De la Bolivie vers l'Argentine... Étonnement garanti



    Nous sommes donc arrivés à Potosi dans l'après-midi du 8 Novembre après une bonne montée qui nous a amené à 4000m d'altitude. Nous allons y rester pour se reposer un peu et visiter cette ville coloniale inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous nous installons  dans une auberge de jeunesse après avoir fait un tour de quelques hôtels de la ville. Lors de notre petite tournée des hôtels, nous avons remarqué dans l'un d'eux trois vélos et un tandem avec un autocollant du Cantal posé sur le garde-boue... Sans aucun doute ce sont ceux de la famille Faure que nous avions rencontré à La Paz. Nous leurs rendons donc visite le soir venu et passons la soirée à discuter avec eux autour d'une bonne pizza. En sortant du restaurant, c'est la fête dans les rues. Les fanfares sont de sortie et tout est animé autour de la place principale. Nous approchons en effet de la fête de la ville de Potosi qui est le 10 Novembre. 

La casa de la moneda.
    Nous nous consacrons, la journée suivante, à la création du message précédent et passons donc la journée branchés sur l'ordinateur, enfin surtout Laurent! J'en profite, le soir venu, pour me balader un peu dans les rues éclairées du centre et admirer les églises mises en valeur par les lumières. Le soir, un grand défilé est organisé dans de nombreuses rues de la ville. Des musiciens, des personnes en uniformes défilent... Dans le lot, les plus mignons sont ceux qui portent un joli palmier blanc qui leur tombe devant les yeux. Malgré cet uniforme un peu ridicule, il faut le dire, ils restent très sérieux! Le jour de fête de Potosi (le 10 Novembre) est un jour férié et tout est fermé. Nous qui pensions faire une journée de visite des musées, c'est loupé! Nous en profitons tout de même pour nous balader au hasard des rues...

   Nous choisissons de partir de Potosi le lendemain pour nous rendre à Sucre. Nous abandonnons nos vélos à l'auberge de Potosi et partons en bus vers la capitale constitutionnelle de Bolivie. Sur place, nous nous réfugions dans un hôtel qui nous a été conseillé et qui possède un cadre vraiment agréable pour quelques journées de repos... Un bout de pelouse, des hamacs, pleins de petites tables disposées à l'extérieur, c'est tout mimi!! Nous retrouvons de nouveau les FaureFive à Sucre dans le même hôtel, alors qu'on les croyait déjà partis... Nous sommes un dimanche et malheureusement beaucoup de choses sont fermées. Nous flânons donc dans les rues et goûtons au bien-être qui règne dans cette jolie ville. Sucre est située à 2750m d'altitude, et en s'y baladant on ressent la douceur de son  climat et la végétation bien plus présente que dans les autres villes de l'Altiplano. Bref, on s'y sent bien et on profite du vert des quelques parcs de la ville. Ce soir là, nous nous prévoyons un petit apéro comme on les aimait tant à Paris. Une petite bouteille de vin pour accompagner le bon gruyère que nous avons dégoté au Supermarché. Nous passons une super soirée en la compagnie d'Alice, Jean-François et des enfants. 

Le lendemain matin, en suivant leurs conseils, nous fonçons au marché afin de goûter aux énormes salades de fruits avec yaourt et chantilly maison dont ils nous ont parlé!! De nombreuses petites échoppes disposées les unes à côté des autres proposent les mêmes salades de fruits... Il suffit de s'installer sur l'un des petits tabourets qui sont placés à côté. De nombreux jeunes viennent eux aussi manger leurs salades quotidiennes... Un délice, j'en ai encore l'eau à la bouche!! Le marché de Sucre est vraiment très sympa, propre et bien organisé. On y fait le tour en imaginant quel petit plat on pourrait bien se concocter le soir venu... Aussi, Sucre est aussi connue pour être la capitale bolivienne du chocolat!! Bref, on ne passe pas à côté d'une dégustation de chocolat noir...


    De nombreux bâtiments du centre-ville sont bien entretenus et sont les restes de la période coloniale. Nous faisons la visite de l'église et couvent San Felipe de Neri. Une jolie église toute blanche où depuis les toits ondulés un splendide panorama sur la ville s'offre à nous. Lors d'une soirée à Sucre, nous profitons de la fête internationale de la culture qui se déroule en ce moment... De nombreux évènements sont organisés comme le spectacle de danses traditionnelles boliviennes, argentines et colombiennes auquel nous avons eu le droit. Pleins de musiques, de costumes, de couleurs... un très bon moment!
Le 14 Novembre au matin, nous sommes sensés revenir en bus à Potosi, mais le sommeil étant trop lourd, nous loupons le bus et passons donc tout l'après-midi dans les transports.


    Nous profitons de notre dernière journée à Potosi pour y faire quelques visites. Le matin, c'est "La casa de la moneda" ou "Hôtel de la monnaie" que nous visitons. Ce bâtiment datant du 18ème siècle est le plus grand et le plus important bâtiment colonial des Amériques, s'il vous plaît!! Là-bas, nous apprenons comment l'on frappait la monnaie au temps des conquistadors espagnols. On nous explique pas mal de petites choses sur la forme des pièces par exemple. Au tout départ les pièces en argent n'était pas rondes, elles avaient les bords irréguliers (seul le poids était important). Cela a donné des idées à certains qui essayaient d'enlever des petits bouts d'argent sur les bords ou bien même de les poncer pour récupérer de la poudre d'argent... Pour parer à ce problème les pièces sont devenues parfaitement ronde avec des rayures gravées sur la tranche... Nous avons également pu admirer les machines qui servaient à aplatir les lingots d'argent pour en faire des plaques assez fines. Celles-ci sont en bois et sont composées d'un nombre incroyable d'engrenages que des chevaux actionnaient autour d'un axe à l'étage inférieur. Cela fonctionnait ainsi jusqu'en 1869, ensuite les machines en bois ont laissé place aux machine à vapeur jusqu'en 1909. Il faut savoir aussi qu'une grande partie des pièces qui étaient frappées partaient ensuite pour le royaume d'Espagne. 


    L'après-midi, alors que Laurent termine de publier le dernier message, je pars avec un groupe visiter les mines de Potosi. Potosi est une ville qui a été développée autour de l'exploitation du minerai du "cerro Rico", "la colline riche", surnommées ainsi par les espagnols. L'exploitant trois siècles durant, la ville s'est développée et a même été nommée ville impériale à un moment donné de son histoire. Dans cette montagne il y eut jusqu'à 10000 galeries et plusieurs milliers d'entrées creusées... Autant vous dire, un vrai gruyère à l'heure qu'il est! A l'époque, les espagnols exploitaient des indiens et des esclaves venus d'Afrique dans des conditions impitoyables afin d'extraire ce métal précieux qui a servi à l'enrichissement de l'Espagne ainsi que de quelques pays d'Europe. Aujourd'hui, les ressources d'argent ont largement diminuées et les mineurs doivent creuser, et creuser de plus en plus pour réussir à gagner leurs vies. Les conditions de travail sont hyper difficiles.


    Lors de cette visite des mines, nous avons pu nous rendre un peu plus compte de la réalité de ce métier où les mineurs y laissent  leur santé et parfois leur vie. Equipés de la tête aux pieds (bottes, combinaison, casque et lampe) nous sommes partis découvrir ce monde souterrain et ce métier extrêmement difficile de mineur. 15000 mineurs travailleraient encore dans cette mine. Nous partons donc dans une des galeries... Plus nous avançons, plus le passage se resserre, les casques, plus qu'utiles, nous évite de nous cogner dans la roche ou dans les morceaux de bois qui sont là pour soutenir des parois fragilisées. 
   La chaleur est également de plus en plus importante au fur et à mesure que l'on entre... Et la poussière elle aussi se fait de plus en plus présente... Nous devons nous protéger le nez avec un foulard pour éviter de s'en mettre trop dans les poumons. Nous croisons quelques mineurs, certains sont en train de pousser des wagons. A leur passage, il faut se faire tout petit et se mettre sur le côté. Seule notre lampe éclaire notre chemin, nous devons maintenant nous faufiler à quatre pâtes sur 2m puis continuons en constante flexion des genoux, impossible d'être bien droit... Des galeries se séparent, certaines descendent, d'autre montent et il est donc très difficile de s'y repérer... Un vrai labyrinthe. Les mineurs eux se repèrent par rapport au filon d'argent qui est toujours du nord au sud. Au bout de quelques efforts, nous arrivons à un endroit où ils sont en train de creuser la roche au marteau piqueur, la poussière est présente partout et les 3 mineurs qui travaillent dans une sorte de brouillard et avec le bruit du marteau piqueur en permanence portent tout de même un masque à filtre. Ca me rassure un peu mais ont-ils les moyens de changer ces filtres régulièrement. Ca c'est autre chose... 

    Voici un peu dans ces quelques lignes l'atmosphère et les conditions dans lesquelles nous avons évolué et surtout dans lesquelles les mineurs travaillent chaque jour (parfois même plus de 24h durant)... Ce travail, qui comporte des risques énormes (santé et accident potentiel) est apparemment légèrement mieux payé que le salaire minimum... Mais leurs salaires n'est pas régulier, il dépend en effet de la quantité d'argent qu'il y a dans la roche récoltée. A la sortie, un jeune garçon de 12 ans est lui aussi en train de travailler... ça fait déjà 4 ans qu'il a commencé... Triste sort pour ce petit garçon qui n'a sûrement pas eu le choix que de bosser là-bas si jeune... Notre présence à côté de toutes ces personnes qui travaillent est un peu déconcertante. Leurs conditions de travail sont, j'imagine, difficilement possible à améliorer. Les mines du cerro Rico sont de toutes façons vouées à s'arrêter dans 10 ans environ... Les quantités de  minerai étant en train de disparaître, l'activité de la ville de Potosi va sûrement largement diminuer dans ces prochaines années.


    Le 16 Novembre, nous partons de cette ville minière pour nous rendre à Tupiza, prochaine étape de notre parcours. Le démarrage est un peu dur car nous attaquons directement avec de la montée et pas n'importe laquelle, un col à 4300m d'altitude nous attend! Nous contournons ce fameux cerro Rico par la gauche pour nous diriger plein sud. Après cette montée un peu brutale, nous redescendons un bon moment profitant pour ne pas pédaler et se laisser couler. Les paysages défilent, et nous arrivons petit à petit dans un paysage sec rempli de cactus, parfois en fleur, et d'acacias. De nombreuses chèvres sont élevées dans la région... 

    Elles sont très douées pour manger les petites feuilles de l'acacia sans se faire piquer par les énormes épines. Ce paysage très sec ne change que très peu pendant ces 3 jours que nous mettons pour rejoindre Tupiza. La route monte et descend traversant quelques villages qui paraissent très peu peuplés. Sur cette route, nous passons nos 13000 km de pédalage! Quelques kilomètres avant Tupiza, une énorme descente nous attend pour rejoindre notre étape du soir. Dès que nous commençons à descendre, les paysages au loin sont complètement différents. Les montagnes sont de plus en plus découpées et colorées... Des canyons semblent se profiler à l'horizon. 





    Arrivés à Tupiza nous nous installons dans un hôtel où nous occupons une chambre de 5 lits pour nous tous seuls, la grande classe! Nous allons voir nos mails le soir venu et lisons celui laissé par Alice et Jean-François (les FaureFive) : ils sont comme on l'imaginait, eux aussi à Tupiza. En effet, toute la petite famille est partie à vélo de Potosi 3 jours avant nous. Avec leurs 3 enfants leurs rythme est moins soutenu que le notre et nous les retrouvons donc avec plaisir à leur hôtel. Les pauvres ont quelques petits soucis médicaux. Clémentine qui, à 11 ans, voyage sur son propre vélo est tombée dans la dernière descente qui les emmenaient à Tupiza. Après diagnostic médical, rien de grâve, seulement la voilà avec de gros bobos aux genoux et au poignet droit. Un peu de temps va être nécessaire pour qu'elle puisse pédaler de nouveau.


La Quebrada Palala



    Le lendemain, nous faisons le tour des agences pour aller faire une excursion d'une demi journée autour de Tupiza en 4x4. Nous proposons à la famille Faure de nous accompagner. Nous voilons donc parti à 7 admirer les différentes formations géologiques du coin. La puerta del diablo, la valle de los machos (que l'on traduit par la vallée des pénis rocheux), le canyon del inca, la quebrada Palala et enfin le Sillar pour le coucher de soleil. Un vrai spectacle de couleurs et de formes de roches travaillées par l'eau, le vent et l'érosion. Après avoir passé cette après-midi en leur compagnie, nous nous disons aurevoir en espérant se recroiser quelque part en France. Je vous invite à aller voir leur blog que nous avons mis en lien (les FaureFive).

Le Sillar








    Le 20 Novembre, après une journée de pause, nous reprenons les vélos pour les 90km qui nous séparent de la frontière. Les premiers kilomètres sont vraiment agréables lorsque nous serpentons à travers les montagnes colorées suivant une rivière bordée de cultures. Ensuite, il s'agit de remonter afin de rejoindre une sorte de plateau qui nous amènera jusqu'à la frontière. Nous nous arrêtons le soir à une vingtaine de kilomètres de l'Argentine, pour passer ce que nous pensions être notre dernière nuit en Bolivie.
Au poste de douane... fermé!
 Le lendemain, nous repartons pour les derniers kilomètres boliviens... Arrivés aux abords de Villazon (la ville frontière), nous nous faisons stopper par un militaire. Aujourd'hui, c'est le recensement en Bolivie... Alors, comme si c'était logique, il nous explique que c'est interdit de se déplacer. Idem pour les vélos et les étrangers...! Tout le monde doit rester chez soi, toutes les boutiques sont fermées, personne ne travaille. Pour le moment, nous devons attendre "le chef" du recensement de la commune. Une fois qu'il est à nos côté nous voilà à remplir quelques papiers pour se faire recenser! Après cette tâche accomplie, nous pouvons circuler, mais on nous averti que la frontière est fermée aujourd'hui. Bah oui! C'est logique, le jour du recensement, le pays est totalement bloqué, et cela, même pour les étrangers!! Effectivement, arrivés au poste de douane, les barrières sont fermées et les policiers surveillent pour que personne ne passe! Impossible d'avoir un simple tampon sur son passeport, aucun douanier n'est à son poste! Pratique!! Il ne nous reste plus qu'à attendre une journée à Villazon et passer le lendemain! De nombreuses personnes dans le même cas, sont également bloquées car les bus ne circulent pas! Nous voilà donc à chercher une chambre d'hôtel puis un endroit pour manger. Les restos sont, pour la plupart, fermés. Les autres sont "ouverts" mais restent les portes fermées! C'est comme ça c'est la loi! Bizarre... C'est donc forcément la cohue dans ce petit resto.. et les prix ont aussi légèrement augmentés! Quelle bizarrerie que de tout bloquer pour un simple jour de recensement!!

En ce jour du 22 Novembre, voilà que nous entrons en Argentine... Les douaniers sont bien là... un premier coup de tampon, puis un deuxième et hop nous voilà passé à La Quiaca (ville frontière argentine)! A nous l'Argentine!!! En entrant, le premier panneau que nous voyons indique "Ushuaïa 5121  km" Rien que ça... Pour nous, ce sera un peu moins car nous ne prévoyons pas d'aller au bout du bout. 

    Nous sortons rapidement de La Quiaca et entrons pour plus de 70km dans un paysage plutôt plat, désertique et venteux (dans le mauvais sens forcément!!). Après un ravitaillement à Abra Pampa, nous faisons encore un petit bout de chemin et allons camper dans la pampa Argentine. Nous remarquons sur le bord des routes quelques autels peints en rouge et ornés de drapeaux de la même couleur. Ceux-ci rendent hommage au gaucho Antonio Gil. Ce personnage à la Robin des Bois du 19ème siècle a déserté refusant de rejoindre l'armée. Il se mettait à voler du bétail à de riches propriétaires le redonnant ensuite à de pauvres villageois qui lui offraient l'hospitalité. 
Autel à la mémoire d'Antonio Gil, el Gauchito
Il fut rattrapé par la justice et décapité. Avant sa mort, il révéla à son bourreau que son fils était malade et que s'il était enterré (ce qui n'était pas le cas pour les condamnés de l'époque), son fils guérirait. Son bourreau s'exécuta et le fils d'Antonio Gil guérit rapidement. C'est ainsi que la légende prit corps et que désormais des pèlerins  croyant au miracle du gaucho, viennent déposer des offrandes de toutes sortes sur les autels au bord des routes. 






    Les montagnes commencent à nous entourer et nous serpentons entre celles-ci. Quelques kilomètres plus loin, la route commence à redescendre : ce que nous attendions depuis un moment. Les paysages avec ces montagnes rayées aux multiples couleurs nous ravissent. On se laisse porter et ce n'est que du bonheur dans ce joli décor! La route nous amène assez rapidement à la petite ville touristique de Humahuaca. Puis nous continuons notre chemin dans la Quebrada de Humahuaca classée au patrimoine de l'UNESCO. Cette vallée, révèle toute une palette de couleur et des formations géologiques étonnantes... On se régale sur cette route où les cultures commencent à apparaître aux abords de la rivière. L'argentine nous étonne, et ce n'est que le début. On change de paysage, passant du sec et désertique au vert et cultivé... A Tilcara, nous nous arrêtons dans une station essence YPF où il y a la wifi. Nous y rencontrons Carlos, un de ces nombreux argentins, très ouverts, qui viennent très rapidement à notre rencontre. Il est le gérant de la station essence et a remarqué le drapeau français accroché au vélo de Laurent. Il nous aborde en se présentant et en nous disant "Ne bougez pas, je vais vous montrer quelque chose qui vient de votre pays..." Il part un petit moment et revient avec une casquette, une écharpe et une cravate. Il nous explique que ce sont des cadeaux de l'association des anciens combattants de France pour maintenir une amitié franco-argentine car il est l'un des vétérans de la guerre des Malouines. Cette guerre des Malouines débuta en avril 1982 et ne dura pas plus de 74  jours.  Déclenchée par le président argentin de l'époque, le général Galtieri, elle devait permettre de chasser les britanniques de ces îles anciennement argentines et détourner les argentins des préoccupations économiques de l'époque. Carlos, alors en train de passer son service militaire, fût envoyer, comme de nombreux autres (à 19 ans) à la guerre. Très mal entraînées, les troupes argentines ont fini par se rendre. De nombreux soldats de l'époque, n'ont toujours pas eu de reconnaissance pour cette guerre qui les a profondément marqué. De part sa très courte existence, les politiques n'ont pas voulu reconnaître ce service rendu au pays. Carlos, aujourd'hui, se bat pour avoir cette reconnaissance de vétéran de guerre. Il offre à Laurent la casquette où est inscrit "veteranos de guerra".


    Dans l'après-midi, lorsque nous continuons dans cette vallée, le vent fait son apparition (en pleine tronche forcément!). Attention, ce n'est pas une petite brise qui rafraîchit mais plutôt de bonnes grosses rafales qui ont tendance à nous déporter un peu et à nous freiner beaucoup!! Nous arrivons à Jujuy le 25 dans la matinée. Nous pensions y dormir, mais le prix des hôtels nous freine un peu et nous décidons donc de continuer jusqu'à Salta. Nous nous rendrons compte, un peu plus tard, que ce sont bien les prix actuels et que ceux de notre guide sont dépassés et qu'il va falloir s'habituer à ce nouveau niveau de vie très proche des prix que l'on a en France. Nous nous posons quand même un petit moment sur une des place de la ville qui possède la wifi. Et, alors que nous surfions, Gabriela vient à notre rencontre. Très ouverte et enjouée, elle nous demande d'où est-ce qu'on vient à vélo. Elle adore le vélo et aussi le cyclocamping et aimerai faire un jour un long voyage comme ce que l'on fait. Nous discutons un bon moment et prenons ses coordonnées pour se revoir à Salta où elle vit. Nous poursuivons notre chemin en fin d'après-midi et entrons progressivement dans une campagne verte, beaucoup d'arbres, de champs...  Une fois encore, nous nous étonnons de ce que nous offre ce pays. On se croirait en France. Le soir venu, nous allons tester notre premier camping argentin. Beaucoup d'argentin passe leur dimanche là-bas en famille, entre amis. De nombreux barbecues sont installés ainsi que des énormes tables... C'est très convivial. Malheureusement, nous avons oublié de prévoir viande et charbon pour ce soir là!


    Nous repartons le lendemain, le soleil est bien au rendez-vous... Nous nous engageons sur une toute petite route de campagne comme on a jamais vu avant en Amérique du Sud. Adrien, notre compagnon de Bolivie, nous avait parlé de cette charmante route appelée La Cornisa. Pas plus de 4m de large, bitumée, elle serpente dans la campagne. Le paysage est vallonné et VERT avec parfois des étendues d'eau en contre-bas!! On est vraiment heureux sur cette petite route!! Et oui, après de longs moments passés sur l'Altiplano bolivien, dans des paysages désertiques, sans aucun arbre, nous revoilà plongé dans une végétation assez dense. Nous redécouvrons le bruit des petits oiseaux dans les arbres, des insectes... Des chevaux et des vaches sont en liberté au bord de la route où il y a très peu de circulation. Il ne nous faut pas grand chose, mais là on est bien!!





    En fin de journée, alors que nous nous approchions de Salta, c'est Ramon qui vient à notre rencontre. Il fait du vélo, comme de nombreux argentins en ce jour férié. Il nous demande où l'on pensait dormir à Salta... On avait envoyé un e-mail à une casa de ciclista pour y dormir mais on n'avait pas eu de réponse. Par chance, le Ramon de la casa des ciclista, c'est lui! C'est d'accord pour dormir chez lui et nous le suivons donc jusqu'à sa petite maison de Salta.

Sur la place principale de Salta
On est actuellement en train de se reposer, et bien sûr faire tout plein de petites choses... On se balade, on va sur internet, on achète de nouveaux t-shirt afin de remplacer les vieux délavés par le soleil...Tout en dégustant de délicieuses glaces, une des spécialités de l'Argentine!!! Mmmmm


                                                                                  ................ Dédé

L'aventure, toujours l'aventure


    Et oui, voilà déjà la deuxième partie qu'on vous avait promis. Nous en étions à notre arrivée à Uyuni, 13 jours après notre départ de La Paz. Et c'est ainsi, après cette petite période d'isolement que nous atterrissons dans une des villes les plus touristiques de la Bolivie. Deux ans auparavant, je parcourais les même rues mais ne me rappelle pas d'un contact aussi désagréable avec la population locale. Toujours a essayer de vous avoir, pas souriant, désagréable, menteur et j'en passe. Ce sont certainement les inconvénients du développement touristique et on peut comprendre la blaz'attitude des gens mais tout n'a pas été noir. Heureusement, quelques rencontres avec certains boliviens et avec nos semblables (touristes à pied, en camions ou à vélo) ont égayé notre séjour dans cette triste ville. 

En plein apéro avec Jean-Pierre
    Dès notre entrée , nous nous faisons accoster par Magdalena et Lukasz, un couple de Polonais voyageant autour du monde. La partie de l'Amérique du Sud, ils ont décidés de la faire à vélo et comme nous, le Salar d'Uyuni, ils l'ont traversé sur deux roues. Ca tombe bien car, avec Adrien, nous envisagions de trouver des gens afin de remplir un 4x4 et faire un petit tour de deux jours dans la partie du Sud-Lipez. En faisant le tour de la ville  afin de trouver un hôtel, nous retrouvons Youenn et son combi jaune. Il discute avec Jean-Pierre, un jeune retraité qui voyage avec son 4x4 super aménagé. Et sur le tas, nous faisons la connaissance de Florence. "Quoi, encore des voyageurs à vélo?" dit-elle avec le sourire. Elle nous indique où elle, et son copain Franck, se sont installé avec leurs vélos. L'hôtel n'est pas trop cher et il y a pas mal d'espace pour bricoler les vélos, nous nous y installons. Adrien, toujours dans son principe de ne pas payer d’hôtel part à la recherche d'un endroit où dormir ce soir. Pas de pompier ici et c'est donc vers la police qu'il se dirigera. Mais ces derniers, comme beaucoup de locaux, n'osent pas lui dire non et le fond poireauter.

Le 4x4 de Jean-Pierre qui nous fait bien rêver pour plus tard
 Finalement, l'entre-aide entre voyageurs prend place et Youenn l'invite dans son combi alors que nous stockons ses sacoches dans notre chambres. Son vélo, avec les nôtres dans un local de l'hôtel. Le soir, nous faisons une soirée pizza avec Youenn, Franck et Florence. Les échanges sur nos expériences à vélos vont bon train et nous nous apercevons qu'avec Florence et et Franck, nous avons des connaissances en commun. Eux, ont fait un long périple depuis Carthagena en Colombie jusqu'à Lima où ils y sont restés 4 mois pour travailler. Ils sont restés un petit moment à La Paz également, le temps que les blessures de Franck, après une grosse chute, se réparent. Un nez cassé, quand même, ce n'est pas rien! Arrivé à La Paz, ils ont rencontré la famille Faure et d'autre voyageur que nous avions vu à la Casa de Ciclistas. Le monde des cyclocampeurs se resserre, on dirait. Franck et Florence sont d'une autre trempe que nous! Ils ont parcouru pratiquement le même parcours que nous avons fait avec Adrien, mais eux projettent de traverser le Sud-Lipez jusqu'à San Pedro de Atacama, au Chili. Une traversée mythique pour tous voyageurs à vélo et qu'il faut bien préparer à cause de l'éloignement des villages et lieux de ravitaillements, des pistes sablonneuses et... du vent. Nous, nous décidons de le faire en 4x4 avec une des nombreuses agences locales.
   
Franck et sa monture
 Et c'est bien là, la difficulté que nous avons entrepris. Pour nous, l'expédition a été de trouver une agence sérieuse. Nous avons mis plus d'une journée et demi a trouver notre bonheur. Avec nos amis cyclistes Polonais, nous allons de l'une à l'autre des agences. On nous dis que ce n'est pas possible, que les tours passent automatiquement par le Salar d'Uyuni ou qu'il n'y a pas de voiture, ou pas de chauffeurs, ou pas d'essence. On nous indique tout type de prix allant jusqu'à des différences grotesques  On joue avec nos nerfs, on nous prend pour des pigeons aux poches remplis de dollars, on nous ment. Magdalena et Lukasz se démotivent, en ont marre qu'on les prennent pour des cons. Nous aussi mais on a vraiment envie d'aller faire cette expédition. Finalement, après un coup foireux de dernière minute par une agence peu sérieuse, Audrey et Lukasz trouvent une agence pour un départ samedi 03 novembre. Tout est OK! On nous promet une voiture, un chauffeur et de l'essence. Le jour J, nous arrivons avec nos vélos et sacoches pour les laisser à l'agence et évidement, patatra! Le gars de l'agence nous dit que finalement, il n'y a pas d'essence. La moutarde commence à nous monter au nez et je m'imagine mettre le feu à son p...  de 4x4. Mais comme il n'y a pas d'essence... Il faut savoir qu'il n'y a que deux stations service qui se font approvisionner du lundi au samedi sauf jours fériés. Et le jour de la Toussaint semble avoir poser beaucoup de problème à toutes les agences de tourisme. Seulement, quelque chose que certains locaux dont le gars de notre agence ne pige pas, c'est qu'il est préférable de nous dire qu'il n'y a pas d'essence plutôt que de nous mentir et de refiler la voiture et l'essence qui nous était réservé à quelqu'un qui paie plus cher. Enfin, c'est ce qui nous a semblé s'être passé. Bref, on est démotivé par de tels comportements. Heureusement, le gars est un poil honnête et nous propose de partir le lendemain et de nous payer la chambre d’hôtel  Pour la suite, à part dire que notre chauffeur n'a pas amélioré notre vision face aux locaux, nous préférons vous diffuser les photos des lagunes, flamants roses, paysages de montagne aux couleurs ocres, les vigognes, les geysers, les arbres de pierre... Pas que l'on soit devenue fainéant mais toutes descriptions devient obsolètes face aux jolies photos qu'on veut vous montrer (merci à l'appareil photo d'Adrien). A noter que nous avons passé une excellente soirée "Pisco Sour" en compagnie de nos amis Polonais. On a bien rigolé en réalisant nous-même ce cocktail avec les moyen du bord et tel qu'on me l'avait enseigné lors de mon premier voyage en Bolivie, il y a deux ans... Une petite pensée pour mes compagnons de ce voyage et à Walter, notre guide.




Gros geyser
La Laguna Colorada

Les vigognes


Un lapin chinois... Non, je plaisante! C'est une viscachas
La Laguna Verde ..... pas trop verte au moment où on y était

Arbol de piedra

Pour finir le Pisco Sour, il faut secouer... avec le sourire

On prend l'habitude des jumping photos
Les geysers au petit matin


Le cimetière des trains

Le désert de Dali

   De retour à Uyuni, nous décidons de ne pas y traîner et d'en partir dès le lendemain. Ayant terminé notre expédition par le cimetière de train, juste en sortie d'Uyuni, nous y avons repéré le lieu et décidé d'y bivouaquer pour cette nuit. Nous récupérons donc nos vélos, partageons un dernier repas avec Magdalena et Lukasz et le temps de reprendre les vélos la nuit est bien tombé. Notre expédition continue donc et nous voilà, la frontale éclairant notre chemin fait de détritus et de sable, à essayer de retrouver la ligne de chemin de fer qui nous conduira vers les vieilles locomotives à vapeur rouillées dans le noir totale. Nous trouverons, avec un peu de difficulté, notre bivouac alors que le site est à peine à quelques centaines de mètres des dernières maisons de la ville. C'était drôle de s'aventurer ainsi dans la nuit! Au petit matin, nous retournons vite fait dans la ville et voici arriver l'heure des au revoirs avec Adrien. Après 18 jours en sa compagnie, nos chemins se séparent ici. Nous, nous partons vers Potosi. Lui, plus au Sud vers Tupiza pour rejoindre la frontière argentine. Nous suivrons le même chemin que lui après la frontière et il nous servira un peu de guide... En espérant que nous le rattrapions un peu plus loin dans notre aventure mais il faut dire qu'il pédale dur le garçon!
Nos amis polonais
    Bref, nous reprenons notre route le 06 novembre et à peine sortie de la ville, nous retrouvons Magdalena et Lukasz. Chouette, des nouveaux compagnons de route, nous nous disons. Malheureusement, ils ont décidé de ne pas faire le chemin jusqu'à Potosi en vélo mais plutôt, d'attendre un bus pour y parvenir. Voyant une "petite" montée se dessiner au loin, ils ont peur que la route monte d'avantage et de perdre du temps. Nous faisons nos deuxième au revoirs de la journée et continuons notre chemin à deux. Autant vous dire que les trois jours que nous avons mis afin de rejoindre Potosi nous ont bien changé. La route est belle, asphaltée avec presque aucun trou.
 Il faut dire qu'elle date de juin/juillet 2012. Fini le plat. La route monte, descend, serpente à travers les montagnes, passe le long de petit canyon et de rivière asséchée. Nous voyons apparaître et disparaître la végétation aussi rapidement que nous descendons les pentes de la route qui nous amène jusqu'à des villages reculés. Maintenant que la route asphaltée est là, ils vont l'être un peu moins à mon avis! La route a été très agréable et c'est avec un appétit d'ogre que nous avons avalé les kilomètres pour arriver dans l'après-midi du 08 novembre à Potosi. 


     Depuis, nous avons fait un aller/retour à Sucre, la capitale politique, et postons ce dernier message de notre périple en Bolivie. Dans le prochain message, Audrey vous racontera notre dernière semaine en Bolivie... C'est avec beaucoup d'excitation que nous nous dirigeons vers un gros morceau: l'argentine.

 On souhaite la bienvenue à une belle petite fille de plus sur notre belle planète: Margot. Un énormissime bisou aux parents Christelle et Auré.


Notes et petits moment culturel:
    Nos plus fidèles lecteurs et lectrices ont dû remarquer que nous avons réussit à  charger les quelques vidéos que nous avions réalisé. Ainsi, vous pouvez voir "Réveil sous  tente" dans le message du 16 octobre: C'est notr' anniversaireuuu.... Ensuite, deux autres montages vidéos qu'on a inséré dans la dernier message avant celui-ci. Un sur notre super soirée raclette à Oruro et l'autre sur la traversée des deux Salars. C'est Audrey qui a tout fait... Elle a bien travaillé Dédé, hein? Dans la vidéo sur les Salars, vous avez certainement reconnu la musique de fond... Tictactictac!!!! Non, ce n'est pas la Lambada mais l'originale de ce tube de l'été de 1989. Le savez-vous peut être mais, il s'avère en effet que la chanson "La lambada" n'était rien d'autre qu'un plagiat. La version originale, qui s'intitulait "Llorando se fue" (traduction: en pleurant, elle est parti) avait été composée en 1983 par deux frères colombiens, Ulysse et Gonzalo Hermosa (eux-mêmes inspirés par une chanson traditionnelle bolivienne), et enregistrée, avec les moyens du bord, par leur groupe, Los Kjarkas que vous pouvez écouter dans la vidéo. En 1987, une chanteuse brésilienne, Marça Ferreira, en fit une adaptation, le plus honnêtement du monde et cette version fut un succès, en 1988, dans la région de Porto Seguro, au Brésil, où on n'entendait que ça. Un cinéaste français, en voyage au Brésil, Didier Lorsac, la ramena dans ses bagages. Il prit le pseudonyme de Chico de Oliveira, histoire de faire davantage couleur locale et, sous ce nom, il déposa texte et musique à la Sacem, la société des droits d'auteurs. La Lambada était à lui ainsi qu'à un copain avec lequel il travailla à la retranscription, Jean Karakos. Ensemble, ils se trouvèrent un producteur, Henri Bodinat, qui eut le talent de convaincre de gros partenaires financiers : la maison de disques CBS, TF 1 et Orangina. La Lambada était lancée. Son succès fut planétaire et devint la plus forte perception jamais enregistrée à la Sacem... Voilà, nous voulions dénoncer cette injustice et si vous voulez plus d'infos, allez sur le site  http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=371064 où nous avons trouver, couper/coller ce paragraphe. Voilà, c'est dit, on nous accusera pas de plagiat, nous!

Dans l'aventure salée la plus totale


    Ces 3 dernières semaines ont été chargées en rencontres, expérience exceptionnelle dans les salars, le Sud Lipez et pédalage très éprouvant qui nous donne l'impression que c'est plutôt 2 mois qui viennent de se dérouler. Il y a beaucoup de chose à dire et c'est pour cette raison que nous allons scinder cette période en deux parties. 

Faire le blog est une pression constante..... (jeu de mot bidon)


Devant l'église San Francisco

   Comme le pensait Audrey dans notre dernier message, nous avons passé un excellent séjour à La Paz. En grande partie grâce à Linda et Raul, nos hôtes de Warmshowers. Dans un premier temps, nous sommes restés dans un café à boire des jus frais et des bières tout en profitant de la wifi afin d'écrire et de publier le dernier article. Cependant, on ne peut pas dire que le débit soit performant en Bolivie. Et cela se vérifiera par la suite! Mais, même si nous prenons du plaisir à essayer de faire partager notre aventure, cela n'est pas pour autant une priorité et nous mettons cela de côté afin de profiter du temps libre que nous avons. Nous prenons nos repères chez Linda et Raul et parlons beaucoup avec eux lors des petits déjeuners. Pour nous, aussi, il n'y a pas de meilleurs moyen de connaitre une ville que de prendre les moyens de transports. Et ici, ce sont les "truffis" qui sont les plus commodes afin de rejoindre le centre de La Paz. Les "truffis" sont en fait des taxis qui effectuent toujours le même parcours, et sont différenciés par de petits drapeaux de différentes couleurs . Linda nous expliquera quelles couleurs corresponds à quels trajets. Nous passerons des moments très agréables à parler, avec elle, de sa vie, de politique et des changements survenus avec l'arrivée d'Evo Moralès, mais aussi des mesures impopulaires, inefficaces à ses yeux et des parfois scandaleuses de ce dernier. Linda est une femme merveilleuse. Pas parce qu'elle prendra soin de nous, mais de part sa personnalité et de son engagement dans l'association qu'elle a créé, il y a dix ans maintenant. Elle et quelques autres personnes aident des jeunes à finir leurs études qu'ils ont parfois du mal à poursuivre dû à des problèmes familiaux et sociaux. Ils les aident financièrement et ainsi leur donne une chance de trouver un bon travail. Cela à l'air d'être un boulot de titan et on est très admiratif de ce qu'elle fait.

  De La Paz, nous visiterons la fameuse rue Sagarnaga et ses environs avec le marché aux sorcières où nous retrouvons les foetus de lamas. Ce quartier étant très touristique, nous avons préféré déambuler dans le vieux quartier colonial et la rue Jaén avec la petite famille Faure et visiter quelques musées très intéressants dont le musée du littoral. Depuis la défaite de la Bolivie (et du Pérou) face au Chili lors de la guerre de Pacifique (de 1879 à 1883), la Bolivie à perdu son littoral pour sa plus grande peine. Nous passons un moment plus que plaisant avec les Faure mais devons leur dire au revoir car eux, repartent le lendemain vers une autre aventure : l'Amazonie. Quant à nous, nous avons continué à marcher dans les rues de la capital économique, passant par le Prado (artère principale), la place Murillo et le palais présidentiel tout en admirant les vues impressionnantes, que nous offrent la perspective des rues, sur les flancs de la vallée qui entoure la ville. Durant notre quatrième et dernier jour, nous avons préparé notre départ et fait quelques prévisions pour les jours suivants tout en me penchant sur le guide et la carte de l'Argentine. Pays qui approche à grand pas. Nous prévoyons de retrouver Adrien que nous avions quitté à Cusco afin de vivre ensemble une grande aventure : la traversée du Salar d'Uyuni. Mais rien n'est défini et vous verrez plus tard que les prévisions que l'on peut faire peuvent varier un poil... Nous fêtons notre départ de chez Linda et Raul en leur cuisinant un petit quelque chose: une tarte aux pommes avec un petit vélo dessiné dessus. On s'amuse comme on peut... et le bricolage nous manque quelque fois.

Les Faure5
Raul et Linda et notre tarte
    Le lendemain, le vendredi 19 octobre, Raul nous enlève une épine du pied en chargeant les vélos à l'arrière du pick-up afin de nous ramener sur les hauteurs de l'Altiplano. Chez eux, nous étions descendu à 3300m et l'ascension jusqu'au 4100m nous aurait pris toute la matinée d'après Raul. Lui aussi part faire du vélo ce matin. Du haut de ses 65 ans, il fait en moyenne 3 sorties par semaine et roule régulièrement durant le week-end. Il nous fait passer par la vallée de la Lune où nous traversons de magnifiques paysages avant de nous laisser à 200 m de dénivelé avant El Alto. La reprise sera dure. Direct, nous attaquons une pente à 10% et avalons, en soufflant sous un beau soleil, les 2km qui nous amènent au grand plateau des Andes. Là, nous retrouvons une grande route avec beaucoup, beaucoup de circulation et beaucoup de travaux. Nous filons rapidement et essayons de fuir cette circulation infernale en empruntant les chemins de terre qui longent cette route 1 en direction d'Oruro. On nous avait prévenu, rien d'extraordinaire sur cette portion de route très passante, très bruyante et très polluée.

Une belle brochette internationale de cyclo-campeurs
La déco tibétaine de Shahla et Peter


Un trio de choc partant vers l'aventure













    Cependant, nous y faisons une rencontre. Celle de Shahla et Peter, deux Canadiens à vélo qui remontent vers La Paz. Ils nous ont impressionnés non pas par leurs vélos aux sacoches bricolées et à la décoration originale de leur monture mais parce qu'ils voyagent depuis 8 ans. Huit années à travers le monde dont une "petite" partie en vélo: 50000km. Respect à ces deux là! Alors que Shahla et Peter nous racontent leur remonter jusqu'ici, nous voyons arriver derrière nous... Adrien. On pensait le retrouver à Oruro mais, finalement, le destin nous a réuni un peu plus tôt et pour notre plus grande joie. Nous disons au revoir à nos deux canadiens qui ont pour but de rejoindre leur pays  et continuons notre route à trois. En plus de cette journée, il nous faudra deux jours de plus afin de rejoindre Oruro. Pas très "pumpidup" cette portion. La route est en quasi totalité en travaux (200km) et occupée par des chauffeurs de bus et de camions peu attentionnés à notre présence. Nous trouvons souvent refuge sur la partie de la route en construction qui longe celle existante.
 Parfois asphalté, parfois en terre, nous prenons plaisir à y rouler les uns à côté des autres. Nos journées, au climat très changeant, seront récompensés par de beaux bivouacs. Chaud le matin mais toujours avec un petit vent frais (et oui, on reste perché à 3900 - 4000m), le ciel bleu se couvre de gros nuages à partir du début d'après-midi. A l'heure de se trouver un petit coin pour la nuit, nous avons un peu de vent eu guise de compagnon de montage de tente. A noter que durant la seconde journée, nous avons essuyé la plus forte averse de grèle de notre voyage, juste avant que nous passions la barrière des 12000km de notre aventure. Nous voyons déjà apparaître au bord des routes et par endroit une fine pellicule blanche qui nous annonce la proximité des salars.

Concert bolivien
C'est dingue à quel point du fromage peut rendre heureux

    Notre arrivée à Oruro se fera le 21 octobre dans l'après midi. Autant vous dire que l'attrait touristique, annoncé par notre guide, n'est pas des plus attrayant. Il y est écrit qu'il est fort à parier que les touristes n'y passeront que pour prendre un bus ou un train... Mais c'est sans compter sur notre bonne étoile et celle d'Adrien. Alors qu'avec Audrey, ils achetaient nos provisions pour la suite de notre périple, ils trouvent le moyen de se faire accoster par un Franco-Suisse nous ayant repéré sur la route et qui en deux minutes chrono nous proposera un toit pour cette nuit, une soirée musique typique Bolivienne et... une raclette avec du vrai fromage suisse! Alors? Qui peut faire mieux que ça? Matthieu est un de ces gars qu'on peut qualifié de "en or". Son travail est en Suisse mais cela fait plus de dix ans que sa vie est en Bolivie. Il a sû s'entourer de boliviens super sympas tel que Limbert et on comprend pourquoi il désire rester là. Nous passerons l'une des soirées les plus marquantes de notre voyage et mesurons le coup du sort, cette chance d'avoir rencontré Matthieu et tout ses amis. La plupart de ces gars sont artistes (sculpteurs notamment), pompiers volontaires et musiciens. Nous nous installons dans la maison que loue Matthieu. La raclette est lancée. Les bières, le vin et la Singani (équivalent du Pisco péruvien) nous sont offert généreusement. Matthieu se démène pour trouver d'autres musiciens et c'est un vrai concert qui s'improvise. Limbert sera notre guide et nous raconte comment le "grand" carnaval d'Oruro se déroule. Une semaine sans interruption où chant, musique, danse et costume se noient dans l'alcool et la bonne humeur. Il nous parle également d'une tradition bolivienne qui, à nos yeux, nous paraît des plus violentes car on y déplore des morts chaque année. Nommé Tinku et signifiant rencontre en Quechua, deux communautés du Nord de Potosi se réunissent, dansent et... se battent à poing nu et à coup de cailloux au son de musiques traditionnelles. En faisant couler le sang, le but serait de s'attirer les faveurs de la Pachamama... La soirée se poursuit par l'apprentissage de la flûte de pan et se termine très tard. Ainsi, nous décidons d'accepter l'invitation de Matthieu à rester une journée de plus. Les festivités continuent pour nos papilles le lendemain matin avec un gros pot de Nutella et des barres de Toblerone. Matthieu nous encourage à nous servir.



Nous profitons du moment et de cette journée de repos improvisée pour faire un stock de provisions pour les prochains jours car nos plans ont quelque peu changées et vont nous éloigner de la "civilisation" pour quelque temps. Dans un premier temps,nous avions pensé continuer sur l'axe reliant La Paz à Uyuni et bifurquer ensuite vers le nord du Salar d'Uyuni via Challapata... Mais, à trois, les choses changent! Les désirs et les envies s'échangent, se croisent et une remarque unanime tombe: au lieu de traverser un désert de sel, pourquoi ne pas en traverser deux? Moins connu que le Salar d'Uyuni, au Nord, se trouve le Salar de Coipasa. Plus petit mais avec une énorme île dessus et un gros lac, il semble nous tendre les bras. Pour notre dernier soir en compagnie de notre hôte et ses amis, ces derniers tenterons de nous faire goûter à une spécialités locale peu ragoutante : la tête de mouton. On y mange tout : la peau, la cervelle, les yeux! 

Au revoir l'asphalte, bonjour la poussière
    C'est donc après de grands remerciements à Matthieu et Limbert, pour la soirée et l'accueil qui nous a été offert, que nous quittons Oruro le matin du 23 octobre afin d'emprunter la route qui rejoint Pisaga, à la frontière Chilienne. Nous prévoyons de nous arrêter 50km avant à la ville de Sabaya d'où nous plongerons vers le "petit" désert de sel. Notre apéritif avant celui d'Uyuni, comme dit Adrien. Et c'est par ce beau mardi matin que nous connaissons une autre tradition bolivienne : un bloqueo. C'est la grève et toutes les routes de la ville sont bloquées par des bus, des camionnettes et des taxis. Pas de problème pour nous, à vélo, mais gare à ceux qui osent circuler. Matthieu nous dit que certains n'hésite pas à crever les roues de ceux qui veulent travailler. Du coup, après avoir contourner les bus en sortie de la ville, nous nous retrouvons seul sur une route asphaltée qui file toute droite à travers un paysage avec peu de végétation et beaucoup de sable. Nous passons au nord d'un lac où nous rencontrons nos premiers flamands roses. Au loin, nous voyons venir vers nous des camions soulevant d'énormes nuages de poussières, nous annonçant ainsi le changement de revêtement de la route. C'est ici, à Toledo, que commence notre périple sablonneux et terreux sur 70km environ. Mais pour cette fin de journée, nous n'en ferons qu'une dizaine avant de trouver un terrain adéquat à un bon bivouac. De la terre mélangée à du sable nous facilite le plantage des sardines. Et pour notre plaisir, une rivière coule à quelques mètres de notre campement. Après cette journée où sueur, crème solaire et poussière se sont mélangé, c'est une aubaine pour nous, pauvres petits voyageurs tout crasseux. Bon d'accord, l'eau est loin d'avoir une couleur claire... Je dirais plutôt un marron tirant sur l'ocre! Cependant, elle nettoie, rafraîchie et c'est bien là l'essentiel. Et croyez moi, on la regrettera, cette eau, les jours suivants.

   
    Le lendemain, nous reprenons notre route où la couche de poussière d'au moins 4cm cache de petit cailloux qui occasionneront une crevaison à Adrien. Il fait encore chaud ce jour là et, la crème solaire aide la poussière (soulevée par les camions) à adhérer à notre peau, nous offrant ainsi une seconde couche de protection contre les rayons du soleil. Nous sommes vraiment dans un paysage désertique et poussiéreux, où ajouté à cela, les herbes jaunâtres connotent un univers de Far-west. Au passage d'un village, nous nous ravitaillons en eau et une règle locale vient quelque peu m'énerver : tête de gringo + village isolé = prix fort. Mais bon, c'est comme ça, c'est la vie! En sortie de ce village, nous nous étonnons de voir une petite route toute neuve, toute goudronnée qui part vers le sud. Pourquoi une route comme celle-ci  est goudronnée alors que la route principale qui va vers le Chili ne l'est pas. Puis Audrey se rappelle que Matthieu nous avait parler de cette route. Il s'agit de la route qui mène au village natal d'Evo Morales! Il y a du bon d'être président de la Bolivie et de décider des priorités de son pays comme faire asphalter une route perdue au milieu de nulle part. Au cours de la journée, le traffic se fait moins dense et nous entamons de petites montées et descentes alors que nous pensions le relief plat comme un crêpe. Ca a l'avantage de faire changer un peu le paysage : il est plus végétalisé et on aperçoit même des arbres au feuillage vert (on en a compté 3...) parmi des murets de pierre qui paraissent avoir plusieurs siècles. Pour notre bonheur, cette partie de route poussiéreuse se terminera à notre arrivée à Ancaravi, nous avalons une dizaine de kilomètre de plus en 30min avant de trouver un terrain plat et sans cailloux. 




   Le matin du 25 octobre, nous préparons une surprise pour Adrien dont c'est l'anniversaire. Au pied de sa tente, l'attendent 26 Sublimes que nous avons acheté en douce à Oruro. On était sûr de ne pas se tromper avec ces chocolats dont il raffole. Nous aussi, depuis que nous les avons connus au Pérou, nous sommes addicte! Ce jour-là, nous avons eu une journée facile. La route est goudronnée, plate mais les quelques montées cassent la rectitude de ce chemin nous transportant jusqu'à Sabaya : le point de départ de notre aventure salée. Les paysages sont toujours aussi secs et désertiques mais nous traversons des zones où nous distinguons de petits salars où les lamas grattent le sol afin de trouver les racines qu'ils apprécient. Derrière eux, un lac, du sel. Et encore plus derrière, les montagnes dessinant la frontière avec le Chili. Se détachant des autres, nous distinguons le majestueux volcan Sajama et ses 6540m. Ca donne envie d'aller voir le pépère... Mais à plus de 150km à vol d'oiseau, ça nous paraît un peu loin alors que le Salar de Coipasa nous ouvre ses portes. A Sabaya, nous faisons le plein de riz, pâte, thon, sardines et saucisses pour 2 jours d'autonomie et un jour de sécurité. 

La tôle ondulée
   L'aventure commence le matin du 26 octobre par une vingtaine de kilomètre de piste poussiéreuse, pierreuse et onduleuse. Onduleuse? Oui! Une surface de terre et de sable formant des petites vaguelettes qui s'apparentent très fortement à de la tôle ondulée. Nous prenons la direction de la grosse île de Coipasa que l'on distingue de très loin et qui nous attire tel un aimant jusqu'au village de Villa Vitalina. Là, un homme nous indique un robinet et un tuyau comme s'il avait deviné qu'une petite séance de beauté (et graissage de chaîne) pour nos vélos serait la bienvenue avant d'affronter le désert. Le Salar de Coipasa est plutôt méconnu ou disons plutôt délaissé face à son grand frère situé juste en-dessous de lui. Matthieu nous a conseillé de nous renseigner avant d'y pénétrer car à cette saison, il se peut qu'il soit inondé. Mais, renseignement pris, il semble que le champs soit libre. Le sourire aux lèvres avec une âme d'enfant retrouvé, nous pénétrons sur cette mer de sel. Nous sommes ivres de joie, à la limite de l'euphorie. Plus de route mais une direction. Guidé par notre GPS, nous fonçons le nez au vent, le soleil au zenith. Nous nous enfonçons petit à petit dans le salar et sa réalité. L'immensité présente, provoque en nous un sentiment d'une liberté totale de solitude... d'être seul au monde. Additionner à cela, la blancheur du sel donne la sensation que l'on roule sur une étendue de neige prêt à nous brûler les yeux. Mais, une autre réalité, qui nous marquera et marquera également notre postérieur, se révèle à nous. Comme beaucoup, nous pensions parcourir des kilomètres et des kilomètres sur une surface lisse et avalant les distances en un clin d'oeil. Mon oeil, justement, la réalité est toute autre! 

Arrivée sur le Salar de Coipasa et de son île.

Nous rencontrons toutes sortes de surfaces : lisse mais molle, comme si l'on roulait sur une fine couche de poudreuse freinant notre allure; humide et salé, qui nous trempe les chaussures jusqu'aux genoux sans parler du sel qui s'accumule sur le vélo; ou encore, ponctuée de petites bosses plus ou moins rapprochées, qui nous donnent l'impression de rouler sur une piste caillouteuse et qui nous fera travailler les cuisses et endolorira nos pauvres petites fesses comme jamais! Entre la sensation de pédaler dans la semoule et, le sable freinant notre allure, nos fesses semblent retrouver le chemin des jardins d'enfant et des "tape-cul". Mais comme à l'époque, même si ça fait mal, on en rigole!... Enfin, pas toujours... La fatigue amène à l'énervement et ce sont ces expériences de voyage qui nous apprennent sur nous-même et nous pousse à être patient et à relativiser afin de ce rendre compte de la chance que nous avons d'être là. Nous campons à l'est de l'île, sur la terre sèche, après avoir lécher les rives du lac. 




    Au petit matin, nous reprenons notre cap vers le sud. Spongieux au départ, chaotique ensuite, puis un peu plus lisse nous gagnons la rive sud et son mélange de sable et de sel qui nous oblige à descendre des vélos et à pousser durant les 5 derniers kilomètres jusqu'à rejoindre une petite piste de terre bien tassée mille fois meilleure que tout ce qu'on a vu ces deux derniers jours. La ville de Llica, où nous pensons faire un ravitaillement, n'est plus qu'à un vingtaine de bornes mais exténués, nous nous dirigeons vers un rassemblement de maisons où nous espérons trouver de l'eau car nos réserves sont bien épuisées. Nous pénétrons dans ce hameau où aucunes âmes semblent ne vivre. Et tel le gral tant recherché par un aventurier, nous tombons sur un puits  Le saint gral! Adrien lance le seau accroché au bout d'une corde et le remonte à l'aide de la poulie... Une eau clair et fraîche déborde du seau alors que nous rêvons de nous plonger la tête dedans. Et c'est dans ce genre de situation que s'opère la magie du voyage....
Alors que nous pensions être dans un coin trop reculé pour espérer un toit où dormir, un femme nous propose de nous installer dans la petite chapelle du hameau et nous dégote deux bière bien fraîches. La perspective de ne pas devoir planter la tente ce soir et de se poser pendant 3/4 d'heure autour d'une bière est des plus relaxante. Le cerveau se met automatiquement en mode veille. Arghhhh, que ça fait du bien!!!





    Après une bonne nuit dans cette petite chapelle d'à peine 15m² aménagée seulement d'un hôtel  nous rejoignons Llica pour le milieu de la journée après avoir roulé et poussé sur une piste sablonneuse. Malgré le peu de kilomètres de la journée, celle-ci nous semble bien remplie et décidons de passer l'après-midi dans un resto à manger, boire 4l de Fanta à trois et dormir sur le coin de la table avant de refaire des provisions pour la traversée d'ouest en est du Salar d'Uyuni. Notre crainte est que la surface soit comme celle que nous avons connu durant des 3 derniers jours. Nous prenons donc vivres et eau en conséquence afin de pouvoir être assez autonome tout en évitant de se surcharger. Nous sortons de quelques kilomètres de Llica afin de planter les tentes non loin du salar et partir tranquillement le lendemain.

Isla del Pescador

    Et c'est ainsi que nous nous élançons sur le Désert de sel d'Uyuni le matin du 29 octobre. Adrien avait raison de dire que le Salar de Coipasa était un apéritif avant celui d'Uyuni... Plus grand, notre sentiment d'être dans une immensité sans fin est décuplé. Même à trois, le Salar se vit seul. On roule, on regarde autour... rien. On a tous besoin d'un petit moment afin de s'imprégner des lieux, de se les approprier et d'en ressentir quelque chose de définissable. Mais pour tous, le résultat se traduit par un sourire que l'on se renvoie. On est heureux! Nos fesses le sont un peu moins. Moins pire que les jours précédents, nous sommes tout de même soumis à des secousses provoquées par une surface qui s'apparente à une carapace de tortue : des dalles de sel hexagonales dont les joints, en creux, semblent de plus en plus creux à mesure que les vibrations s'accentuent. Le moment est bien sûr inoubliable malgré la douleur à laquelle nos postérieurs s'habituent. Nous terminons notre journée sur l'isla del pescador. Déserte, grande et coiffée de quelques cactus, nous nous installons sur une sorte de baie qui nous donne, plus que jamais, la sensation d'être sur une île entourée d'une mer blanche. Le couché de soleil est magnifique et accompagne sympathiquement notre soirée jeux de cartes et discussion. 



Vers Inca Huansi
    Au petit matin, nous nous rendons compte que nous ne sommes pas seul sur l'île. Alors qu'Adrien sort dans l'abside de sa tente, il tombe sur un scorpion. Nous, nous en trouverons deux autres installés sous la bâche de la tente. Agréable rencontre matinale, mais l'appel de l'immensité blanche nous décide à laisser l'île à ses habitants. Une vingtaine de kilomètres nous amène à l'île d'Inca Huasi en fin de matinée. Lieu très touristique où nous ne faisons pas le tour classique mais où nous nous réfugions au restaurant pour dévorer un hamburger de steak de lama. Nous rencontrons aussi Doña Aurelia, une femme qui vit sur l'île et vend snack et boisson. Son trésor : 5 livres où une quantité énorme de voyageur (pour la plupart à vélo) ont laissé commentaires, cartes de visite et cartes postales. Nous y laissons notre trace de passage nous aussi. Evidemment, nous rencontrons beaucoup de touristes et ils sont nombreux à nous questionner, à s'intéresser à notre voyage. Ils semblent admiratifs de notre traversée. S'en est gênant parfois, sachant qu'on est loin d'être les seuls, les premiers et encore moins les derniers à l'avoir fait. Nous repartons de l'île sur une surface... lisse. Et oui! Le trajet depuis Colchani (ville vers laquelle nous nous dirigeons) vers l'île d'Inca Huasi est très fréquenté chaque jour et les véhicules laissent une piste beaucoup plus marquée que les traces que nous avions suivit jusqu'à présent. On roule à 26km/h alors qu'avant c'était plutôt entre 7 et 15km/h. Et enfin, nous roulons sur ces hexagones dessinés par de petits bourrelets de sel. Le genre de surface que l'on voit dans les beaux livres de voyage. Du coup, séance photo oblige! Et vers 17h , le vent commence a souffler fort, dans le dos. Nous avançons sans pédaler. Quel sensation agréable! Et voici venu le moment de planter la tente dans un endroit exceptionnel. Au beau milieu du Salar d'Uyuni. Pas facile de planter la tente avec un vent fort et un sol dur comme de la pierre. Mais le vent se calme dans la soirée et pour ce qui est du sol dur, il suffit de planter les sardines dans les joints des dalles. Quelle soirée et quel lendemain magnifique! Une expérience exceptionnelle que l'on souhaite, à tout le monde, de vivre. 





   















    Le lendemain matin, nous avançons, mais à reculons, vers Colchani. Non qu'il y ait un vent fort mais que l'expérience du désert était si forte qu'on ressent une certaine émotion à le quitter. A Colchani, ville poussiéreuse, sale et peu attrayante,nous rencontrons Youenn, un breton qui voyage en Combi depuis le Venezuela où il y a vécu plus de dix ans. Il sera le premier d'une série de rencontre. Nous restons un moment à discuter avec lui avant de reprendre la piste qui rejoint Uyuni. 20km d'ultime souffrance pour nos fesses sur une surface de tôle ondulé avant de rejoindre la ville très, trop touristique qu'est Uyuni où nous avons pu nettoyer nos vélos couvert de sel dans un centre de lavage de voiture. Suite de notre récit, plus tard, sur la traversé du Sud Lipez (en 4x4)....



   Il faut nous excuser pour le temps que nous avons mis pour écrire ce message... En fait, nous sommes à la recherche d'une bonne connection internet depuis notre entrée en Bolivie et nous craignons que cela ne soit pas possible avant l'Argentine. De ce fait, les quelques vidéos que nous voulons diffuser sont mises au chaud en attendant. Dès que ce sera possible, nous les ajouterons aux différents messages et nous vous tiendrons informé de leurs diffusions. Il en sera de même pour nos photos sur le site Picasa... Désol'

                                                                                        ..................................................Lo