Sur les hauteurs du Pérou...


    Après avoir laissé pôpô et môman à l'aéroport, nous restons quelques jours de plus à Lima afin de terminer toutes les petites choses à faire avant notre départ à vélo. Biensûr, il y a le blog qui nous prend un peu de temps, nous devons aussi faire réparer les vélos. Les 10000km étant, la chaîne à vieillie usant les pignons et les 2 plus grands plateaux. Il est l'heure de changer tout ça! Impossible de savoir si nous nous faisons avoir sur le prix, il nous paraît un peu élévé mais bon, on paye!

Nous, Guido, Isabelle (la cuisinière), la mamie et Victor
    Le frère de Victor, Guido, est arrivé de Suisse ces derniers jours, mais il nous laisse très gentilment sa chambre en allant dormir chez son papa. Nous passons donc ces derniers jours avec la famille au complet! C'est un grand pont ce week-end. Enfin quelques jours de répis pour Victor et sa maman qui paraissent avoir une vie très occupée au travail. Dernière soirée "charette" pour nous le lundi soir sur le blog, on en profite pour la passer aussi avec Victor. 

    Mardi 4 septembre, il est l'heure pour nous de quitter Lima pour commencer notre aventure à vélo sur les routes péruvienne. Le réveil est assez dûr et nous partons difficilement de l'appartement après une petite photo avec une partie de notre famille d'accueil péruvienne! Nous sortons les vélos et installons toutes nos sacoches au moment où je me rend compte d'un jeu au niveau de l'axe du guidon. C'est bien le moment!! On avait déjà remarqué qu'une vis tournait dans le vide mais le jeu ne se faisait pas ressentir... maintenant un peu plus! Nous décidons donc, sur notre passage, de passer chez le réparateur de vélo en espérant que le problème se résolve rapidement. Effectivement, la pièce à changer est assez simple et il nous fait ça rapidement, nous changeant par la même occasion un cable de frein. Ca y est, le vrai départ à sonné!

    Nous commençons notre sortie de la capitale à travers la circulation dense. La ville nous paraît immense et petit à petit nous entrons dans la banlieue et ses quartiers plus pauvres. Il y a toujours ce brouillard permanent sur la ville et nous voyons apparaître les premières montagnes grises de poussière et ses maisons colorées qui les ponctuent. La route devient très vite défoncée et nous jouons à slalomer entre les trous , se prenant à chaque passage de camion un nuage de poussière. La journée s'achève pour nous au bord d'une rivière très proche d'un élevage de cuy (cochon d'inde) où nous sommes heureux de déplier pour la premère fois notre nouvelle tente. La route continue le lendemain en longeant de nombreuses cultures, choux, céléris, salades, poivrons... Les montagnes sont elle toujours aussi arides sans aucune végétation et contrastent avec le fond de vallée.
 Heureusement, plus nous grimpons, en remontant la rivière Chillon, plus les montagnes verdissent. La journée est chaude et nous nous faisons régulièrement encourager par les nombreux camions benne qui nous dépassent. En effet, de nombreux travaux jalonnent cette route pour un élargissement jusqu'à la petite ville de Canta. Par contre, les chiens que nous rencontrons sont de plus en plus agressifs et il n'est pas rare que nous soyons obligés de les chasser en leur lançant des pierres ou en les menaçant d'un coup de bâton...














    Le jour suivant, notre chemin est d'ailleurs régulièrement ralenti par les quelques chantiers. Après deux jours et demi de vélo, nous atteignons donc Canta, fini la route bitumée défoncée, on s'attaque à la piste... A vrai dire, c'est pas plus mal parfois!! Nous sommes désormais à presque 3000m d'altitude, les villages, ou plutôt les groupes de maisons se font de plus en plus rares. Nous essayons de nous renseigner en demandant aux habitants mais c'est parfois difficile de savoir combien de temps va nous prendre un trajet. Du côté paysage, c'est sûr que l'on s'en prend de plus en plus plein les yeux. Nous arrivons  finalement exténués au petit village de Cullhuay. Le soleil lui s'est déjà caché derrière les montagnes et le froid des 3500m d'altitude nous refroidit rapidement. Nous faisons rapidement nos courses à la boutique du coin sachant que ce sera notre dernier ravitaillement avant le col. Le prochain village serait, d'après nos calculs savants, à 90km environ, à sûrement 2 ou 3 jours de pédalage. Nous prévoyons en conséquence pour la bouffe, pour ce qui est de l'eau on compte sur une rivière sur notre chemin pour remplir nos bouteilles. 



    Le 7 septembre au matin, nous partons donc pour notre première journée de pédalage à plus de 3500m d'altitude. Le soleil est bien là et tant mieux car même avec un soleil de plomb on endure très bien notre T-Shirt thermique. Nous passons quelques petites habitations de pierre où des paysans s'occupent de vaches et de moutons. Les enclos, en pierre eux aussi, dessinent des formes sur les flans de la montagne. L'herbe est très sèche et la végétation assez rase. Nous apercevons nos premiers sommets enneigés et avançons dans un  paysage vraiment magnifique. Ca grimpe, ça grimpe, ça ne s'arrête jamais! Heureusement, tout le long de notre route, les pentes ne sont pas insurmontables, ça aide! Nous rejoignons, pour le pique-nique du midi, la laguna de Chunchun.




On y est!!!
  Nous sommes proches du col mais les quelques kilomètres qui nous restent nous semblent interminables. Le paysage nous motive à avancer, les lagunes se succèdent toutes plus belles les unes que les autres. Alors on en profite pour s'arrêter régulièrement pour une pause-photo! Encore une dernière courbe... Ca y est on y est!!! Nous sommes heureux et la photo souvenir est obligatoire pour notre premier passage à 4500m d'altitude devant un paysage à couper le souffle! Et maintenant : DESCENTE!!! Du plus petit plateau, nous passons au moyen : miracle!! Nous continuons notre fin de journée ou plus exactement notre début d'après-midi en avançant à travers d'autres lacs et nos premiers troupeaux de lamas. Notre campement du soir est plutôt idyllique (à part pour les températures)... Juste à côté de la piste d'accord, mais surtout face à une jolie laguna. Il est 15h45 mais nous nous dépêchons à installer notre tente... Lorsque Laurent, essaye de faire fonctionner le réchaud, le cul en l'air à l'entrée de la tente, j'aperçois au loin un troupeau de lamas qui se rapprochent... Quelques minutes plus tard, les voilà à quelques mètres de nous (Oups, on est sur leur territoire!!). Au début un peu timides, ils nous entourent très rapidement, nous regardant bizarre lorsqu'ils se rapprochent... Maman, j'veux pas qu'ils me crachent dessus, et aussi qu'ils marchent sur notre tente!!! Mais, règlés comme des pendules, ils repartent, les uns derrière les autres, d'où ils étaient venus à la nuit venue ( jolie la rime non??) Nous on  rentre dans la tente parce que ça caille grave dans le coin! Ce soir, pâtes chinoise à la knaki périmée! On se régale quoi!! 


Au petit matin...

    Après une nuit passée à des températures en-dessous de 0°C, nous nous réveillons au levé du soleil parmis la brume du matin, une petite couche de gîvre sur la tente! La brume se dissipe  petit à petit laissant place au soleil. C'est alors le moment de repartir. On nous avait dit : après le col, c'est plat! Nous, et bien vous savez quoi : on y a cru!!!! Erreur, erreur!! Les Andes plates à 4300m d'altitude, mais oui mais c'est biensûr!! Pourtant, c'est vrai que dans notre idéal, ça aurait pû être pas mal! Pour ce qui est de la réalité, je vous explique : ça descend, ça monte, ça redescend et ça remonte, etc... Voilà le profil de notre journée ossilant de 4200 à 4400m... Dit? c'est quand qu'on arrive?? Les paysages eux nous plaisent toujours autant et les lacs sont impressionament nombreux. Nous faisons un autre bivouac sur les hauteurs d'un de ces lacs. Toujours le même petit rituel, plantage de tente, direct le réchaud et hop on mange, il est facile 17h30, un pipi et au lit!!! On rentre dans notre chambre de 3m², on s'emmitoufle dans nos énormes sacs de couchage et nous voilà calés, il est 18h passé! whouhouhou!!! Les jours de fête on lit un peu, mais bon, coincés comme on est, c'est pas des plus facile! Soirée de folie donc où dès qu'il fait nuit, il fait 3°C. Autant vous dire que la nuit est un peu longue! Le sommeil, tellement lourd, nous laisse entendre au milieu de la nuit une petite neige tomber...

Vue depuis notre campement
    La matinée suivante est nuageuse, nous repartons pour seulement 13km jusqu'à la petite ville de Huayllay où nous nous choisissons un petit hôtel pour du repos bien mérité! Pour ce petit hôtel, nous ne demandons pas grand chose, juste un peu d'eau chaude pour notre douche de la semaine! Mais la petite ville (quand même un peu pommée) à régulièrement des coupures d'électricité. Et qui dit : pas d'électricité, dit : pas d'eau chaude! Le plus drôle c'est que lorsque l'électricité revient, il n'y a plus d'eau!!! Allez trouver la logique! Bref, pour notre 2ème nuit à Huayllay, nous nous trouvons un hôtel de la gamme au-dessus et avec tout ce qu'il faut pour nous plaire ou plutôt pour nous laver!

le "bosque de piedras"
    Nous remontons sur nos selles le 11 Septembre... A la sortie de la ville, nous nous enfonçons dans un paysage assez particulier. Le "bosque de piedras" ou "la forêt de pierres" est une zone où la roche forme des sortes de colonnes de pierre de différentes tailles et des formes rappelant parfois des animaux. Pour la suite de notre journée, nous enchainons sur un paysage bizarrement plat très plat. Nous faisons le tour du lac Chinchaycocha que nous appercevons finalement très peu. Le vent lui se réveille et nous ralentit un peu, mais comme c'est plutôt plat on avance assez vite. Nous sommes ici dans la région de la maca, un tubercule, célèbre dans le coin, qui s'utilise en jus, liqueur... De nombreux petits commerces proposent le "spécial maca"... Une petite curiosité régionale que je vous propose de découvrir prochainement dans les Mélokos. Nous choisissons de nous abrîter pour la nuit derrière une bute de terre au bord d'un champ. Nous y rencontrons les quelques bergers du coin qui ramènent leurs troupeaux de vaches et lamas vers leur village. Ils viennent dès le matin dans ces paturages et passent toute la journée avec leurs animaux avant de rentrer à la tombée de la nuit.

    Pour la journée suivante, nous décidons de bifurquer sur notre gauche pour quitter la route principale et s'engager sur une piste moins fréquentée. D'après nos calculs, ça devrait descendre donc on n'y est pas allé à reculons. Après une légère montée, nous avons effectivement descendu et descendu, heureusement car la piste n'était franchement pas excellente. Le paysage change vraiment très rapidement : des plaines désertiques d'altitude, nous descendons dans une petite vallée, suivant une rivière où les cultures sont de plus en plus développées. La chaleur elle aussi arrive... on est pas mécontents!



Avec Lucila
 Nous rencontrons une petite mamie adorable, Lucila, qui est en train de garder son troupeau. Elle nous confirme qu'il n'y a aucun souci pour s'installer dans le champs d'en face. La pauvre, comme de nombreuses personnes croisées dans les campagnes, a la santé dentaire qui n'est pas au top... Seules quelques dents lui restent, je connais quelques prothésistes dentaire qui auraient du boulot aussi ici!! 



    Notre route à continuée à descendre jusqu'à la ville de Tarma. Nous pensions, d'après notre carte, enchaîner par une piste pour rejoindre une autre vallée. La piste était finalement asphaltée pour notre plus grande joie... Ce qui n'a pas fait notre bonheur, c'est que nous avons dû grimper... bien plus que nous aurions pû penser. De 3100m d'altitude, nous nous retrouvons après quelques heures à plus de 4100m. Il commence à pleuvoir légèrement sur le chemin, il fait 4°C, on est crevés et les lacets n'en finissent plus... A 16h nous arrivons finalement au col, et là, pour clore le tout, il se met à neiger!! Je n'en peux plus et pensant que la montée n'était pas fini, je craque : mais qu'est-ce qu'on fout là??? C'est sûr qu'avec du soleil ça aurait été bien différent!! Nous tentons de mettre des gants et de se couvrir plus avant de redescendre légèrement. Une petite baraque sur le bord de la route nous motive à nous arrêter là pour la nuit. Il n'y a personne à l'intérieur mais tant pis on plante la tente devant. Difficile d'ailleurs, les doigts ne veulent plus pincer normalement. Pour Laurent, ça va mieux il fait pas mal de boulot. Nous nous faufilons ensuite à l'intérieur pour se changer et se réchauffer et après ça va beaucoup mieux. La dame qui habite là (avec 2 autres personnes) arrive finalement et nous appelle. Trifila élève des moutons et revient se réchauffer après une journée de travail humide. Elle insiste beaucoup pour que l'on dorme à l'intérieur de la maison cette nuit là. C'est vraiment très gentil, mais comme la tente est déjà montée, nous allons dormir dedans. La maison est très sommaire, sans électricité, ni eau, quelques carreaux cassés et deux lits dans cette pièce sombre... Ils ont vraiment du mérite de vivre ici et leur générosité est immense. La nuit est en train de tomber mais ils leurs restent quelques travaux à faire comme transporter quelques brouettées de terre. Nous on rentre dans la tente, on mange un peu avant de s'endormir profondément... 

    La suite du trajet est bien plus facile, une jolie et longue descente avant de rejoindre une route plate. On roule avec une bonne moyenne. Nous dépassons à un moment 3 cyclistes, l'un d'eux me demande si on aurait pas une pompe... ils ont crevé! Ce sont deux étudiants en sport et leur prof Felix qui nous aidera à trouver un bon hôtel. Nous les dépannons donc et terminons le trajet avec eux jusqu'à Huancayo.. Nous sommes actuellement dans cette ville dans un hôtel grand luxe pour se reposer un peu jusqu'à lundi... La douche est chaude et l'eau coule de tous les petits trous de la pomme... un miracle! A la télé, il y a TV5 Monde (chaîne française à l'étranger) et on en profite donc pour regarder les infos, Questions pour un champion et de jolis reportages comme Faut pas rêver sur la Turquie qui nous donne d'autres envies de destination...

Nous reprenons les vélos ce lundi afin de revenir sur nos pas.... Je veux dire aller sur un terrain connu: Cuzco. Avec de beaux passages de cols à plus de 4000m en prévision.

                                                                                                           ...................Dédé

Ding dong! C'est l'heure de la rentrée!


   Et oui, on est loin mais on sait que par ce doux temps de début de mois de septembre, il vous faut lâcher vos pêles et votre seau, quitter le sable qui a mis du temps à se chauffer durant cet été et revenir au travail! On sait que vous êtes tous de grands rêveurs et que le souvenir de vos vacances va perdurer jusqu'à ce que vous vienne l'idée de votre prochaine destination. On le sait tout ça car nous aussi nous revenons tout juste de nos vacances... Et bah, non! On est pas en vacances toute l'année! On préfère appeler ça "être en voyage", "se taper un trip" ou "oh la vache, on en prend plein la gueule, là". Et ça fatigue un peu le vélo! C'est une vérité physique que nous avons découvert. Donc, on s'est octroyé 3 petites semaines de vacances que l'on a partagé avec notre célèbre naine masquée, Caro et nos non moins célèbre Pazenais, Christiane et Jean-Paul.

Petit repos pour les vélos. On les reprendra dans 3 semaines....

    Petit retour en arrière pour ceux qui se sont laisser distraire par le bruit des vagues ou le cris des marmottes délaissant la lecture de notre blog en début d'été. Ne vous inquiétez pas, nous vous comprenons et nous sommes assez courtois et urbains pour ne pas vous en vouloir... C'est après avoir passer plus de deux mois en Colombie et malheureusement juste 10 jours en Equateur que nous avons tenté l'aventure de faire 1800km en 36h.... de bus! De Quito à Lima, les paysages grandioses des montagnes de l'Equateur se sont transformés petit à petit en une végétation plus dense mais toujours parmis les montagnes. La température s'est faite plus chaude et moite jusqu'à ce que le soleil se couche et emmène avec lui les souvenirs du Cotopaxi et du Cayembe que nous retrouvons dans notre sommeil. Un petit réveil à 4h du matin nous arrache de nos rêves où nous ganbadons parmis les sommets enneigés pour découvrir le visage du douanier Equatorien, puis celui du douanier Péruvien afin qu'ils remplissent notre carnet de collections de tampons. Nous entrons donc sur le territoire durant la nuit fraiche du 06 aout et découvrons au petit matin les paysages de la côte Nord du Pérou. Une chose est sûr, si nous avions eu le temps de parcourir ce chemin en vélo, ce n'est pas par la côtes que nous serions passé mais par les montagnes. Les paysages sont... désertiques. C'est beaux mais assez monotone à faire en deux roues.
    Bon, très sincèrement, ça n'a pas été l'éclate totale ce voyage en bus! Mais ca nous a permis de venir rapidement à Lima où nous avons pu être hébergé par le plus adorable des péruviens, Victor! En or qu'il est! Sa maman... en argent! Rien n'est un problème pour Victor, il viendra nous chercher à 3h du matin à la station de bus. Nous passons notre première journée à nous reposer chez eux et à préparer nos 3 prochaines semaines où nous échangeons nos vélos contre un grand sac à dos de 65 litres. Le lendemain de notre arrivée, le 07 août, nous sommes allés à l'aéroport afin de récupérer la petite Normande : Caroline. Nous l'accueillerons par une belle pancarte découpée dans un grand sac en papier où nous écrivons son prénom espérant la couvrir de honte à son arrivée. Et c'est ainsi que commencera nos vacances....


   Le soir même, nous faisons ce que tout français font lorsqu'ils ne se sont pas vu depuis longtemps : on bouffe. Mais pas n'importe quoi. Caro nous a ramené un vrai camembert qui pue à la perfection après douze heures de vol dans la soute d'un avion. Celui-ci est accompagné de deux petits crotins de chèvres qui ne feront pas long feu une fois étalé sur du pain grillé. Au court de la soirée, nous mettons en place notre planing pour ces deux semaines à venir et réservons directement un vol pour Cusco, première étape de nos vacances en sac à dos. Mais avant ça, nous profitons de la journée du lendemain pour faire une petite visite de la capitale. Lima n'a pas une très bonne réputation auprès des forums de voyageurs mais si le vieux centre a été classé par l'Unesco Patrimoine de l'humanité, ce n'est certainement pas pour rien et nous décidons d'y jeter un coup d'oeil. C'est autour de la place principale, Plaza Mayor, que nous découvrons le style colonial et les façades des bâtiments qui la bordent.

Plaza Mayor de Lima
 Recouvert d'une peinture jaune et aux encadrements de fenêtres blanches, des balcons "fermés" en bois sculpté y sont collés. Pas moche, la place est plûtot belle tout comme la place San Martin et la rue piétonne qui les relie. Mais, il est vrai que dès qu'on s'en éloigne un peu, le caractère crasseux des façades des bâtiments ne donne guère envie d'y passer plus d'une journée. Surtout que nous sommes en hiver et que durant toute cette période, une fine bruine venant de la mer qu'on appelle garua, colore le ciel d'un gris qui ne motive pas à faire une petite balade touristique. 

Le 4ème du groupe: Cédépé, le pigeon voyageur
    Mais, ce qui fait l'animation de cette journée et des deux semaines qui ont suivit, c'est Cédépé le pigeon voyageur. Caro n'est pas venue seule! Elle a emmené avec elle un pigeon en plastique que l'on trouve au rayon chasse de Décathlon et qui à la manière du nain de jardin dans le film "Amélie Poulain", voyage à travers le monde. Et c'est bien plus qu'un délire d'un groupe de Normands, c'est également un lien social formidable. Cette curiosité, dont bon nombre de personnes veulent comprendre la raison de la présence sur le sac à dos de Caro, nous donne l'occasion de parler avec les locaux. Nous terminons notre visite du centre par le couvent San Francisco de Asis et ses catacombes avant de profiter de la nuit tombante et du jeu de lumière dans le grand Parque de Neptuno.

Plaza de Armas à Cuzco

  Notre première étape nous amène donc, le lendemain, à Cuzco où nous y passons deux journées profitant de ce passage pour réserver le trek de Salkantay qui nous amènera au pied du Machu Picchu. L'arrivée est brutale! Nous passons du niveau de mer à une altitude de 3400m. Et nous ne trouvons pas mieux que de choisir notre hôtel dans les hauteurs du quartier San Blas. Le ton est donné dès les premières rues montantes : 10 mètres = 1 minute de pause afin de reprendre son souffle! Il va falloir faire attention au fameux mal des montagnes dont nous trouvons rapidement le remède : le Pisco Sour. Mais nous n'avons pas choisi la pire ville pour s'acclimater : l'architecture, le mélange du style colonial et des vestiges Incas, ont permis à Cuzco d'être inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.La Plaza de Armas est tout simplement magnifique et se promener dans les ruelles du centre est des plus agréable malgré la concentration de touristes, routards en tout genre et trekeurs. La réaction des commerçants face à cela n'est pas des plus honnête et on commence à comprendre qu'il faut toujours négocier les prix annoncé en le divisant par deux  et faire attention à la monnaie qu'on nous rend. 
C'est comme ça, c'est la saison! On remarque également qu'il y a une concentration phénoménale de français. A notre hôtel, il n'y a d'ailleurs que ça! Ce n'est pas pour nous déplaire, un barbecue s'organisera dans la soirée ajoutant un petit plus à la joyeuse ambiance du lieu. Nous passons un peu plus de deux jours à Cuzco où nous apprécions tout particulièrement le poumon de la ville : le marché San Pedro.  Artisanat, jus de fruit, légumes, plats typiques, desserts, fromages et morceaux de viande fraîchement découpés, abats, têtes dépecées, viscères... Tout pour vous faire devenir végétarien.

    Mais, Cuzco, c'est aussi et surtout l'architecture. C'est là que nous découvrons nos premières constructions Incas où l'enchevêtrements des pierres taillées à angles s'imbriquent parfaitement les unes avec les autres. A cela, on y croise un style colonial qui s'appuie sur ce savoir-faire inca et le tout donne un fabuleux mélange. Les façades des églises et de la cathédrale sont ornementées avec des sculptures minutieuses et la visite du monastère Santo Domingo construit sur l'ancien site du temple du Soleil ne nous laisse pas indifférents... La vache, on en prend plein les yeux, là!! Les habits des femmes sont typiques et il n'est pas rare de les voir déambuler dans les rues avec un lama au bout d'une corde en demandant une petite pièce pour une photo.



















   Le lendemain, nous partons à la recherche de la bonne station de bus qui nous emmènera au site de Moray. après avoir suivit la fausse info de l'office de tourisme, nous trouvons notre bonheur et arrivons 1h30 plus tard sur les lieux. Le site de Moray est, aux yeux de certains spécialistes, un centre de recherches agronomiques. La forme circulaire concentrique de ces terrasses devait permettre de simuler toute une série de micro climat afin de pratiquer des expériences de cultures. La températures au centre y est la plus élevé et diminue au fur et à mesure de l'éloignement des terrasses... Notre périple se poursuit par la visite des Salinas. Le taxi nous conduit à travers un paysage plutot plat, désertique, où les hauts sommets enneigés masquent l'horizon. Nous arrivons jusqu'à un petite vallée où apparait des centaines de bassins. Ces derniers sont alimentés par de petites canalisations reliées à une source d'eau chargée en sel, venant du haut de la vallée. Le paysage est à couper le souffle. Sous un soleil de plomb, nous nous promenons , empruntant les petits chemins qui relient les différents bassins. 


   De retour à Cuzco, nous prenons un bus qui nous fait voyager de nuit jusqu'à Arequipa, notre deuxième ville-étape. Pratique et pas cher, le voyage en bus nous permet d'économiser une chambre d'hôtel, nous faisant arriver tôt dans la ville suivante et ainsi, nous profitons de toute la journée pour faire les touristes. Il y a de quoi faire dans cette deuxième plus grande ville du pays qui aime se distinguer de la capitale. Elle en est pratiquement son opposé : perchée à 2353m d'altitude et baignée par 300 jours de soleil par an, son centre est lui aussi classé au Patrimone mondial depuis l'an 2000. On y retrouve les façades sculptées des nombreux monastères et églises construits en roche volcanique (un sillar clair) et une très jolie place centrale (Plaza de Armas).

   Une fois de plus, nous prenons la température des lieux au marché qui nous a tellement plu qu'on y retourne régulièrement durant les deux jours passés dans cette ville. On y retrouve à peu près les même choses qu'à Cuzco mais les lieux sont plus propres, les pyramides de fruits plus colorées, des montagnes de pommes de terre de variétés différentes (il y  a plus de 4000 variétés au Pérou) et surtout nous y avons dégusté nos premiers plats typiques : Rocoto, pastel de papas, ceviche, escabeche et sarza de patita. Le tout accompagné de la boisson locale qu'est la chicha morada. Il s'agit de grain de maïs violet que l'on fait bouillir avec de la cannelle et des clous de girofle. Les grains ramollis sont retirés, on laisse refroidir (on peut également le servir chaud) et on rajoute du sucre de canne selon le goût... On a préféré cette boisson par rapport à l'Inka Cola (goût de bubble gum) ou le Kola Escacesa (trop sucré).  A noter que sur ce marché nous avons pu voir quelques étrangetés tels que les foetus de lamas séchés. On l'utiliserait en offrande à la Pachamama (Terre-Mère) afin de protéger les maisons. Pour cela, on l'enterre dans le jardin avant de construire la maison afin de porter chance au foyer et prévenir du mauvais sort. Certains architectes contemporains pratiquent toujours ce rituel... Petite pensée pour nos copains archis! Le soir, nous sommes allés nous percher sur le toit-terrasse d'un café bordant la place des armes afin de déguster un Pisco Sour (et même deux) profitant de la vue magnifique sur la ville  et les deux volcans (Misti et Chachani) embellit par la lumière du couché de soleil.

Couché de soleil sur la cathédrale d'Arequipa

Monastère de Santa Catalina
   Durant deux jours, nous admirons plusieurs églises de l'extérieur, nous promenons dans les rues avant d'aller voir la grande atraction de la ville : la célèbre momie Juanita dans le museo Santuarios Andinos. En 1995, une éruption fait fondre la calotte glaciaire du volcan Ampato. Et c'est ainsi que la momie d'une jeune fille, offerte en sacrifice aux dieux, est découverte. Nommée Juanita, elle reste la momie la mieux concervée sur les 18 découvertes sur les hauts sommets Andins. Mais la plus belle visite fut, pour nous, le Monastère de Santo Domingo. Immense, il s'agit d'un couvent dominicain, une ville dans la ville avec ses noms de rues, ses quartiers où se concentrent les anciennes habitations composées de maison basses de couleurs ocre et aux tuiles patinées. Un festival de couleurs s'offre à nos yeux et où nos index restent collés aux déclencheurs des appareils photos...


...  et ses jolies petites ruelles
   Le soir de notre dernier jour, nous reprenons un bus de nuit qui nous emmène vers notre troisième destination : la ville de Puno, aux abords du fameux lac Titicaca. Cette fois-ci, le centre n'est pas classé par l'Unesco... D'ailleurs, il n'y a pas grand chose à voir et à faire dans cette grande ville sans charme. C'est simplement un bon point de départ pour aller jouer les navigateurs-explorateurs sur le plus haut lac navigable du monde perché à 3810m. Nous jouerons nos parfait touristes en allant faire le classique tour des îles. 

   Dès notre arrivée, le matin du 14 août, nous rejoignons un petit groupe de personnes accompagnées d'un guide et nous dirigeons vers les îles Uros. Le nom vient du peuple qui auparavant occupait ces îles. Les Uros ont disparus au cours des années 50 laissant leur "terre" ou plutôt leurs îles aux indiens Aymaras de Puno. Aujourd'hui, 2500 personnes vivent sur 63 îles flottantes composées d'une couche de roseaux (totora) de 3m d'épaisseur et ancré à des poteaux d'eucalyptus pour qu'elles ne dérivent pas. Plus ou moins grandes, les îles abritent quelques familles vivants dans des maisons faites elles aussi en roseaux. Difficile de refuser d'acheter leur artisanat et encore plus difficile de négocier un prix, même plus cher que dans les marchés des villes touristiques, sachant qu'ils vivent modestement grâce à ces ventes (en plus de la pêche et de production de canards et d'oeuf). Aujourd'hui, c'est au peu Disneyland mais ça ne manque pas d'intérêt et on ne regrette pas d'avoir vu ce mode de vie si particulier et ses habitants aux vêtements traditionnels haut en couleur. Et même, si en guise d'aurevoir, les chansons n'étaient pas des plus typiques (ils nous ont chanté en coeur "vamos a la playa, oh oho oh"), ça a eu le mérite de nous faire marrer. Ensuite, nous avons repris le bateau afin de rejoindre l'île d'Amantani où nous passons la nuit chez l'habitant. On nous accueille avec un collier de fleur et chacun part avec son hôte. L'après midi, nous marchons à la queue leuleu sur le chemin qui nous amène au sanctuaire de Pachatata ou une cérémonie à lieu. Beaucoup de locaux dansent et se réunissent en cercle, et autant de touriste, qui comme nous, sont ici pour voir le couché du soleil. La nuit venant, nous revenons chez notre hôte afin de dîner. Un petit "vomito" d'Audrey nous donnera l'excuse pour ne pas participer à la "fête" organisée pour la bienvenue des touristes. C'est là, qu'on est censé se déguiser avec les vêtements traditionnels... Une activité trop touristique pour nous. Quoi que j'aurai bien payer cher pour voir Caro en jupes! Nous reprenons le bateau le lendemain matin pour rejoindre la troisième et dernière île de notre parcours : l'île de Taquile. Nous marchons durant 1h30 sur l'île avant de rejoindre notre bateau qui nous ramènera à notre point de départ de cette excursion. A Puno, nous trouvons un hôtel en attendant le lendemain matin, afin de prendre un bus (de jour cette fois-ci) qui nous ramènera à Cuzco. 


Sur l'île de Taquile avec celle d'Amantani en arrière-plan






  Le 17 août, nous sommes donc de retour à Cuzco et faisons connaissance avec nos compagnons de trek. Nous nous attendions à un groupe plutôt francophone vu le grand nombre de compatriote dans les rues mais ce sera plutôt internationnal avec deux Brésiliens, deux Vénézueliens, un Péruvien et un Anglais. Tout ce petit monde sera diriger par Léo, notre guide durant ces 5 jours. Après un réveil, plus que trop tôt, nous commençons notre marche à partir de Mollepata (2900m) où nous crapahutons en suivant les lacets d'une piste parmi une végétation boisée mais sèche. Déjà, les sommets enneigés pointent le bout de leurs nez. Chacun marche à son rythme et nous nous rejoignons tous lors des quelques pauses. A la fin de la première journée, nous arrivons à un campement au pied de la montagne de Tacarhuay où nous dormons à 3850m d'altitude! Les organismes s'acclimatent petit à petit dans ce petit rassemblement de cabanes du nom de   Soraypampa.
 Le jour suivant, nous reprenons notre marche vers le point le plus haut de notre périple. Après 3h de marche et après avoir contourné le géant Tacarhuay, nous arrivons au col à 4600m et voyons apparaître le majestueux Salkantay. Nous redescendons de l'autre côté sous une pluie fine tout en suivant un autre monstre, le Huamantay. Nous plongeons dans une vallée et renouons avec une végétation plus dense. Le troisième jour, nous ne marchons que durant la matinée, suivant le Rio Santa Teresa, pour rejoindre le village de Sahuayaco. De là, nous prenons un bus jusqu'à la ville de Santa Teresa où nos tentes nous attendent bien sagement parmis d'autres et où on passera la fin de l'après-midi à se prélasser dans les bains thermaux. C'est le grand lieu de rassemblement de trekeurs du coin et nous passons la soirée autour d'un feu de camp avec nos compagnons de marche et imaginons la journée d'après-demain lorsque nous découvrirons le Machu Picchu, de plus en plus proche. Le lendemain, Léo nous propose d'aller faire le parcours de tyroliennes du parc d'à côté ou de marcher durant 3h sur une route poussiéreuse. On sent que le choix est vite fait et nous passons donc la matinée suspendus à une poulie passant d'un côté de la vallée à l'autre. On s'éclate comme des pétards malgré la grosse angine qui commence à travailler Caro. Après nous être envoyé en l'air donc, nous reprenons un bus qui nous dépose à la ville d'Hydroélectrica et  d'où nous suivons ensuite la ligne de chemin de fer et la rivière Urubamba jusqu'à Aguas Calientes. Les paysages s'apparantent de plus en plus aux cartes postales du Machu Picchu et nous découvrons nos premiers vestiges sur le chemin. Les parois de la vallée se resserrent jusqu'à former de véritables murs couverts par la forêt et symbolisant la porte d'entrée à Machu Picchu Pueblo, alias Aguas Calientes. Pas grand chose à dire de cette ville au style de ville balnéaire à part des choses négatives... 




   Sans histoire et sans charme, on y vient que pour une seule chose : se reposer avant d'aller visiter ce que beaucoup considèrent comme le site précolombien le plus spectaculaire d'Amérique du Sud. Mais avant d'accéder au site du Machu Picchu, nous avons dû monter les 400m de dénivelé tôt le matin. A la fraîche, mais trempés de sueur à l'arrivée, nous arrivons à l'entrée du site vers 5h45, le matin du 21 aout. Il nous faudra attendre les derniers du groupe avant que Léo ne commence son speech sur l'histoire de ce lieu. Nous nous installons sur les terrasses, dans la première partie du site, comme tout les autres groupes accompagnés d'un guide. L'endroit est incroyable : entre le vide de la vallée qui nous entoure et la proximité des nuages qui se dissipent petit à petit, nous sommes baignés dans une ambiance mystérieuse. Car beaucoup de questions restent en suspend dans ces lieux. On ne sait pas franchement s'il s'agissait d'une capitale religieuse, d'une résidence d'un empereur ou juste un lieu de culte... En tout cas et malgré sa situation que l'on peut penser de stratégique, les experts s'accordent pour dire qu'il ne s'agissait pas d'un poste militaire afin de prévenir d'une invasion des tribus amazoniennes. Le site est grand et on peut aussi bien se retrouver parmi des dizaines de visiteurs autour du temple du Soleil, par exemple, ou être complètement seul à explorer les vestiges des 285 maisons en ruine. On comprend le succès touristique de ce site mais un pincement au coeur  survient lorsque l'on sait que notre présence le menace directement. Jusqu'à 800000 visiteurs par an. Ça fait du monde et même si un quota a été fixé à 2500 personnes par jour, l'Unesco estime qu'il  n'en faudrait que 1000. Un quota est également fixé pour gravir le Wayna Picchu et le Cerro Machu Picchu (La Montaña) qui sont les deux hauts points de vue sur le site. Nous, nous irons à la Montaña, laissant Caro parmis les pierres sculptées du site afin qu'elle se repose et récupère. Des 2400m d'altitude du site, nous grimpons jusqu' à plus de 3100m. Et à chaque fois que l'on se retourne lorsque l'on  marque une pause afin de reprendre son souffle, nous découvrons une vue du site d'un peu plus haut, toujours plus beau. On termine cette journée marathon en redescendant, à pied bien sûr, tous ces petits mètres gravis afin de retourner à Aguas Calientes et prendre le train qui nous emmène à Ollantaytambo. De là, on prendra un bus qui nous ramènera en fin de journée à Cuzco. 


   Nous terminons ces deux premières semaines de vacacnces par un trajet de 20h de bus pour rejoindre Lima. Victor nous accueille comme à son habitude. Arrivée à Lima dans la journée du 23, nous partons visiter le quartier de Miraflores et tentons de trouver l'hôtel des parents d'Audrey. Ils sont arrivés au Pérou depuis le 10 et durant ces deux semaines, nous avons fait pratiquement le même circuit sans pouvoir les croiser. Eux, sont sensés revenir de Cuzco en avion avec leur groupe et c'est un peu par chance que nous trouvons leur hôtel au moment où ils s'y font déposer en bus, de retour de l'aéroport. Grosse surprise pour eux et grande retrouvaille avec son lot de larmes. Cela faisait plus de 10 mois que nous ne les avions pas vu en chair et en os... Internet c'est bien, mais c'est pas pareil de les voir autrement que sur le petit écran de notre ordinateur. On passera notre première soirée avec eux et la dernière avec Caro dans un bar à cocktail en compagnie de Victor qui nous fera découvrir d'autres spécialités à base de Pisco...

     Le lendemain, le 24 août, Caro s'envole vers de nouvelles aventures (se faire soigner chez sa maman) et de notre côté nous décidons de passer la semaine qui suit un peu plus au nord de Lima. Elle est considérée comme une des plus belle cordillère du monde... La cordillère Blanche est la plus haute chaîne de montagne tropicale de la planète et notre Routard nous décrit un lieu pour tous les niveaux de marcheurs, avec des possibilités de nombreuses rando. Tant mieux! On s'est tous mis d'accord pour ne pas courrir et profiter des lieux sans trop se fatiguer. Surtout que je commence à me sentir malade. Merci Caro!


Laguna Llanganuco



  





    Après un petit tour en bus de nuit de 8h, nous arrivons dans la ville de Huaraz. C'est ici que la plupart des treks commencent. Ca grouille d'agences qui semblent proposer plus ou moins la même chose à des prix légèrement différents. La première journée sera consacrée à la découverte de la ville pour la famille Gouy alors que le représentant Tricoche (moi) se tapera une sieste de repos à l'hôtel afin de récupérer de la fièvre qui l'envahit. Merci, vraiment merci Caro! Le jour suivant, le dimanche 26, nous choisissons de faire un tour des environs avec une agence. Nous nous retrouvons à 10 dans un bus prenant la direction de la Laguna de Llanganuco, au pied du Huascaran, le sommet le plus haut de la cordillère (6768m) et dont le parc national, classé par l'Unesco, porte le même nom. Le chemin est assez caillouteux et nous nous faisons balloter jusqu'au bout. La lagune est d'un bleu turquoise intense et nous profitons du paysage pendant la petite balade serpentant parmis les arbres du coin à l'écorse rougeâtre (le quinual). Nous continuons notre chemin touristique en allant goûter le "manjar blanco" de la ville de Caraz (confiture de lait qui rappelle l'Arequipe de Colomnbie) puis nous avons le droit à une visite du Campo Santo de l'ancienne ville de Yungay. En effet, en 1970, toute la vallée du Callejon de Haylas subit un tremblement de terre d'une magnitude de 7,7 détruisant une bonne partie des villes de la région et déclanchant une avalanche de boue et de caillasse qui s'est décroché du pic nord du mont Huascaran ravageant totalement la ville de Yungay. Seuls quelques uns des habitants (392 sur 25000) ont pu être sauvés en se réfugiant au niveau du cimetière qui se situe sur une coline et dans le stade. Aujourd'hui, la ville est recouverte de 12m de terre et seuls quelques indices nous montrent les marques du passé. La façades de l'église, 4 palmiers par ci et une carcasse de bus par là. Ce tremblement de terre a causé la mort de prêt de 70000 personnes dans toute la vallée. Du coup, on ne peux s'empêché de garder un oeil sur les glacier alentour, juste au cas où...

Puyas raimondi
   








 

    Nous enchainons les visites et décidons de poursuivre vers le Pastoruri au sud de la cordillère. Le sommet culmine à 5240m et il nous faut emprunter une piste durant 1h30 avant d'y parvenir. En chemin, nous nous arrêtons afin d'admirer les Puyas raimondi, ces plantes géantes typiques de la région. De loin, ça ressemble à une boule de grosse feuilles picantes qui peut aller jusqu'à 3m de diamètre. Le plus impressionnant est la tige rigide qui en hémerge et qui peut atteindre une hauteur de 9m et porter jusqu'à 20000 fleurs. C'est pas une plante d'intérieur ça! Ensuite, on nous présentera un lac de 7 couleurs qui s'apparentera plus à un grand trou d'eau. La couleur de l'eau y est transparante et on arrive à en distinguer la profondeur. Une fois arrivée au bout de la piste, nous sommes déjà à 4900m. L'altitude se fait sentir et il nous faudra marcher lentement et respirer profondément avant d'atteindre, 200m de dénivelé plus haut, le pied du glacier. Comme souvent, c'est en haut que c'est le plus jolie et c'est une belle récompense que de découvrir un tel paysage. Le glacier, sa forme, ses couleurs aux reflets bleuâtre et le petit lac gelé qui gît à ses pieds sont le cadre idéal pour une séance photos. De retour à Huaraz, nous courons nous remettre de nos émotions en allant siroté un Pisco Sour qui semble altérer les effets de l'altitude. On en prendrait bien un deuxième pour être sûr de ne pas avoir un mal de tête!

    Après avoir passé 3 jours à Huaraz, nous décidons de changer de crèmerie et de poursuivre notre périple un peu plus au nord, à Caraz. Entassés dans un "collectivo", nous mettons 1h30 pour rejoindre l'agréable petite bourgade où nous trouverons une petite agence afin de partir visiter le cañon del Pato. En voiture, avec Alberto comme chauffeur-guide, nous suivons la route vers le nord avant que celle-ci ne se tranforme en piste. Le canyon est le résultat du rapprochement de la cordillère blanche, à l'est et de la cordillère noire, à l'ouest. Alberto sera une mine d'informations et nous racontera qu'un projet de ligne de chemin de fer qui devait emprunter la route actuelle et ses 32 tunnels taillés dans le granit a pris fin lorsque la coulée de glace et de pierre qui a ravagé la ville de Yungay en 1970, emprunta le canyon détruisant tout sur son passage. On traverse des paysages lunaires qui, ensuite se transforment en paysages désertiques. C'est assez fascinant et nous écoutons parler Alberto emporter par le récit de ses histoires. Le lendemain, nous repassons par la même agence afin de grimper, en voiture, jusqu'à la Laguna de Paron.  
















        Encore et toujours de la piste qui court à travers un magnifique paysage où quelques maisons sont sortis de terre. La piste s'enfonce dans la montagne et grimpe toujours plus haut, jusqu'à 4140m. Puis nous découvrons le lac placide, d'un bleu pâle. Avec ses 3km de long et 700m de large, c'est le lac le plus grand de la cordillère blanche. Ici, on est cerné par les montagnes et leurs pics enneigés. On se sent tous petits et se fût très agréable de se promener sur ses abords quoiqu'on y serait bien rester plus longtemps... Mais déjà, la semaine s'achève et il nous faudra rebrousser chemin jusqu'à Caraz, prendre un petit bus qui nous fera revenir à Huaraz où un bus de nuit nous ramènera à Lima et sonnera la fin de ces vacances.


    Ayé, c'est là fin! C'est au total presque un mois sans pédaler qui vient de se passer. Et devant nous, les Andes et pas mal de chemins et de pistes en perspectives... Nous avons profité de l'hopitalité de Victor et de sa famille pour rester 4 jours de plus après le départ de Christiane et Jean-Paul afin d'écrire ce message, de faire remplacer la chaîne, la cassette de pignons arrière, le grand et moyen plateau de chaque vélo. Sans oublier le changement des pneux! A cela, nous avons commencé à faire mumuse avec notre GPS et rêver avec les nouvelles cartes du Pérou et de la Bolivie. Nous avons hâte de reprendre nos vélos et commencer à parcourir ce pays à notre habitude...

                                                                                                           ....................................Lo