Nous sommes à une altitude de 12200m, la température extérieure est de -54°C et la température intérieure de 21°C. A l'heure qu'il est, nous sommes assis, bien alignés les uns aux autres, une couverture sur les genoux, certains dorment, d'autres regardent un film, et dans quelques heures nous verrons à travers nos petits hublots apparaître la terre européenne. Moi, j'en profite pour vous raconter nos derniers moments en Argentine... Nous nous sommes quittés la dernière fois en Patagonie et plus précisément à El Calafate...
Après avoir vu toutes ces merveilles de la nature, nous savons désormais que c'est l'heure pour nous de remonter sur Buenos Aires. Nous ne réalisons pas vraiment que cette longue période d'errance est en train de s'achever. Toute cette descente vers le Sud des Andes est terminée, mais il nous reste encore quelques kilomètres à pédaler en Uruguay et en Europe, ce qui va prolonger un peu ce voyage et le terminer en douceur... Dans moins de 2 mois nous arriverons en Loire Atlantique.
Le lendemain, nous prenons donc le bus avec toujours ce petit coup de stress que l'on déteste lorsque le chauffeur nous dit vite fait en nous regardant à peine : "Non, pas de place pour les vélos!" Il suffit alors de discuter un peu, d'être très gentil avec le monsieur et de démonter en 2 temps 3 mouvements les vélos!!... Bon, en cherchant bien, on trouve toujours un petit coin pour tout ça!! Nous arrivons en fin d'après-midi à Rio Gallegos. C'est un peu comme si nous connaissions déjà le coin... En effet, des collègues cyclotouristes, qui sont déjà passés par là, et qui ont aussi tentés de faire du stop nous ont hyper bien renseigné, merci à eux!... Nous partons donc directement vers la station essence YPF d'à côté, où passeraient un grand nombre de camions susceptibles de remonter sur Buenos Aires. La station service est immense et de nombreux camions y stationnent pour y passer la nuit. Nous ne traînons pas et commençons à demander. La solution ici est d'aller à la rencontre des routiers et de leurs expliquer notre désir de remonter avec nos vélos jusqu'à la capitale. Ils sont tous très sympas et de bons conseils même si ceux à qui nous demandons sont pour la plus part en train de descendre vers le Sud. Certains nous disent qu'ils vont repasser par là dans quelques jours... Mais, si on peut éviter d'attendre quelques jours ce serait top!! Ils nous avertissent également que de l'autre côté de la route il y a la douane par laquelle doivent passer une bonne partie d'entre eux avant de continuer. Nous sommes donc aux aguets en regardant les camions défiler.
Lorsque la nuit commence à tomber, nous partons vers une auberge sociale et sportive. Puis, après une bonne nuit, nous repartons assez tôt à la station service. Nous sommes plusieurs à faire du stop ce jour là. Nous avons de la concurrence mais avec nos vélos nous partons avec un petit désavantage. Nous tournons et demandons au plus de camions possible pour ne pas louper une occasion. Dans l'après-midi, nous rencontrons Duan, il est brésilien, voyage aussi à vélo, et essaye, comme nous, de remonter à Buenos Aires en stop. Nous discutons ensemble un moment et encore une fois nous réalisons que nous connaissons les mêmes personnes qui voyagent à vélo : "Ah mais c'est toi le brésilien qui a roulé un moment avec l'allemand et qui était vers la laguna verde au premier de l'an!?!!" Trop drôle... Nous relâchons légèrement notre attention sur le stop puis quelques camions arrivent par là... Nous repartons chacun de notre côté demander... Je me présente à un chauffeur, explique mon cas et le routier, très simplement me dit : "Oui, je remonte sur Buenos Aires, je fais le plein et je vous prend après... Vous êtes combien??" , "Euh... 2 enfin 3!" , "Ok pas de souci!". Je n'y croit pas vraiment!! Je préviens Laurent et Duan et hop nous nous préparons, achetons quelques bricoles pour le chemin, et le semi-remorque, à la remorque bâchée, arrive... Il est vide, nous montons donc les vélos à l'arrière ainsi que toutes les sacoches! Nous grimpons dans la cabine... Avec Laurent, nous sommes assis sur son lit et Duan, joue le rôle du co-pilote!!! Whouou... Quelle chance!!! Allez c'est parti, il est environ 16h et nous commençons notre remontée vers la capitale!
Le 21 dans l'après-midi, nous sommes à 70km de Buenos Aires. Mauro nous dépose à une station service afin de camper dans le coin et arriver le lendemain sur la capitale. Nous sommes bien heureux de quitter ce camion, le trajet à été un peu long et nous avons envie de prendre l'air. Le lendemain, nous recommençons à pédaler et rejoignons finalement l'autoroute. Même si nous n'avons pas vraiment le droit en tant que cyclistes, nous y roulons une trentaine de kilomètres sur la large bande d'arrêts d'urgence avant de nous arrêter à une station service. Qui sait, si nous trouvions un pick-up pour nous amener ce serait encore mieux. Au bout d'un quart d'heure, voilà qu'un couple veut bien nous prendre et nous avancer après les quartiers "chauds" de banlieue. La chance continue à nous sourire, c'est chouette! Nous sommes presque dans le centre. Nous laissons Duan de son côté (qui n'a pas prévu de s'arrêter à Buenos Aires) et filons tout droit vers San Telmo, le quartier touristique.
l'obélisque |
Quartier de "Puerto Madero" |
les rues de Colonia |
Le jour suivant nous prenons un bus vers l'Est. En passant par la capitale, Montevidéo, nous rejoignons Punta del Este afin de débuter notre petit périple à vélo le long des côtes uruguayennes. Dès que nous arrivons à Punta del Este nous commençons à pédaler. Au départ, une route longe la côte bordée de nombreux hôtels et maisons de particuliers à l'architecture moderne. Puis, plus nous nous éloignons, plus les bâtiments deviennent éparses et moins clinquants. Les plages et les belles vagues de l'Atlantique font le bonheur des touristes qui sont venus en nombre pour la semaine Sainte.
Sur notre chemin, nous passons quelques lagunes qui sont situées en bordure de côte, de nombreux pêcheurs viennent s'y installer pour la journée. Les soirs, nous alternons entre camping sauvages au milieu des dunes et les campings "officiels" afin de profiter du barbecue et se faire griller un bon poisson.
avec Magali et Pablo |
Un matin, à la Pedrera, petit village balnéaire, nous rencontrons par hasard Pablo et Magali. C'est le couple que nous avions contacté par warmshowers quelques temps auparavant et qui va nous héberger pour nos derniers jours à Buenos Aires. Nous savions qu'ils avaient aussi prévu de faire les côtes uruguayennes à vélo et c'est donc une chance de les rencontrer ici. Ce jour là, ils ont prévu de rester se reposer sur la plage. De notre côté, nous continuons.
la plage à Pedrera |
La route s'enfonce légèrement plus dans les terres et nous entrons progressivement dans une zone avec de nombreux palmiers. C'est la saison où les palmiers donnent leur fruits : les butias. Ce sont de petits fruits jaune orangés très acidulés avec un énorme noyau. Sur le bord des routes, beaucoup de vendeurs proposent des liqueurs de butia, des fruits aux sirop... Nous profitons d'une pause du midi pour s'enfoncer par une petite route, qu'on nous avait indiqué, et rejoindre la mer. Le long de ce chemin, des nids de perruches vertes sont accrochés aux arbres... Ils sont énormes! A cette endroit, nous sommes presque seuls sur cette immense plage sauvage bordée de dunes... Le vent a cependant décidé d'être de la partie et nous empêche de profiter pleinement d'une petite sieste. Le jour suivant, nous arrivons progressivement vers le parc de Santa Teresa. C'est un parc protégé en bord de côte, très bien entretenu. Des petites routes mènent à des plages, il y a des jardins, un zoo et un fort. Nous passons un bon moment à flâner dans cet endroit.
Nous continuons donc au petit matin, à vélo, sur ces pistes peu fréquentées. Nous sommes désormais à quelques jours de notre départ pour l'Europe et nous ne réalisons pas encore, les journées s'enchaînent, la date se rapproche et nous n'avons même pas ce petit truc dans le creux du ventre... En fait, on a hâte d'y être je crois et, tant qu'on ne sera pas dans l'avion, on ne réalisera pas. Nous terminons ce petit trip en Uruguay à la petite ville de Rocha d'où un bus nous prendra pour retourner sur Colonia et prendre ensuite le bateau pour Buenos Aires.
la petite "Mafalda", célèbre héroïne de bande dessinée argentine |
Ca y est nous sommes dans le taxi et pour ma part je suis en train de réaliser la fin de ce grand périple en Amérique du Sud... Une petite boule se forme dans mon ventre et je regarde défiler les bord de routes en me remémorant tous ces bons moments que nous avons passés sur ce continent. C'est la fin c'est sûr, mais ça annonce aussi le début d'une autre partie de notre vie. Et puis surtout, le voyage n'est pas terminé... L'Italie, que nous ne connaissons pas, et la France, que nous ne connaissons pas assez, nous attendent. Et il y a aussi tous ces gens que l'on a hâte de revoir et les nombreux nouveaux venus, des amis et de la famille, que l'on a hâte de connaître!!!
"L'avion numéro X10240 à destination de Rome va partir, attention à la fermeture des portes, attention au départ!!!" Biiiiiiiip!!!! Ca y est c'est parti, nous nous envolons pour notre prochaine destination... Rome!
........................Dédé
J'attendais avec impatience un article annonçant votre départ!
RépondreSupprimerVous êtes en ce moment en Italie, plus très loin de nous désormais!
Je crois qu'à votre arrivée vous pouvez vous inscrire pour le prochain Pekin Express !!!! ;-)
Bisous à tous les deux, et bonne visite de l'Europe!
excellent... Bientôt le retour en France !! Hâte de vous revoir tous les deux, et certainement encore de belles aventures et rencontres en Italie !
RépondreSupprimergros bisous
Tatie isabelle
le lien sur les photos Argentine (de la Patagonie à Buenos Aires)ne fonctionne pas... Dommage :(
RépondreSupprimerSuper vous voici de retour près de nous, vous avez surement beaucoup de choses à raconter. C'est cool vous rentrez avec des images plein la tête !!! Moi aussi je pense que Peking Express c'est pour vous !!
RépondreSupprimerA très bientôt, Gros bisous
eh bien , rien que de lire la fin de vos aventures en Amerique latine, ca me donne aussi une boule au ventre! je connais trop bien le sentiment...mais la meilleure boule au ventre, c'est celle des retrouvailles ;-) bonne continuation mes p'tits dinguos!!
RépondreSupprimerBenvenuto in europe gli sportivi !!
RépondreSupprimerAAAAaaahhhhh on fait moins les malins en Italiens ;-)))
BisouSSS
Que d'émotions de savoir que votre voyage se termine prochainement,nous avons hâte de vous revoir, et surtout j'espère que vous nous rapporterez du soleil et de la chaleur.
RépondreSupprimerDans vos récits, on n'en trouve déjà, mais ici, nous sommes vraiment en manque.Je pense que nous l'aurons quand vous rentrerez...
Profitez bien de ces derniers jours, même si vous êtes beaucoup moins loin de nous et prenez soins de vous, je pense que les retrouvailles vont être intenses avec tous...
Milles gros bisous
On pense bien à vous qui volez vers l'Europe... nous avons hate même si nous allons bientot quitter notre Russie adorée à contre coeur, comme pour l'Amérique latine... Nous aussi ferons l'italie avant de rentrer définitivement (l'appel du bon vin surement ;), avant de commencer cette nouvelle vie, on se comprend je pense. Kiffez bien le chemin qu'il vous reste a parcourir! A trois mois pres on aurait pu pedaler ensemble. La proxima vez! Bonne route en Europe! (Sympa les vélos-stoppeurs dans le camion) élo de toineloavelo
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