Nous avons vécu un excellent dernier séjour à Buenos Aires avec Pablo et Magali. Les préparatifs pour le départ, un dernier asado, une dernière glace et nous voici déjà le 07 Avril. On a eu une sensation étrange une fois assis dans nos sièges de l'avion... Comme si nous avions oublier quelque chose sur le continent de l'Amérique Latine, sans parvenir à savoir ce que c'était... Mais non, tout était là! Et la suite de notre aventure a suivi son chemin, après 12h de vol jusqu'à Madrid et 2h de plus afin d'arriver à Rome. Rome, point de retour en Europe après l'avoir quitté il y a un an et demi, c'est aussi le point de départ vers notre destination finale : Sainte Pazanne.
Mais avant que n'arrive ce moment très attendu (et ce n'est pas demain) nous voici donc à Rome. Une capitale Européenne à la fois moderne et Antique. Un mélange de passé et présent où l'on essaie de comprendre ce qu'on appelle ici, la Dolce Vita. On y passera trois jours de visite intense qui nous ferons un peu oublier l'Amérique Latine, si loin de nous maintenant. Notre hôte de Rome s'appelle Margherita. Une femme à l'emploi du temps chargé mais qui a bien voulu nous accueillir, curieuse de connaitre notre voyage. Margherita parle très bien le Français et c'est avec plaisir que nous lui expliquons, avec détails, tout ce qui nous à plu durant ce voyage en Amérique Latine.
Elle, elle s'est replongée depuis quelques temps dans les études via des cours par internet. Curieuse de tout (et surtout de math), elle passe ses fin de journée à apprendre. Nous nous accoutumons à son rythme de vie et apprécions le repas qu'elle organise dès notre premier soir en invitant quelques uns de ses amis, dont Pablo qui parle aussi très bien le français. Ce soir là, elle nous mijote un excellent risotto. Nous ressortons de cette soirée en ayant découvert les prémisses de la cuisine Italienne et son vin. Pablo est notre guide durant la soirée et nous conseille sur les immanquables à visiter pendant les trois jours où nous restons dans la capitale.
Dès le lendemain donc, nous faisons chauffer les muscles de nos jambes en arpentant les rues du quartier historique : la Plaza Navona, l'église St Luigi de Francesi (Saint Louis des Français) où nous avons admiré trois beaux tableaux de Caravage, le Pantheon et son immense dôme, la fontaine de Trevi, le Capitole et beaucoup d'autres choses défilent sous nos yeux. Rome est un énorme musée à ciel ouvert! Chaque rue, chaque édifice a quelque chose d'intéressant, de beau ou de culturel à connaître. On découvre les "vrais" panini et les glaces Italiennes qui nous rappellent celles d'Argentine et nos papilles n'arrivent pas à décider laquelle est la meilleure...
Le deuxième jour, nous repartons de chez Margherita pour nous enfoncer dans le quartier de Trastevere, puis rejoignons le Tibre (la rivière qui traverse Rome) pour prendre la direction de la cité du Vatican. Tout petit état qui compte un peu plus de 800 habitants et dont le premier passeport est attribué au nouveau Papa Francesco qui, rappelons-le, est Argentin. Pour cette première partie de journée, nous ne verrons que la place Saint Pierre et... surtout beaucoup de monde l'ayant envahit afin de voir et d'écouter la messe que donne le pape tous les mercredis. Bah, on s'avait pas nous! La basilique est fermée et n'ouvrira que plus tard dans la journée, ce qui nous laisse le temps d'aller visiter un peu plus le centre, et de nous promener dans la parc Villa Borghese. Le constat que nous nous faisons est que Rome est une ville très verte. Sans parler de cet énorme parc, la ville est "noyée" d'espaces verts et d'arbres.
De retour au Vatican, les pèlerins ont laissé place aux touristes qui font la queue pour entrer à la basilique Saint Pierre. C'est un lieu qui en impose si on peut dire! Superbe architecture où l'impressionnante immensité de l'intérieur nous laisse sans voix. La basilique peut contenir jusqu'à 60000 personnes. Nos regards ne cessent de découvrir les milliers de détails décoratifs qui nous entourent. Nous irons même "jusqu'aux cieux" en allant découvrir la coupole. A la base de la coupole, ce que l'on pensait être des peintures, vues du bas, sont en fait un assemblage de petits morceaux de pierre de différentes couleurs, telles des mosaïques, composant ainsi les images religieuses. Nous poursuivons notre visite à travers d'étroits couloirs et empruntons un escalier qui monte entre la double paroi que forme le dôme afin d'arriver au sommet et découvrir une vue imprenable sur la place Saint Pierre et sur la ville de Rome.
Le dernier jour, c'est à un autre gros morceau que nous nous attaquons: le Colisée et le Forum Romain. Tout cela se passe de commentaires. Il faut vivre cette intéressante expérience en se promenant dans cette immense lieu et ainsi percevoir le sentiment d'un retour dans le passé, au temps de l'antiquité Romaine. A notre retour, Magherita a tenu à nous faire découvrir le fromage Italien. Elle ne se rendait pas compte du plaisir qu'elle nous a fait. Le fromage est une des choses qui nous à le plus manqué en Amérique Latine! On n'est pas Français pour rien... L'Italie n'a rien a envier à la France de ce point de vue et c'est accompagné d'un bon vin rouge et de Pablo que nous goûtons à de la Mozzarela di Buffala et au Capretto.
Le temps est passé vite et déjà, nous reprenons nos vélos en début d'après-midi du 12 Avril. Cap vers Florence, à 350km de Rome. Nous sortons de la capitale sans encombres mais, évidemment, nous ne sommes pas seul sur la route. Avec Audrey, on avait hâte de rouler en Italie, s'imaginant vagabonder sur des petites routes de campagnes, une pâquerette au coin des lèvres et saluant les rares tracteurs qui croiseraient notre chemin... Mais, ça circule pas mal autour de la capitale et nous mettons du temps à trouver notre petite route pépère. A Rome, nous avons pu trouver des cartes Michelin avec une bonne échelle (1cm pour 4km) sur lesquelles nous avons tracé notre itinéraire tout en prenant les routes qui nous paraissaient le moins fréquentées. Pour ce premier jour de pédalage, le temps est plutôt couvert mais les températures restent agréables pour pédaler. Très vite, nous nous écartons de l'agglomération de Rome, rejoignons le Lago di Bracciano avant d'arriver au 19000ème kilomètres de notre aventure. Autour de nous, des champs cultivés, des pâturages, des arbres, des forêts, du vert partout et... pas mal de traces de civilisation. On se rend compte qu'on ne roule plus dans les pays d'Amérique Latine. Les campagnes sont ponctuées de petits villages assez rapprochés et de maisons particulières. Fini le temps où l'on pouvait rouler toute une demi journée (ou voir plus) sans rencontrer de village! Ca a ses avantages: pas besoin de faire de provisions et on trouve sans problème un robinet pour remplir nos gourdes. Mais pour trouver un petit coin tranquille afin de planter la tente, il nous faudra nous éloigner un peu plus de la route goudronnée. Et encore! Le soir, nous nous enfonçons dans un petit chemin de terre pensant trouver un coin pour bivouaquer... Raté!
Elle dessert des habitations et finie en cul de sac. Seul les chiens et leurs aboiements nous accueillent. Armé de notre guide de conversation en Italien, nous reprenons nos bonnes vieilles habitudes en partant demander un bout de jardin chez les particuliers. Même si la langue peut paraître proche du Français et de l'Espagnol, la prononciation est difficile pour nos petites bouches imprégnées de la langue catalane. Par chance, nous tombons sur Mauro. Un homme de 64 ans ayant un peu vagabondé et parlant l'anglais. Il nous accueillera dans sa grande maison qui paraît être en travaux depuis un moment et où il y vit seul. Nous aurons droit à un lit pour cette nuit, une douche chaude et un repas italien cuisiné par Mauro: pâtes avec "un peu" d'huile d'olive, d'ail, de tomates et "un peu" de Parmesan. On aurait pu penser que manger encore et toujours des pâtes (qui est la base principale de notre alimentation depuis un an et demi) nous aurait gavé. Mais, les pâtes italiennes ont un autre goût dont on ne se lassera pas tout de suite. Nous passerons donc cette première soirée, plus qu'agréable, en compagnie d'un italien charmant et intéressant.
Cette première approche des locaux fût encourageante et durant les 4 jours suivants, malgré nos lacunes en italien, nous rencontrerons des gens qui nous accueillerons volontiers dans leur propriété. Nous avons été surpris aussi par le nombre de gens qui parlaient anglais ou français. Ainsi, notre trajet jusqu'à Firenze (Florence), en passant par les lacs di Vico et di Bolsena, se fera avec un temps parfait. Pas de nuages, un ciel bleu, 30°C de température mais avec un petit vent frais... Les routes de campagne que nous empruntons nous font passer par les petits villages de la Toscane. Villages perchés sur des petites collines et entourés de champs de couleur vert flashy d'oliviers et de vignes. C'est comme si on regardait les tableaux des Maîtres de la Renaissance. Tout ça pour dire que ça monte, ça descend, ça re-monte et ça fait chaud sous le casque... Nos journées s'achèvent avec un dénivelé positif de plus de 1200m. Le record sera de 1624m et on peut dire qu'on a bien dormi ce soir là! Le 16 Avril, nous faisons une halte rapide à Siena (Sienne) afin d'admirer sa fameuse place de Campo, pavée de briques et en forme de coquille. Toutes les rues y mènent et c'est le vélo à la main que nous explorons les ruelles sinueuses de cette ville aux allures médiévales intactes. Entre Sienne et Florence, nous roulons sur la route 222: la route du Chianti.
Nous pénétrons à Florence au petit matin du 17 Avril. Nous nous posons dans un camping à deux pas de la place Michelangelo, sur les hauteurs de la rive Sud de la Rivière Arno. De là, nous découvrons la ville Renaissance. C'est ici qu'il y a la plus grande concentration au monde d'oeuvres d'art de cette époque. Mais l'idée d'aller piétiner dans un musée de nous enchante pas et même si les muscles de nos jambes et de nos fesses se font bien sentir après les montées et descentes des routes de Toscane, nous préférons déambuler dans les rues étroites de la ville afin de la découvrir. Le premier jour, nous avons rapidement fait connaissance avec les lieux principaux de la ville. Piazza Santa Croce et l'église gothique du même nom, la piazza de Signoria où la réplique de la statue de David de Michel-Ange côtoit celle d'Hercule (de Baccio Bandinelli) et de Neptune (de Bartolomeo Ammannati). Au Sud de la place, d'autres statues très impressionnantes sont disposées sous la Loggia dei Lanzi. Puis, en se perdant dans les petites ruelles, nous arrivons sur la Piazza del Duomo où trône la cathédrale Santa Maria del Fiore (Duomo).
Elle est impressionnante par sa taille et ses milliers de détails décoratifs extérieurs composés essentiellement de marbre vert, blanc et rose. Mais le top, c'est le dôme gigantesque. A l'époque, ce fût un exploit d'édifier un tel élément de 42m de diamètre à 50m du sol... Exploit attribué à Brunelleschi qui a eu l'honneur d'être inhumé dans la cathédrale. Bref, on l'a bien compris, Florence est une belle ville Renaissance où il fleure bon se promener dans ses ruelles afin de se cacher des rayons du soleil et découvrir ses architectures grandioses. Mais, ce qu'on a préféré, c'est découvrir le poumon de la ville tel qu'on aime le faire: aller butiner tels des abeilles parmis les étalages du marché central. Fruits, légumes, jambons, fromages, pâtes de toutes formes et couleurs, composent l'essentiel des lieux. Il faut se retenir de tout tester! Mais ce dont nous ne manquerons pas de tester durant trois jours à Florence, ce sont les glaces.
Le 20 avril, nous partons rejoindre la côte et prenons la direction de La Spezia. Ce fût une longue journée de plus de 100km, mais avec de faibles dénivelés et des pentes douces qui suivent la rivière Arno. Le lendemain, un dimanche, nous partageons la route qui mène à la côte, avec beaucoup de cyclistes. Les vélos ultra léger se mêlent aux vélos de balade du dimanche et à ceux qui font leur marché. Il y a des vélos partout lorsque nous arrivons à la ville de Viareggio où nous retrouvons la mer Ligurienne (une partie de la mer Méditérannée). En longeant la côte, nous passons par des villes qui sont au touche à touche... Toute la côte est urbanisée sur des kilomètres. Nous quittons la Toscane pour entrer dans la région de la Ligurie. Géographiquement, c'est une région qui suit toute la côte de La Spezia jusqu'à la frontière Franco/Italienne. Ce qui lui donne sa forme de croissant. Genova (Gênes) est la grosse ville portuaire qui sépare la région. De part et d'autre de Gênes, on distingue deux côtes à l'atmosphère différente.
A l'Ouest, la Riviera du Ponant est réputée pour ses stations balnéaires haut de gamme. Ca sent la côte d'Azur, ca sent la France qui se rapproche! De l'autre côté, Est, la Riviera du Levant. C'est par ce côté que nous nous engageons dans cette région qui se distingue par ces montagnes (les Alpes et l'Appenin) qui semblent littéralement plonger dans la mer. Nous sommes sur un terrain qui est loin d'être plat et c'est dans un paysage "sauvage" de la Ligurie que nous arrivons. La région des "5 terres", dit Cinque Terre, est un alignement de cinq villages de pêcheurs accrochés aux falaises qui surplombent la mer. On peut les visiter les uns après les autres en prenant le train qui traverse les paysages par de nombreux tunnels. On peut aussi parcourir les sentiers de randonnées qui les relient ou encore suivre la route qui, à flanc de montagne, dessert chaques villages. C'est par cette 3ème solution que nous découvrons les premiers villages. Nous prenons de la hauteur en cheminant sur des pentes de plus de 14% quelques fois et nous faisant prendre de la hauteur (+600m) à travers un paysage fait de cultures en terrasse. Partout, nous voyons ces terrasses où poussent oliviers et vignes. A la fin de la journée, il nous semble difficile d'envisager de bivouaquer dans le coin tellement les pentes sont raides et les propriétés clôturées. Mais après s'être renseignés du chemin, nous apprenons que la route principale entre les villages de Corniglia et Vernazza, est coupée suite à un effondrement de terrain survenu en octobre 2011. Depuis cette date, la route est en travaux et les véhicules doivent descendre par la route secondaire jusqu'au village et remonter de l'autre côté afin de rejoindre la principale. On nous conseille d'aller voir si nous pouvons passer la zone d'éboulie et trouver un lieu pour camper ensuite. Très bon conseil! Après quelques accrobaties, nous passons l'effondrement et nous nous retrouvons sur cette route empruntée seulement par les véhicules de chantier et nous laissant le loisir de bivouaquer juste à côté.
Au matin du 22 avril, c'est la pluie qui nous réveille! Nous sommes obligés de plier la tente toute mouillée et poursuivre notre route. La tête dans les nuages et le moral dans les chaussettes, nous décidons de descendre des 600m d'altitude où nous nous trouvons pour rejoindre le village de Vernazza. De là, nous prendrons un train afin de rejoindre la prochaine ville après cette région des cinq terres. Une fois passés sous les nuages, nous arrivons dans ce charmant village de pêcheurs ou les petits bateaux de pêche remplissent la minuscule place près du port. Les touristes sont nombreux et une belle éclaircie réchauffe nos corps nous laissant profiter d'un bon moment de visite.
Reprenant la route le lendemain, nous entamons 3 jours consécutifs de beau temps à longer la côte italienne. D'un point de vue général, la côte est très peuplée et la route principale S1 que nous suivons ne nous laisse prévoir rien d'autre que des paysages sur-urbanisées, des accumulations d'habitations aisées accrochées à la montagne. Mais, ce ne sera pas tout à fait le cas! Certes, la traversée de grosse ville telle que Genova n'a pas été très fun. Mais la côte est belle, la circulation fluide et certaine portion du littoral voit fleurir des pistes cyclables (et piéton), nous évitant de suivre le relief montagneux et longer au plus près le niveau de la mer. L'une de ces portions se situe entre Ospedaletti et San Lorenzo al Mare et suit l'ancienne voie de ligne de chemin de fer offrant 24km de pur bonheur aux vélos, rollers, poussettes et piétons... C'est d'autant plus plaisant de savoir qu'elle fait partie d'un projet de piste cyclable géante. Celle-ci devrait être prolongée d'une cinquantaine de km, ce qui en ferait la plus longue piste cyclable côtière de la Méditérannée.
Le soir du 25 avril, nous la passons, comme les 3 jours précédents dans un camping car la surpopulation de la région du littoral ne nous a pas motivé à demander à ce qu'on nous héberge... A tort peut-être!!! Mais, bref! Nous sommes heureux car nous passons notre dernière nuit hors de France et que le lendemain nous serons à Nice pour profiter de 2 jours de repos. Là-bas, deux bonnes nouvelles nous attendent. La première est qu'un nid douillet nous est offert. Sur ce coup, nous avons joué la carte du lien familial. Catherine, qui nous accueille, est la tante de ma belle-soeur et elle a été assez gentille pour nous accueillir, nous et notre deuxième bonne nouvelle. Notre retour en France ressemble à un enchaînement de retrouvaille avec la famille et les amis. Et la première de la série est notre copine Florie. Décidée à la dernière minute, Flo nous fera la plus grande joie en venant de Paris afin de passer un week end avec nous. Week-end doublé de bonheur en rencontrant Catherine avec qui nous passerons d'excellents moments autour d'une table et d'un bon repas, à exprimer nos premiers sentiments de retour et à écouter les siens sur notre aventure et ceux de Flo qui nous a suivit à travers notre blog pendant cette année et demi. Nous avons bien profité de ce moment en visitant Nice malgré la pluie qui nous a, quand même, laissé assez de temps de répis pour faire nos vacanciers le long de la promenade des Anglais. Mais, renseignements pris auprès de météofrance, nous craignons que les jours suivants ne soient pas des plus encourageant. Notre prochaine étape: Avignon, où une tripotée de copains nous attendent.
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