Finalement,nous sommes restés une journée de plus à Palenque : celle du 21 janvier. A cela, plusieurs raisons... Il faut savoir qu'Audrey et moi, on aime bien faire des listes de choses à faire... Pour ne pas en oublier et surtout parce que c'est un plaisir de barrer de la liste la tâche une fois accomplie. Et comme, on n'avait pas barrer toutes les petites choses qu'on devait faire (connection internet hyyyyper lente) et surtout parce que le lendemain c'était l'anniversaire d'Audrey, on a décidé de prolonger d'une journée notre séjour.
Le soir, je me suis donc éclipsé afin d'aller chercher deux bières et... une rose. La belle fleur a fait plaisir à la belle plante de 27 printemps. Et pour fêter ça encore plus dignement, on est allé au restaurant gastronomique de Palenque, la Selva. On s'est fait plaisir avec deux excellentes piña colada, un plat avec du boeuf, du fromage et une sauce flambée au Grand Marnier et en guise de dessert... crêpe et glace!
Après ça, il a fallut reprendre le vélo afin de parcourir les 170 km (en 2 jours) jusqu'à la frontière Guatémaltèque. En tout cas, on a eu la bonne surprise d'avoir eu des paysages merveilleux. On était un peu sceptique et on pensait retomber sur une route droite et monotone mais nous sommes entrés dans une très belle vallée avec, à notre droite, la Sierra Norte de Chiapas et, plus loin sur notre gauche, une chaine de collines qui rejoint la Sierra Cojolita et la frontière du Guatémala représentée par la rivère Usumacinta. On y a croisé plus de villages que ce qui était indiqué sur notre carte. Nous avons croisé beaucoup de gens. Les plus nombreux sont ceux qui tendent le pouce pour nous encourager. Ensuite, il y a ceux qui fêtent la fin de semaine et sont complètement bourrés (borracho en espagnol) et puis, il y a les enfants qui nous saluent avec un sourire pour la majorité. Une fois, un petit dûr de 8 ans voulait un peso et menaçait ma roue de vélo avec sa machette. Ca arrive rarement! Le soir, nous avons planté la tente sur un terrain derrière une maison faite de bois et de tôle qui était inoccupée. Bien fatigués par cette journée de 97 km, nous nous sommes laissés bercer par les étoiles qui inondent le ciel et par les vers luisants qui entourent notre tente. La féérie du camping sauvage s'est mise en marche.... La vache, qu'on était bien là-bas!
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Début de la Sierra Cojolita |
Le lendemain, nous avons rencontré le propriétaire des lieux et avons parlé un peu avec lui. Il est comme beaucoup de Mexicains que nous avons croisé. Fier, pas très souriant mais curieux de ce que nous faisons. Il nous dit que des tigres viennent jusqu'ici et qu'il en a déjà vu. Pas très rassurant! Nous reprenons notre route pour notre dernière journée au Mexique. Après notre pause déjeuner à San Javier, nous avons traversé la Sierra Cojolita avec une petite montée au début, mais ensuite, ça a été un festival de descentes parmis une végétation luxuriante qui tapissait les parois de la gorge que nous empruntions. Nous avons débarqué de cette étroit passage pour atterrir sur des paysages variés dont certains nous ont fait croire que nous avions changer de continent tellement ils étaient proche de ceux d'une savane africaine. Peu après, nous avons bifurqué vers Fontera Corozal, la ville frontalière, et avons quitté la superbe route asphaltée pour une autre un peu moins en bonne état. La ville ne semble vivre que par le commerce des touristes qui passent la frontière en empruntant la rivière pour ce faire débarquer quelques kilomètres en amont à Bethel. On a eu le temps de se balader dans cette ville aux rues quadrillées et de voir des singes hurleurs. Jusqu'à présent, nous n'avions entendus que leurs cris roques et terrifiants. Le lendemain, mardi 24 janvier, c'était le départ. Finis le Mexique, à nous le Guatémala!
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Derniers coups de pédale au Mexique |
Pour synthétiser, et dire ce que nous avons pensé du Mexique, je dirais que nous avons trouvé dommage d'avoir passé autant de temps dans les régions du Yucatan et de Campeche. On y a vu pas mal de jolies villes et de beaux sites Mayas mais nous avons été conquis par la fin de notre périple dans ce pays. Les montagnes du Chiapas et ses routes sinueuses nous ont offert de magnifiques paysages alors que les routes rectilignes et bordées d'un mur végétal du Yucatan nous ont un peu ennuyées. Mais pas de regret sauf celui de ne pas avoir eu le temps de voir tout cet immense pays. Ce sera pour une autre fois!
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A l'embarcadère de Frontera Corozal |
Bref, nous avons donc remonté la rivière Usumacinta en "lancha", nous et nos vélos, pendant une trentaine de minutes avant d'arriver à Bethel. Pas d'embarcadaire ici. Nous avons remonté péniblement les vélos jusqu'au début du sentier, échangé quelques infos avec les touristes qui allaient dans le sens inverse, changé les derniers pesos qui nous restait contre notre nouvelle monnaie, le Quetzal (10Q = 1€, simple!), puis nous avons roulé sur une piste caillouteuse pendant 3 km jusqu'au poste d'immigration. "Bienvenidos en Guatemala", 40Q par passeport et c'est parti pour une autorisation de 90 jours sur les quatre pays suivant Guatemala, Honduras, Salvador et Nicaragua. Notre objectif de cette journée était de rejoindre la ville de Las Cruces par une piste. Pas très valonnée, mais beaucoup de cailloux qui secouent la mécanique et endolorissent les bras. Les paysages changent peu. Toujours des petites montagnes toutes proches coiffées d'arbres et de grandes prairies. La route était droite et le soleil tapait gentillement. La poussière rouge de la terre se soulève à chaque passage de 4x4, pick-up et bus déglingués pour se déposer sur les herbes qui bordent la route et leur donne une nouvelle couleur. A quelques km de Las Cruces, nous avons renoué avec le bitume. Ouf! Après 55km, ca fait plaisir! Une petite halte afin de faire les courses et nous sommes repartis à la recherche d'un endroit où dormir. Notre choix s'est fait sur le petit rancho de Mardoquéo. Lui et sa femme, Fedesminda, nous ont même proposé une chambre. La pièce est toute neuve. Le carrelage vient juste d'être posé. Pas de porte, pas de lit mais on était bien content de ne pas déplier la tente. Ca permet de gagné un peu de temps le matin. La petite famille vit ici depuis 20 ans et pendant que Fedesminda s'occupe de la maison et du petit dernier, Mardo Estiben, le travail de Mardoquéo est d'apprendre à des chevaux à "danser"... Très gentil et curieux, on a passé un bon moment avec eux. On leur a fait goutter le thé que nous avons et Audrey a offert un ballon au petit. Eux, nous on offert une petite poupée faite grace à des feuilles de maïs. On peut dire que cette première nuit au Guatemala a été riche. Nous leur avons dis au revoir avec une franche accolade et nous sommes remontés sur nos fidèles destriés vers Flores.
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Mardoquéo et sa famille |
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Ca secoue, gentillement! |
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Fin de la piste et
début du bitume |
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Couché de soleil à Flores |
De Las Cruces, nous avons rejoint la route principale qui relie Coban à Flores. Ensuite, les 67 km se sont avalés tout seul. Nous avons croisé de temps en temps des barrrages militaires mais jamais nous ne nous sommes fait contrôler. Un "Hola" et hop, on poursuivait notre petit bonhomme de chemin. On remarque tout de même que les militaires, ici, sont assez jeunes. Le pays sort d'une guerre civile (de 1962 à 1991) et cette ambiance démocratique semble fragile. C'est en arrivant à Santa Elena, avant Flores, qu'on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de gens armés. Ce sont des vigiles ou des gardiens et le moindre magasin ou commerce qui brassent un peu d'argent se voit doté d'un gars avec un fusil à pompe. Impressionnant! Rassurant ou flippant. Nous sommes donc arrivés à Flores le 25 janvier. Flores est une petite île située au Sud du lac Péten Itza. Charmante et tranquille. Notre hotel choisi, nous sommes partis à la découverte de l'île mais il y a peu de gens. Quelques touristes sur les pontons de bois se font dorer la pillule. Puis, nous avons compris : il y avait un match de foot et tous ce sont regroupés dans les bars pour voir ça autour d'une bière. Il est impressionnant de voir leur intérêt pour ce sport. Pourtant, ce n'est pas l'équipe nationale du Guatemala qui jouait mais le Real Madrid contre le F.C Barcelonne... Nous sommes passés devant un bar, vide celui-ci, où la jeune serveuse assise sur une chaise regardait le match. Après l'avoir dépassé, nous avons entendu un bruit de chaise et la voix de la serveuse qui criait "Goal, goal, goaaaaal". Le soir, au hasard d'une rue, nous nous sommes retrouvés sur les quais où des marchands vendaient des petites spécialités. On a écouté notre estomac et essayé un peu tout mais on a eu une petite déception pour les desserts... Un gâteau au chocolat qui baignait dans de l'eau et un flan de couleur orange au goût un peu bizarre.
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Christian, Mireille..... |
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... et leur moto |
Le lendemain, nous sommes partis pour la direction de Tikal et quelques 30 km plus tard, dans le sens inverse, nous avons croisé une moto qui nous a rappelé quelqu'un. Et oui, c'était bien Christian et Mireille que nous avions croisés à Palenque. Ils revenaient de Tikal et s'en allaient sur Flores. Du coup, petite pause à discuter. Ca nous a bien fait plaisir de les voir. Quelques kilomètres encore plus tard, nous avons atteint les 4000 km. Ca défile, ça défile! Puis, avant de rentrer dans le parc du site archéologique, nous nous sommes arrêtés à une petite échoppe et au moment de repartir, plus de casquette sur mon guidon.... Bordel, on m'a piqué ma casquette! Certainement, les gosses qu'on a croisés. Tant pis! On essaye de voir le côté positif: ce n'était que la casquette et pas de l'argent ou pire, mon passeport. Et cette mésaventure nous a servi de piqûre de rappel! On s'était un peu relaché sur la surveillance des affaires depuis pas mal de temps et on oublie vite qu'on est pas dans le monde des bisounours! Nous sommes donc arrivés à l'entrée du parc où nous nous sommes déchargés de 150Q par personne. Après ca, 17 km nous séparaient encore du site, le temps menaçait et les panneaux de signalisations, dès notre entrée au parc, nous ont avertis: Attention, passage d'animaux. On est vraiment dans la jungle, la vraie. Celle avec ses bruits et ses silences inquiétants. Nous sommes donc arrivés juste à temps au camping où nous nous sommes installés sous une palapa et sur une dalle en béton pendant que la pluie tombait. A noter, qu'il est plus facile d'avoir une tente auto-portante, car comme nous l'avons déjà vu au Mexique et maintenant au Guatemala, nous devons planter notre tente sur un sol dur. Heureusement, la dalle était fisurée... Ce qui nous a permis d'y coincer les sardines!
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Ca, ça va, c'est pas méchant! |
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Même pas peur! |
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Bof! On en a vu d'autre! |
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Ahhh! Mais qu'est ce que c'est?
ça fait trop peur! |
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Temple V |
Tikal est un site gigantesque où plusieurs pyramides et monuments impressionnants sont enfouis dans une jungle intense. Il y a une ambiance ici, une athmosphère particulière. On découvre les différents édifices en marchant sur une sentier qui serpente à travers de grands arbres tels que le Ceiba (Kapokier), l'arbre national sacré et le Sapotiller qui servait au Mayas dans la construction de leur charpente et aujourd'hui, les "chicleros" en récoltent la sève pour faire de la gomme à macher (en espagnol, chicle). On se balade à travers la jungle et la découverte de sites Mayas transforme notre visite touristique en balade exploratrice. Les plus haut monuments dépassent la cime des arbres avec leur 45, 55 et jusqu'à 64m. De là-haut, nous avons une superbe vue sur l'ensemble du site. Nous avons également rencontré pas mal d'animaux comme les singes araignées, les singes hurleurs, un pivert et sa belle crète rouge, quelques perroquets, un faisan, des pavo ocelado (jolies dindes), des Corolitas, un agouti (sorte de lapin sans oreilles), on a même aperçu un renard gris et beaucoup de Coati qui se baladent autour des palapas dans le camping. Gentil et mignon, pas comme les douzaine de tonne de moustiques qui nous ont attaqués pendant les deux soirées que l'on a passé là-bas.
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Temple I |
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Vue du temple IV |
La journée de notre départ de Tikal fût la plus courte en distance parcourue, mais c'est parce que nous savions que le paradis n'était qu'à 35 km. Nous sommes donc revenus sur nos pas afin de nous arrêter à El Remate, situé à l'Est du lac Péten Itza. C'est un petit village tranquille à l'atmosphère paisible et bucolique avec ses maisons éparpillées. Nous avons choisis celle de Doña Tonita qui offre des petite chambres modestes dans une maison particulière. L'ambiance est familliale, on partage les toilettes avec la famille, on vit avec les chiens et les poules et on voit passé le petit dernier, cul nu, à travers la cour pour rejoindre la maison. Pour nous, c'est un paradis car dans notre définition du paradis, il n'y a pas de moustiques! De plus, la vue est imprenable sur le lac et le petit ponton en bois noircit par le soleil. L'eau est super calme et limpide. Les nuages se reflètent dedans et l'image d'un miroir géant se dessine à nous. On y a passé deux jours et trois nuits à rien faire... Enfin si : lessive, mecanique des vélos, tri des photos, écriture des carnets, leçon d'espagnol, bouquinage... Les choses ordinaires que l'on prend le temps de faire lorsqu'on a du temps. Nous avons été au Biotope Cerro Cahui qui est une forêt au bord du lac où on peut s'y balader et voir des animaux. La promenade était sympa et de plus, on a eu une vu impressionnante sur le lac. Le dernier soir, nous avons rencontré Patrick, un suisse qui voyage depuis très longtemps. De bons conseils, il a sû relativiser les choses quant à la supposé insécurité au Guatemala.
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Vue de notre chambre...... |
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Le lac Peten Itza |
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Victoria, Ena, Ana et deux français. |
Nous sommes donc parti d'El Remate le 25 janvier. La route qui longe le Nord du lac est en fait une piste... Mais le sol est bien tassé et pas trop de cailloux. Malgré un temps encore un peu nuageux, la proximité du lac et de la forêt, où l'on a aperçut des singes, a rendu la balade surper agréable. Vers midi, nous avons retrouvé le bitume en rentrant dans la ville de San Andrès. Et durant l'après midi, il a commencé à pleuvoir. Une petite pluie fine (genre bruine) qui s'est transformé en petite averse. Et c'est lorsqu'une de ces petites averses s'est annoncé que nous avons cherché un endroit où planter la tente. Nous avons frappé à la porte du seul rancho des alentours et la propriétaire, Ena, nous a accueilli chaleureusement. Elle vit avec ses deux filles, Ana et Victoria. A l'abris, sous le porche d'entrée, elle nous a fait asseoir, nous a offert les journaux d'aujourd'hui et s'est mise à nettoyer une pièce de la maison pour nous. Grand acceuil! On s'est fait inviter à manger et on a pu parler de la politique et du pays. Les affiches électorales, qui jalonnent les routes, annoncent un nouveau président. Il y a trois mois Alvaro Colom à laissé la place à Otto Perez Molino, du Partido Patriota, qui est sensé limité la corruption et la violence des "bandidos". Ena nous en a raconté quelques histoires pas très jojo. Mais rien d'inquiétant en ce qui concerne les touristes. Un poil rassuré, nous avons passé une nuit bien au sec alors que la pluie tombait. Le lendemain, Anna nous a offert un livre qui raconte l'histoire de la région du Péten... en espagnol. Le geste était très sympa et ça nous fera une belle lecture.
Le lendemain, nous avons repris la route pour Sayaxche. La route reste plate, les villes s'espacent de plus en plus, puis, nous sommes descendus doucement vers le Rio de la Passion. De là, nous avons pris un bac pour le traverser et nous sommes sortis de Sayaxche, grosse bourgade bien active, pour nous enfoncer encore un peu plus dans le bas Peten. Les villages que nous avons traversé sont très authentiques... Les femmes portent le Huipiles, une sorte de châle, très typique du Guatemala. Suivant la région, il peut être tissé et brodé de différents motifs mais ici, il s'agit plus de dentelle de couleur uni (blanc, rose, bleu...). Les routes ne sont jamais complètement désertes. Toujours, on aperçoit quelqu'un ou quelque chose. C'est comme ça que nous sommes tombés sur notre première migalle vivante. Enfin, le temps de lui dire un bonjour, de prendre deux photos et elle s'en est allé traverser la route pour mourir sous les roues de la camionnette qui venait dans le sens inverse. C'est balot, ça!
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On sait s'occuper quand on nous laisse une maison. |
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La famille Kekchi d'Emilio avec Elvira et Cyndi |
A la fin de la journée, après 99km, et alors qu'Audrey demandait l'hospitalité à une jeune femme, c'est un homme bien sympathique qui est venu me parler. Emilio nous a proposé de nous loger pour la nuit. Une petite place sur le sol en terre de la cabane qui sert de cuisine, et où sa femme Elvira faisait les tortillas à la main et les cuisait sur le foyer. On n'a pas joué les chochottes et la douche a été un peu sommaire. Les murs de la cabane sont en planches de bois posées à l'horizontal et le toit est fait de feuilles de palmier. On a parlé espagnol en buvant le café qu'ils récoltent. Mais, Elvira ne comprenais pas toujours ce que nous disions car, dans la région, les gens parlent les Kékchi et Emilio et ses quatre enfants nous ont alors appris quelques mots... "Kabanu": bonjours, "bentioch": merci, "ilan": assieds-toi, "jowanchik": à bientôt.... Comme au Chiapas, et dans certaines régions reculées comme celle-ci, les habitants connaissent la France mais on sent qu'ils ne savent pas vraiment la situer dans le monde et nous demande qu'elle langue nous parlons là-bas. La nuit tombe et nous utilisons le foyer de la cuisine pour faire cuire nos pâtes et préparer notre diner sous les yeux curieux de la famille et de tout ceux qui se sont invité à voir les "gringos". Vers 20h30, nous nous retrouvons tout seul car tout le monde est partis au temple. Bien fatigués, nous avons donc décidé d'étendre la bâche sur le sol, de gonfler nos matelas et de nous faufiler dans nos sac à viande avec une lampe sur le front et un bouquin à la main. Joli tableau que la famille et d'autre personne de retour du temple découvre. Nous nous sommes retrouvés entourés d'une dizaine de paire d'yeux qui nous observaient en buvant leur café. On rigole... Ils rigolent! Puis, ce sera une séance école où nous leur avons appris à dire quelques mots en français. Tôt le matin, vers 4h30, Elvira est revenue pour préparer le petit déj'... Vers 6h30, il y avait de l'animation autour de nous et nous nous sommes donc réveillés. Après un séance photo, très sérieuse, nous avons repris notre route vers Semuc Champey.
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Petit moment de galère avant la pluie.... |
Au petit matin, et toujours un peu sous l'humidité, nous avons découvert de beaux paysages. Nous nous sommes approchés des montagnes que nous voyions la veille (Sierra Chinaja) afin de rejoindre la ville de Sébol. De là-bas, nous savions qu'il allait falloir monter. Seulement, après ue halte pour s'abriter de la pluie, nous avons rencontrés trois hommes qui nous ont appris que la route n'est plus asphaltée quelques kilomètres plus loin. Oups! Trop long de faire demi-tour pour repasser par Coban. On a donc décidé de prendre un bus à la ville voisine. Arrivés au village d'après, nous nous sommes renseignés et un homme nous a affirmé qu'il y en a un dans une demi heure. Le temps de prendre un petit poulet frit... Ensuite, nous avons attendu, attendu... Au bout d'une heure et demi, nous avons revu notre homme et nous lui avons demandé si le bus allait enfin arrivé mais il nous a dis que non! Seulement demain matin! Nous décidons donc de continuer jusqu'au prochain village pour faire le plein d'eau et acheter de quoi se restaurer. Puis, nous voulions avancer jusqu'à trouver un endroit où dormir, ou bien, chopper un camion qui puisse nous emmener... Seulement voilà, pas de village et le bitume s'est tranformé en terrain très caillouteux. A cela, ajoutez une belle pente continue de 9 à 10%.... La somme équivaut à une belle galère! On s'est enfoncé vraiment dans une région reculée et les rares personnes que nous avons croisés ne parlaient pas bien espagnol. On a continué jusqu'à ce que la pluie et l'heure nous pousse à aller demander de l'eau à une maison. Là, quelques femmes ont été surprises de nous voir arriver mouillés de sueur et d'eau de pluie. Aucune ne parle l'espagnol! Mais après quelques rires et gloussements, elles ont été très gentilles et nous ont donné deux litres d'eau. Nous avons continué de grimper à la recherche d'un petit coin, et enfin, nous sommes tombés sur une tienda (magasin) ouverte. En bavardant avec le proprio du magasin et un jeune homme, nous apprenons qu'un bus pour Pajal passera demain à 5h30 du mat. Il est certain qu'on n'aurait pas pu faire ce trajet à vélo. On a donc décidé de poser la tente sous le porche du magasin, bien au sec, sur la dalle de béton et de se lever tôt.
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Au petit matin, à l'arrivée à Pajal!
En arrière plan, la piste caillouteuse.... |
Ce matin là, à 4h30, nous nous sommes donc réveillé. Une heure plus tard, tout était plié et , notre petit bus était là. Les vélos sont montés sur le toit et dans la précipitation, on en a oublié d'enlever la bouteille d'essence du réchaud, fixée au porte bidon. Nous avons bien cru qu'elle allait se décrocher du vélo à chaque secouse. Nous sommes arrivés à Pajal à 7h30, avec un bon petit brouillard et serrés comme des sardines car le bus a fait le plein au fur et à mesure du trajet. Bilan, aucune casse, aucune perte et le tout pour 10Q chacun. A Pajal, nous avons renoué avec le bitume qui va jusqu'à Coban. Mais, c'est vers Lanquin puis, Semuc Champey que nous allions. La route rocailleuse que nous avions quitté, nous l'avons retrouvé 20 mètres plus loin. Notre petite galère continue? Pas trop car, en fait, ça descend. Nous avons donc plongé dans une vallée avec un superbe paysage pendant 1h30. Debout sur les pédales pour amortir les chocs, les mains sur les freins en permanence et la roue arrière qui glisse sur les cailloux. Le peu de montée, en arrivant à Lanquin, nous a fait comprendre qu'il ne sera pas possible de remonter la route. Nos pneux sont trop lisses et nous pédalons dans la semoule! A Lanquin, un homme nous a proposé de nous emmener à l'hôtel Las Marias que nous avions vu dans le guide. Le trajet est gratuit. Cool, on a eu un peu de temps pour profiter du paysage. La route pour aller à Semuc est pire: des pentes énormes que même le 4x4 pick-up a eu du mal à monter et le coin est totalement perdu. Il n'y a que deux hôtels et pas de quoi acheter quelque chose pour se faire à bouffer. On a donc consommé!
Semuc Champey, c'est... comment dire : un lieu merveilleux et unique. Au milieu de la forêt qui tapisse la vallée enclavée (où passe le fleuve Cahabon), on découvre une succesion de piscines naturelles où l'on peut plonger des unes aux autres et où l'eau est bleu turquoise. En amont, l'eau très agité du torrent plonge dans une grotte et passe sous tous ces enchainements de piscines pour réapparaître 200m en aval. C'est vraiment incroyable! Après avoir payé l'entrée au parc, on est allé découvrir ce site depuis le mirador. Vues sensationnelles. Puis, on est allé voir ça de plus prêt pour y rester une bonne partie de la journée. On conseille vraiment ce petit coin du monde.
Notre galère de la veille a été largement récompensée.
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Du mirador, ça donne ça! |
Le lendemain, nous sommes donc remontés, en bus collectivo, jusqu'à Pajal. Là où la route asphalté commence, afin de rejoindre Coban. 50 km à travers une belle région reculée qui petit à petit renoue avec le monde moderne d'une grande ville. Nous restons deux petites journées ici avant de repartir vers le Lac Atitlan.
.....................................Lolo