Un bon moment s'est écoulé depuis le dernier
message posté… Sans que l'on s'en aperçoive, les kilomètres sont très vite
passés… Les paysages ont défilé devant nos yeux toujours aussi émerveillés… Et
aussi, les connexions internet sont devenues de plus en plus rares dans cette
région bien reculée qu'est la Patagonie Chilienne… D'ailleurs, nous
n'avons pas pu charger les photos du message. Il vous faudra attendre un peu
pour le voir agrémenté des photos ainsi que celles sur le lien des photos par
pays et peut-être une vidéo en bonus...
Nous vous avions donc quitté dans la petite ville
d'El Bolson, connue pour sa tranquillité, sa population hippie, et ses sentiers
de rando faciles et nombreux pour visiter les environs. Nous nous sommes donc
installés dans un camping très sympa durant ces quelques jours. La ville, elle,
organise sa fête annuelle du houblon… Les bières artisanales qui sont produites
dans cette région sont proposées aux touristes de passage, ainsi que toute une
série de produits locaux. Tout est très alléchant mais les prix beaucoup moins,
malheureusement!!
Comme dans quasiment tous les campings argentins,
chaque emplacement est équipé d'un barbecue. Nous nous lançons donc, un soir,
dans une petite grillade de poulet. Le demi poulet est préparé, les herbes, le
citron, l'huile, les petites patates… Tout commence plutôt bien, nous
enchaînons en faisant brûler notre bois…les braises se forment mais, au moment
de rabattre la grille sur le feu on se rend compte que la grille est un peu
haute pour la quantité de braise que l'on a… En tant que non connaisseurs, on
se dit que l'on verra bien… Ca devrait quand même le faire!! Les minutes
passent, les heures aussi, et notre poulet n'a pas l'air d'être prêt a être
dégusté… Les braises, elles diminuent à vue d'oeil… et je commence à me dire
qu'on va peut-être devoir sortir le réchaud pour finir de cuire tout ça!! La
loose!! Nos voisins, nous voyant en galère, viennent à notre secours! Ils sont
argentins, et forcément s'y connaissent en grillade, ils sont aussi en train
d'en faire une, et, il leur reste des braises! Nous avons un peu honte, mais
nous sommes sauvés, le poulet est rapatrié en urgence sur leurs braises et
laissé en mains expertes!! A plus de minuit, nous mangeons enfin notre
poulet!!! L'expérience du soir, nous aura au moins appris quelques trucs sur
l'asado argentin… Il faudra réessayer et ne pas rester sur un échec!!
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Le Cajon del Azul, c'est beau mais c'est froid! |
Nos quelques jours à El Bolson sont finalement bien occupés, nous enchaînons
entre sorties vélo dans les environ et une très jolie rando vers el Cajon del
Azul. Un bus nous emmène à 8h pétante vers le début du sentier, au pied des
montagnes. Nous partons légers pour un jour à travers un sentier très bien
tracé en plein milieu de la forêt. Le parcours ombragé est vraiment agréable,
nous sommes au frais, longeant une jolie rivière. L'eau transparente est très
attirante mais sa température beaucoup moins! Certains touristes courageux font
quand même trempette! Notre rando nous emmène jusqu'à une gorge très resserrée
nommée "El Cajon del Azul". Très joli coin où il aurait été possible
de camper facilement autour de quelques refuges très bien organisés… Nous
n'avions pas prévu cela et devons donc revenir sur nos pas. De retour à El
Bolson, Laurent m'attire vers un centre de bien-être… Mon anniversaire, c'était
il y a quelques jours et mon cadeau arrive, malgré son retard, au bon moment!
Un petit massage d'1h30 va me faire le plus grand bien après cette journée de
marche!!
Le lendemain, juste après avoir posté le dernier
message, notre petit ordinateur, mal-traité ne veut plus s'allumer! Ce n'est
pas que nous avions des choses hyper importantes à l'intérieur mais il est
quand même bien pratique le petit!! Nous le laissons donc chez le réparateur en
espérant que le jour suivant il sera de nouveau sur pied… Nous qui pensions
profiter de cette journée pour un peu d'internet et de repos, nous partons
plutôt à vélo au bord du lago Puelo, pour une journée lecture et sieste. Le
repos se traduit par quand même une quarantaine de bornes à vélo pour rejoindre
le lac, pfff n'importe quoi!! Le lac est parfait pour la baignade et le kayak
avec quelques jolies montagnes en toile de fond. Le soir venu, la partie la
plus difficile nous attend : s'assoir à une belle table avec son amoureux et
déguster une bonne viande rouge accompagné d'une bonne bouteille de vin!
Avant de continuer notre route, nous allons voir
notre petit ordinateur. Verdict : le docteur n'a pas pu faire ressusciter notre
machine, il va falloir s'en passer en attendant de trouver une autre solution.
Nous partons donc d'El Bolson en fin de matinée et suivons la route 40 pour
quelques kilomètres avant de bifurquer vers le parc de los Alerces, notre
prochaine destination. Nous arrêtons notre route du jour devant une très belle
ferme en pierre toute fleurie. Miguel et Toli accueillent les touristes dans
leur salon de thé et font aussi chambre d'hôte… Ils nous laissent camper à
côté, aux bords des champs, où vaches et chevaux broutent l'herbe bien verte.
Leur chien très bien éduqué et sûrement très malin, nous voyant préparer la
popote, vient nous voir nous tendant directement sa papatte pour nous demander
à manger!!
Nous sommes apparemment à deux pas d'une ferme
construite par Butch Cassidy et le Kid. Les deux truands auraient passés
quelques années dans ce coin de l'Argentine au tout début du XXème siècle… Dans
les gens connus qui habiterait la région il y a aussi Florent Pagny qui aurait
sa propriété près du village de Cholila par lequel nous poursuivons notre
route… Enfin, mieux que de rendre visite à Florent, il y a ce jour-là la fête
de l'asado (grillade). Nous arrivons un peu trop tôt dans la matinée, et la
viande n'est toujours pas à cuire!! Dommage! Des stères et des stères de bois
sont par contre entreposés attendant de se faire transformer en braises…
Nous repartons donc assez rapidement pour nous
enfoncer, par une route de graviers vers les premiers lacs du parc de Los
Alerces. Le lago Rivadavia, battu par les vents, nous accueille à l'entrée du
parc. Nous continuons sur ce petit chemin parmi les arbres, les petites
rivières et les lacs. Lorsque nous prenons un peu de hauteur, les points de vue
sont assez chouettes. Le temps est en revanche un peu gris et l'air plutôt
frais… Nous avançons jusqu'à un camping libre (gratuit) pour la nuit. Nous
installons notre tente sous de grands arbres au bord d'un joli lac… Le parc Los
Alerces porte le nom d'un arbre rare et protégé. C'est une variété de sapin qui
ne pousserait que de 0,8 à 1,2cm de diamètre par an et dont les plus grands
atteindraient 60m de haut.
Ils ont
malheureusement été coupés en masse à une époque et sont désormais rares… Nous
n'en avons pas vu ou peut-être que nous n'avons pas su les reconnaître parmi
tous les autres… Lorsque nous reprenons la route le 02 février, il fait un
soleil magnifique. Nous profitons donc des jolies couleurs que le soleil
procure et terminons notre traversée du parc. La frontière chilienne n'est plus
bien loin, mais la route qui y mène n'est vraiment pas agréable, entre grosses
pierres, sable et tôle ondulée... Nous nous arrêtons chez Vicente, un artisan
du coin qui réalise des tressages avec du crin de cheval et des petits objets
en osselets (rotules) de mouton ou de vache…
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rio Futaleufu |
Seulement une vingtaine de kilomètres nous séparent
ensuite de la frontière. Les formalités sont bien plus rapides que lorsque nous
étions rentrés au Chili la dernière fois et tant mieux! Côté chilien :
Surprise, une jolie route asphaltée nous attend. Mais attention, seulement sur
10km, jusqu'à la petite ville suivante!!! Curieux… Nous repartons donc, après
cette très brève surprise, sur une piste bosselée et vallonnée qui nous fait
longer la jolie rivière turquoise de Futaleufu. Nous y campons au bord avec une
famille chilienne, qui a eu la même idée que nous, ainsi que deux argentins à
vélo. Cette rivière est très renommée pour la descente en kayak et rafting avec
les nombreux rapides qu'elle possède. Il faut dire que ça nous donne bien envie,
d'autant plus qu'en kayak ou en rafting, contrairement au vélo, ça descend
toujours!!! Enfin, ce sera peut-être pour une prochaine fois, pour le moment
nous devons poursuivre notre chemin. Le paysage est superbe, la végétation est
assez dense avec de grandes falaises bien verticales qui nous font nous sentir
tous petits et avec l'eau de cette rivière toujours aussi bleue. Nous revoyons
les deux argentins (Sergio et Ariel) qui ont campé avec nous et qui sont
actuellement bloqués au bord de la route, essayant de réparer pour la 3ème fois
la chaîne d'un des vélos. La solution, c'est un petit maillon rapide que nous
avions acheté avant le voyage et qui ne nous avait pas été utile pour le
moment… En espérant que ça tienne!
Les pentes sont ensuite parfois bien raides et les
cailloux nous forcent à poser le pied à terre et à pousser! Nous rejoignons
finalement Santa Lucia, un petit village qui marque pour nous le début de la
carretera australe… Et qui dit carretera australe, dit beaucoup beaucoup de vélos…
Au simple petit magasin d'alimentation où nous nous étions arrêtés, nous sommes
rapidement rejoint par 5 autres cyclotouristes de passage… Comme nous vous
l'avions expliqué auparavant, nous rencontrons depuis un petit moment de plus
en plus de cyclovoyageurs et la carretera australe est une artère encore plus
fréquentée. Il nous est donc impossible de nous arrêter discuter avec tout le
monde et souvent, nous n'échangeons qu'un simple bonjour. Nous continuons pour
quelques kilomètres afin de trouver un campement au bord d'une rivière. Lorsque
nous allions en repartir le lendemain, je m'aperçois de la perte de mon
téléphone… Nous l'avions sorti dans le magasin au dernier village et l'avons
sûrement oublié là-bas!! Oups… Demi-tour oblige, heureusement nous ne sommes
qu'à 7km de Santa Lucia! De retour au magasin, nous retrouvons notre portable
posé sur le comptoir… Ouf, il avait été gardé précieusement par la
propriétaire!
Après une grosse journée de pédalage et un bon
dénivelé avalé, nous sommes bien fatigués… Nous trouvons finalement un camping
pour une petite douche chaude bien méritée après 6 jours de vélo et camping
sauvage!! Le 6 février au matin, nous rejoignons la petite ville de La Junta.
Le temps est un peu gris mais la pluie ne viendra pas… Après cela, la route est
un peu meilleure et bordée de ces grandes feuilles typiques de la région : le
Nalca.
Nous retrouvons finalement l'océan au niveau de la
petite ville de Puyuhuapi. Ce petit village est vraiment typique avec ces
maisons en bois pleins de charme que l'on observe depuis quelques kilomètres
déjà. Leurs toitures, souvent faites de tôle, sont assez complexes et le
revêtement des murs est composé d'une multitudes de morceaux de planche,
disposés en quinconce comme sur une toiture d'ardoise… Quelque chose me dit
qu'elle ne doivent pas être facile à faire en maquette celles-là! La côte est
dans cette région une succession de petit détours… Nous ne voyons donc pas
l'horizon et nous nous croyons plutôt au bord des lacs déjà observés un peu plus
au Nord. Seul l'odeur de mer et les quelques bateaux amarrés sur le rivage,
nous confirme notre présence au bord du Pacifique. Après avoir fait nos
provisions pour les deux jours suivants, nous avançons toujours plus au Sud
longeant la côte. Nous nous arrêtons en bord de mer, dans un camping, pour
profiter d'une journée de repos.
Nous nous réveillons avec un joli ciel bleu lorsque
nous devons repartir. Nous longeons le fjord de Queulat dans le parc national
du même nom. La route s'enfonce ensuite dans les terres en montant, montant en
lacets… Il fait très très chaud, nous dégoulinons littéralement. Arrivés au
col, une énorme cascade déverse une quantité d'eau impressionnante qui semble
venir de nulle part… Alors que nous redescendons, nous voyons un groupe de
voitures et vélos arrêtés sur le bord de la route. Nous nous renseignons de ce
qu'il y a à voir dans le coin et partons finalement pour une marche d'une heure
environ jusqu'à une lagune.
Le chemin commence par serpenter à travers une forêt
enchantée. Ce décor semble tout droit sorti du film du Seigneur des anneaux
avec de la fougère qui recouvre la moindre branche… Nous rejoignons un torrent
et apercevons un peu plus haut un glacier et une cascade qui en sort. Quelques
minutes plus tard nous voilà surplombant la lagune située au pied de la
cascade. L'eau est bleue et des sortes d'iceberg flottent par endroit. Le
spectacle est surprenant et nous sommes bien contant d'avoir fait le détour
pour voir ça! Après avoir repris les vélos et être descendu quelques
kilomètres, nous rejoignons un tronçon de route bitumée qui ravi nos vélos et
nos petites fesses. Alors que nous pensions nous arrêter au prochain point
signalé sur notre carte, pensant que c'était un petit village, afin de manger
un peu et de se réapprovisionner, nous sommes surpris de réaliser en arrivant
sur place que ce n'est qu'un point touristique… 30km un peu difficile à cause
de la fatigue nous font arriver au prochain village avec quelques commerces
pour assouvir notre faim. Nous campons à côté de l'église comme de nombreux
autres voyageurs de passage dans le coin. Nous continuons le lendemain pour
deux jours de plus jusqu'à la grosse ville du Sud : Coyhaique.
Le mauvais temps à l'air de nous rattraper. Nous
restons un jour pour se reposer dans cette ville et aussi pour essayer de
trouver une solution pour notre ordinateur malade! Un réparateur très compétent
est trouvé assez rapidement et l'ordinateur se réveille finalement pendant
notre jour de pause… Nous l'utilisons donc, mais un peu trop à outrance, et le
pauvre à l'air d'avoir du mal à retrouver ses esprits en fin de journée… La
pluie tombe bien ce jour-là et nous avons de la chance de ne pas être sur la
route! Lorsqu'il est l'heure pour nous de repartir, le temps est meilleur et
heureusement. Nous grimpons, le vent souffle quand même et le froid
arrive…
Comme par miracle, arrivés en haut du col, nous
retrouvons Ariel et Sergio les argentins rencontrés il y a quelques jours. Et
comme de bons argentins… Ils ont le maté à la main!! Nous avons droit au deux
derniers matés pour nous réchauffer un peu! La route plonge ensuite vers le
prochain village donnant droit à une jolie vue, certes avec beaucoup de nuages,
sur le Cerro Castillo qui culmine à 2318m. Nous nous installons dans un camping
et rencontrons de nombreux autres cyclotouristes et randonneurs.
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Vue sur le Cerro Castillo... derrière quelques nuages... |
Alors que nous repartons le jour d'après, le vent à décidé d'être de la partie,
la pluie, elle, est assez rare… La route de ripio (piste) est assez mauvaise et
le vent fatigue pas mal. Et, après beaucoup de kilomètres dans les pattes et
quelques gouttes sur la tête, nous trouvons par chance une petite maison
abandonnée qui va être parfaite pour un petit camping. Alors que nous
découvrions notre "jolie" petite maison, un voyageur arrive à moto à
l'entrée… Ce soir, nous allons avoir des colocs. Hector, un espagnol et Jacqui
sa copine chilienne, viennent de crever à cause des ornières du chemin. Ils
doivent s'arrêter pour cette nuit ici. Nous installons notre tente dans la
salle à manger, cuisine, salon, entrée et eux prennent une des chambres. Nous
passerons une soirée agréable à beaucoup rire grâce à Jacqui qui déborde
d'énergie. Un vrai petit clown! Malheureusement, le vent souffle et la pluie
rentre un peu à travers les fenêtres sans vitres de la "salle à
manger"!! Enfin, nous sommes bien heureux de nous retrouver à l'intérieur,
au sec de cette petite maison car il va pleuvoir toute la nuit… Et toute la
matinée suivante aussi!!
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Avec Jacqui et Hector dans "notre" maison d'un soir! |
La pluie nous décourage à quitter notre "chez
nous" mais nous sommes un peu au milieu de nulle-part et nous n'avons pas
beaucoup d'autre choix que de continuer! Le départ est plutôt humide mais
finalement, la pluie s'alterne avec quelques éclaircies… Nous arrivons au
niveau du lac General Carrera, le deuxième plus grand lac d'Amérique du Sud
après le lac Titicaca qui partage sa surface entre le Chili et l'Argentine où
il prend le nom de lac Buenos Aires, c'est aussi une des principale source
d'eau douce du Chili. A notre grand étonnement, malgré un ciel très nuageux, le
lac, formé par les nombreux glaciers du coin est toujours aussi bleu turquoise.
L'ensemble est plutôt très joli entre les averses. Nous longeons ce lac jusqu'à
rejoindre la petite ville de Puerto Tranquilo qui sera notre étape du jour.
Complètement mouillés par les derniers kilomètres, nous prenons un camping et
une bonne douche chaude bien méritée. Alors que nous nous baladions dans le
petit village, nous revoyons Hector et Jacqui qui nous propose que l'on se
joigne à eux et à un couple de français, qui voyagent dans un très beau combi
orange, pour visiter le lendemain la Catedral de Marmol (cathédrale de
marbre).
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La cathédrale de marbre |
Cette excursion se fait en bateau à moteur afin de
visiter les rives du lac. Le marbre étant présent dans le paysage du coin il
borde donc également le lac. Nous visitons des sortes de cavernes, la roche est
parfois très très découpée, forme des colonnes, des pics dans des couleurs
allant du gris au blanc. Le blanc étant la partie la plus pure du marbre. La texture
des parois sont comme creusées d'une multitude de bulles. Cette forme serait
due à la présence de lave à une époque très très reculée… Le point final
de la visite nous fait passer à côté de deux rochers de tailles assez grandes
qui semblent être suspendus au-dessus du niveau de l'eau soutenu par de
nombreuses colonnes. Une très belle excursion animée par la bonne humeur de
Jacqui. Nous qui étions sensés repartir dans la foulée, nous sommes un peu
découragés par le mauvais temps qui persiste. Un peu de nettoyage de vélo
serait aussi bien utile ainsi qu'une petite sieste.
Nous repartons de Puerto Tranquilo le 16 Février, le
temps est vraiment meilleur, nous longeons le bord du lac un petit moment, les
glaciers alentours paraissent tous proches. Nous suivons le fil de l'eau, et
arrivons au bord du Lago Bertrand puis c'est aux côtés du Rio Baker que nous
continuons notre route. Cette rivière a une puissance impressionnante et va
suivre plus ou moins notre itinéraire pendant une bonne partie de la carretera
australe. Ce soir-là, nous arrivons au confluent de la rivière Baker et de la
rivière Nef. Un petit chemin, mène en 5 minutes au bord de ces rivières.
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Lac General Carrera |
Le rio Baker tombe dans un bouillonnement avant de retrouver l'autre rivière…
Les eaux turquoise du rio Baker viennent se mélanger comme pourrait se faire un
mélange de peinture avec les eaux plus vertes claires et laiteuses du rio Nef.
Nous nous arrêtons là pour la nuit, avec quelques chevaux pour compagnie.
Au petit matin, c'est l'heure de reprendre les
vélos. 40km nous séparent de Cochrane ainsi qu'une très grosse montée…
Les
cailloux remplissent la surface de la route, difficile de terminer sur le vélo,
il faut pousser! Nous arrivons finalement à Cochrane où l'on prend une petite
chambre d'hôtel et rechargeons les batteries (au sens propre et au figuré) avec
une bonne nuit, avant d'attaquer le dernier tronçon de cette route mythique.
Les kilomètres avant le prochain point de ravitaillement s'avalent en deux
jours, toujours entourés de très jolies montagnes (comme d'habitude désormais!)
et toujours autant de cailloux sous nos roues parfois déséquilibrées. Nous
retrouvons le rio Baker qui a changé de couleur, c'est largement agrandi et qui
va bientôt se jeter dans l'Océan Pacifique.
Nous arrivons à la petite ville typique et charmante de Caleta Tortel. Nous
sommes au bord du Pacifique, ici les voitures ne circulent pas, il n'y a pas
non plus de routes… La petite localité est connue pour avoir été construite sur
ce bout de côte vallonnée où un jeu de passerelles et d'escaliers en cyprès ont
été construites pour servir de rues. Les passerelles longent la mer, amènent
sur de petites places sur pilotis. Les maisons, elles, sont en bois et tôle et
ponctuent les flancs des collines. Nous prenons un hôtel au bord du parking
d'entrée pour plus de facilité car le camping est situé vraiment à l'autre bout
de la ville.
Le lendemain, nous rencontrons plusieurs cyclistes
sur le parking dont Joël (un suisse) et Jaime (un chilien) avec qui nous allons
poursuivre notre route pour 3 jours vers le point final de la carretera
australe : Villa O'Higgins. La première étape nous amène à Puerto Yungay d'où
un bateau nous attend pour passer un bras de mer. 45 minutes de traversée sont
nécessaires à rejoindre Puerto Bravo.
|
Avec Jaime et Joël |
Comme d'autres cyclistes avant nous, nous nous
arrêtons là-bas pour la nuit, dans un abri qui sert de salle d'attente pour
ceux qui prennent le bateau dans l'autre sens. Le bâtiment paraît tout neuf
avec même des toilettes à l'intérieur! C'est parfait! Nous voyons un petit mot
du couple suisse, Johann et Marie, rencontrés à Mendoza (entre autres) qui sont
passés par là avant nous! Le soir, Joël, hyper motivé à pêcher quelques
poissons, fabrique une jolie canne à pêche. Un clou devient un hameçon, un
câble de frein lui sert de fil et un bout de bambou, de canne à pêche. Après
avoir cherché des vers de terre, ils se mettent à pêcher. Les poissons sont
nombreux et ils auront 5 touches… Mais pas de poissons pour le dîner!
Nous croisons beaucoup de cyclistes qui remontent
vers le Nord. Ils nous avertissent d'un refuge, construit exprès pour les
voyageurs, à mi-chemin entre ici et Villa O'Higgins. Nous nous arrêtons donc à
la fin de la journée suivante dans cette petite cabane en bois. Il y a une
petite cheminée pour s'y réchauffer… C'est vraiment bien d'avoir créer ça il
faut que tout le monde en prenne soin. Sur la route, nous longeons toujours,
les glaciers d'où s'échappe une multitude de cascade et ruisseaux formant des
zones marécageuses et des lacs en contre-bas.
Nous arrivons le 22 à l'extrême
Sud de la carretera australe, déjà!! Il nous aura fallu une vingtaine de jours
pour parcourir cette partie du Chili. Une très très belle région, vous l'aurez
compris qui nous à ravi! Cette zone est pourtant en danger. Un livre et une
campagne de sensibilisation à été créé, le titre : "Patagonia sin represas"
qui signifie "Patagonie sans barrage". En effet, de nombreux projets
seraient à l'étude, menés par de nombreuses entreprises étrangères qui
possèderaient des droits pour exploiter les grosses rivières de la région et
qui envisageraient de créer de nombreux barrages. Tous ces barrages vont, c'est
sûr, dénaturer le paysage de cette merveilleuse région qui reste encore très
"nature". Ce qui met en danger aussi cette région, comme bien
d'autres d'ailleurs, ce sont les incendies qui ravagent les forêts, qui vont
mettre des années et des années avant de repousser, pouvant causer ensuite des
glissements de terrain à certains endroits. En espérant donc que ces projets ne
voient pas le jour…
La suite pour nous, ce sera une traversée en bateau
du lac O'Higgins puis quelques kilomètres pour rejoindre la frontière
argentine. Nous sommes chanceux car nous avions réservé le bateau pour le 23 et
partons donc dès le lendemain, laissant Joël et Jaime qui n'ont pas pu avoir de
place sur le bateau. Nous partons donc, le soir du 22, camper pas très loin de
l'embarcadère d'où partira le bateau. Au petit matin, nous plions notre tente
puis partons sur le bateau pour 1h45 de traversée. Dans le bateau, certains
traversent le lac comme nous pour rejoindre l'Argentine, d'autres partent
visiter le glacier O'Higgins qui se jète dans le lac un peu plus loin. Nous
débarquons de l'autre côté, le temps est nuageux mais il ne pleut pas… Enfin,
pas encore… Nous commençons à avancer jusqu'au poste de douane chilien… Un
petit regroupement de personnes qui vont suivre ce trajet se forme avec
des randonneurs et un autre cycliste… Il y a beaucoup de francophones dans le
lot! Alors que nous faisions tamponner nos passeports, la pluie commence à
tomber… Mince pas de bol!! Nous nous étions préparés à ce tronçon que nous
savions difficile, avec la pluie ça va sûrement se corser un peu plus… Le
trajet se compose de 21 kilomètres de chemin assez mauvais.
Le trajet monte d'abord pour nous, avec un bon
dénivelé, sur un chemin très très caillouteux où nous poussons souvent.
Certaines parties sont ensuite un peu meilleures et nous pouvons pédaler un
peu… Puis, lorsque nous passons côté argentin, le chemin, jusqu'à maintenant,
bien large, se transforme en sentier de trekking. Nous devons marcher à côté du
vélo. Le chemin descend principalement, les racines, les troncs, les pierres
sont des obstacles permanents nous obligeant à soulever très souvent le vélo,
en faisant bien attention à ne rien endommager. La pluie tombe toujours formant
par endroit de la bonne gadoue… Nous devons aussi passer quelques petites
rivières. Pour ces endroits plus périlleux, des pierres et des troncs couchés
ont été disposés pour éviter de mettre le pied dedans… Mais bon, pas évident de
ne pas glisser!!! La fin du chemin descend dans une sorte de gouttière creusée
par le passage des chevaux. C'est un vrai toboggan, un peu trop étroit pour
notre vélo équipé de sacoches!! Enfin, il faut prendre tout ça tranquillement,
un peu comme un jeu, sans s'énerver et le tout est joué!! A l'arrivée de ce
chemin chaotique nous retrouvons la douane argentine. Nous campons avec tout le
monde sous des arbres, pour nous abriter de la pluie qui tombe toujours!!! Je
crois qu'il fallait bien qu'on en chie un peu… Car des jours si pluvieux, nous
n'en avions encore jamais eu!!! Au cours de cette journée mémorable, nous
passerons notre 18000ème kilomètres.
Le jour suivant est meilleur, enfin il ne pleut
pas!! Nous sommes à cet endroit au Nord du lago del Desierto. La vue est,
parait-il, magnifique sur le Fitz-Roy, la mythique montagne de la région qui
est actuellement bien cachée par de gros nuages. Nous enchainons avec une autre
traversée en bateau puis presque 40km de piste pour rejoindre El Chalten. Les
derniers kilomètres sont très longs, nous avons hâte d'arriver chez notre amie
Ariane qui va nous héberger pour quelques jours. Beaucoup de repos seront
d'abord au programme avec, ensuite, de magnifiques randonnées à découvrir… Il
nous faudra aussi penser à la suite, qui reste toujours avec un gros point
d'interrogation??? Est-ce que l'on ne continuerait pas jusqu'au glacier Perito
Moreno?? Est-ce que l'on n'irait pas faire un petit trek dans le parc national
de Torres del Paine?? A vélo ou pas??? Zatize ze kouechtieune!!!
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Ariane et Carli |
Cette région de Patagonie chilienne nous a vraiment
plu et c'est certainement à cause d'elle que nous avons oublié de souhaiter la
naissance de trois petits bout de choux durant la période de fin et début
d'année…. Un gros bisou donc à Virginie, la cousine de Laurent et à son petit
Jules. A Albane, en espérant faire de belles rando avec ses parents Eléonore et
Ludwig, et à Aurélie et Nicolas pour la venue de Léo.
…… Dédé