aurait pû être pas mal! Pour ce qui est de la réalité, je vous explique : ça descend, ça monte, ça redescend et ça remonte, etc... Voilà le profil de notre journée ossilant de 4200 à 4400m... Dit? c'est quand qu'on arrive?? Les paysages eux nous plaisent toujours autant et les lacs sont impressionament nombreux. Nous faisons un autre bivouac sur les hauteurs d'un de ces lacs. Toujours le même petit rituel, plantage de tente, direct le réchaud et hop on mange, il est facile 17h30, un pipi et au lit!!! On rentre dans notre chambre de 3m², on s'emmitoufle dans nos énormes sacs de couchage et nous voilà calés, il est 18h passé! whouhouhou!!! Les jours de fête on lit un peu, mais bon, coincés comme on est, c'est pas des plus facile! Soirée de folie donc où dès qu'il fait nuit, il fait 3°C. Autant vous dire que la nuit est un peu longue! Le sommeil, tellement lourd, nous laisse entendre au milieu de la nuit une petite neige tomber...

Vue depuis notre campement
    La matinée suivante est nuageuse, nous repartons pour seulement 13km jusqu'à la petite ville de Huayllay où nous nous choisissons un petit hôtel pour du repos bien mérité! Pour ce petit hôtel, nous ne demandons pas grand chose, juste un peu d'eau chaude pour notre douche de la semaine! Mais la petite ville (quand même un peu pommée) à régulièrement des coupures d'électricité. Et qui dit : pas d'électricité, dit : pas d'eau chaude! Le plus drôle c'est que lorsque l'électricité revient, il n'y a plus d'eau!!! Allez trouver la logique! Bref, pour notre 2ème nuit à Huayllay, nous nous trouvons un hôtel de la gamme au-dessus et avec tout ce qu'il faut pour nous plaire ou plutôt pour nous laver!

le "bosque de piedras"
    Nous remontons sur nos selles le 11 Septembre... A la sortie de la ville, nous nous enfonçons dans un paysage assez particulier. Le "bosque de piedras" ou "la forêt de pierres" est une zone où la roche forme des sortes de colonnes de pierre de différentes tailles et des formes rappelant parfois des animaux. Pour la suite de notre journée, nous enchainons sur un paysage bizarrement plat très plat. Nous faisons le tour du lac Chinchaycocha que nous appercevons finalement très peu. Le vent lui se réveille et nous ralentit un peu, mais comme c'est plutôt plat on avance assez vite. Nous sommes ici dans la région de la maca, un tubercule, célèbre dans le coin, qui s'utilise en jus, liqueur... De nombreux petits commerces proposent le "spécial maca"... Une petite curiosité régionale que je vous propose de découvrir prochainement dans les Mélokos. Nous choisissons de nous abrîter pour la nuit derrière une bute de terre au bord d'un champ. Nous y rencontrons les quelques bergers du coin qui ramènent leurs troupeaux de vaches et lamas vers leur village. Ils viennent dès le matin dans ces paturages et passent toute la journée avec leurs animaux avant de rentrer à la tombée de la nuit.

    Pour la journée suivante, nous décidons de bifurquer sur notre gauche pour quitter la route principale et s'engager sur une piste moins fréquentée. D'après nos calculs, ça devrait descendre donc on n'y est pas allé à reculons. Après une légère montée, nous avons effectivement descendu et descendu, heureusement car la piste n'était franchement pas excellente. Le paysage change vraiment très rapidement : des plaines désertiques d'altitude, nous descendons dans une petite vallée, suivant une rivière où les cultures sont de plus en plus développées. La chaleur elle aussi arrive... on est pas mécontents!



Avec Lucila
 Nous rencontrons une petite mamie adorable, Lucila, qui est en train de garder son troupeau. Elle nous confirme qu'il n'y a aucun souci pour s'installer dans le champs d'en face. La pauvre, comme de nombreuses personnes croisées dans les campagnes, a la santé dentaire qui n'est pas au top... Seules quelques dents lui restent, je connais quelques prothésistes dentaire qui auraient du boulot aussi ici!! 



    Notre route à continuée à descendre jusqu'à la ville de Tarma. Nous pensions, d'après notre carte, enchaîner par une piste pour rejoindre une autre vallée. La piste était finalement asphaltée pour notre plus grande joie... Ce qui n'a pas fait notre bonheur, c'est que nous avons dû grimper... bien plus que nous aurions pû penser. De 3100m d'altitude, nous nous retrouvons après quelques heures à plus de 4100m. Il commence à pleuvoir légèrement sur le chemin, il fait 4°C, on est crevés et les lacets n'en finissent plus... A 16h nous arrivons finalement au col, et là, pour clore le tout, il se met à neiger!! Je n'en peux plus et pensant que la montée n'était pas fini, je craque : mais qu'est-ce qu'on fout là??? C'est sûr qu'avec du soleil ça aurait été bien différent!! Nous tentons de mettre des gants et de se couvrir plus avant de redescendre légèrement. Une petite baraque sur le bord de la route nous motive à nous arrêter là pour la nuit. Il n'y a personne à l'intérieur mais tant pis on plante la tente devant. Difficile d'ailleurs, les doigts ne veulent plus pincer normalement. Pour Laurent, ça va mieux il fait pas mal de boulot. Nous nous faufilons ensuite à l'intérieur pour se changer et se réchauffer et après ça va beaucoup mieux. La dame qui habite là (avec 2 autres personnes) arrive finalement et nous appelle. Trifila élève des moutons et revient se réchauffer après une journée de travail humide. Elle insiste beaucoup pour que l'on dorme à l'intérieur de la maison cette nuit là. C'est vraiment très gentil, mais comme la tente est déjà montée, nous allons dormir dedans. La maison est très sommaire, sans électricité, ni eau, quelques carreaux cassés et deux lits dans cette pièce sombre... Ils ont vraiment du mérite de vivre ici et leur générosité est immense. La nuit est en train de tomber mais ils leurs restent quelques travaux à faire comme transporter quelques brouettées de terre. Nous on rentre dans la tente, on mange un peu avant de s'endormir profondément... 

    La suite du trajet est bien plus facile, une jolie et longue descente avant de rejoindre une route plate. On roule avec une bonne moyenne. Nous dépassons à un moment 3 cyclistes, l'un d'eux me demande si on aurait pas une pompe... ils ont crevé! Ce sont deux étudiants en sport et leur prof Felix qui nous aidera à trouver un bon hôtel. Nous les dépannons donc et terminons le trajet avec eux jusqu'à Huancayo.. Nous sommes actuellement dans cette ville dans un hôtel grand luxe pour se reposer un peu jusqu'à lundi... La douche est chaude et l'eau coule de tous les petits trous de la pomme... un miracle! A la télé, il y a TV5 Monde (chaîne française à l'étranger) et on en profite donc pour regarder les infos, Questions pour un champion et de jolis reportages comme Faut pas rêver sur la Turquie qui nous donne d'autres envies de destination...

Nous reprenons les vélos ce lundi afin de revenir sur nos pas.... Je veux dire aller sur un terrain connu: Cuzco. Avec de beaux passages de cols à plus de 4000m en prévision.

                                                                                                           ...................Dédé

4 commentaires:

  1. Bonjour à vous deux, nous avons bien reçu votre e-mail. Nous partons donc samedi pour Lima. Nous espérons vraiment avoir l'immense chance de vous rencontrer sur notre chemin. Nous vous appellerons pour savoir où vous vous trouvez. Pour la Turquie, nous adorons et y sommes allés 5 fois. Ce n'est pas fini. Donc, on pourra en parler. Nous vous embrassons. Chantal et Guy

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  2. Petit coucou à vous 2, toujours de très belles aventures,mais il ne fait pas très chaud apparemment...Vous nous faites découvrir tant de belles photos et de beaux récits que du bonheur pour vous surtout.
    Pourtant, c'est bizarre, il faut tout de même que je vous annonce l'arrivée d'un petit NATHAN chez Sylvain et Hélène, 5 semaines d'avance mais tout va bien; je disais c'est bizarre, car Sylvain nous à raconter qu'il à vraiment eu l'impression que la sage femme, c'était toi Audrey,
    ton sosie à assisté à la naissance de Nathan!!! Même dans ces moments là, ils ont pensés à toi... Vous voyez tout le monde pense bien à vous dans toutes vos péripéties...
    Bonne continuation à vous et bonne route pour la suite.Toute la famille Belin vous embrasse.

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  3. Audrey sage femme...c'est rigolo ça...tu nous aurais menti, tu serais donc resté... en planque dans une maternité!!! ;-)J'en profite pour souhaiter la bienvenue à Nathan et à félicité les parents!!
    C'est reparti les sportifs, et quel courage...mais tu m'rassures "un ti peu", vous restez humains, vous arrive de craquer, et encore on est loin de tout imaginé!! Vous êtes juste de sacrés passionnés fous dingues!! C'que l'histoire ne dit pas ...C'est comment c'est passé la digestion des knaki bien fraîche...;-)!!
    Ici aussi, ca commence à bien caillé si ca peut vous rassurer, ou pas certainement...3°c en Normandie c'matin, les ti flocons, les belles montagnes, les lacs, l'altitude, les Péruviens et les lamas en moins quoi!! J'vous embrasse!! Enjoyyyy

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  4. Vous etes vraiment des 'dingues' du velo!!! vous attaquez les cols de 4000 m maintenant...apres des petites vacances avec papa & maman... ca vous a bien remonter le moral... puisque vous etes a 4000m d'altitude ha! & ca caille la haut? pauvre fille! Mais la vie de la montagne est imprenable a la vie de la vallee!!! J'ai vecu ca a mes 50 ans aux 8 cols qu'on a franchi entre 4000 & 5000m a Kashmir & region...mais pas en velo!!! en stop, bus , camions...mais pas en velo ha! c'est la seule petite difference & pas de neige...bien qu'il faisait un froid glacial 1 nuit qu'on a passe sous une tente...si bien qu'on a dormi tout habille avec gants & bonnet au lit & couettes.... & on n'avait vraiment pas tres chauds ha! Mais tres bons souvenirs!!!
    Alors on vous envie presque...sauf pour le velo a 4000m de montee ou descente ??? Ouf! Scary! Alors quels sont vos plans apres les hauteurs du Perou? c'est ou la destination dans cette direction? Est ce la Bolivie?... En tout cas Bonne route (s'il y en a une!) & amusez vous bien! en faisant bien attention a vous!
    GROS bisous a vous 2 xoxo de la Capitale de Fidji qui est un peu trop pluvieux & froid en ce moment pour l'hiver qui n'en finit plus??? On attend le soleil tropical avec impatience!? A+ Tati Mimi & Peter www.pacificoutreach.com

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