Ca y est, on est partis vers le sud! Nous avons donc quitté Merida le 02 Janvier, notre but étant de relier Campeche. Notre première étape a été un peu longue avec environ 90km au compteur. Le paysage que nous avons traversé a toujours été aussi plat avec cette végétation luxuriante de chaque côté de la route. Vers la fin de cette journée, nous avons aperçu enfin nos premières "montagnes" qui se sont dessinées au fond! Quel plaisir d'avoir un peu de changement dans ce paysage! Nous avons donc attaqué ces premières petites pentes avec un peu de difficulté après les coups de pédales de la journée! Elles se sont finalement avérées assez courtes... Nous nous sommes installés pour 2 nuits dans une petite chambre à quelques kilomètres des fameuses ruines d'Uxmal.
Après une bonne nuit reposante, nous sommes arrivés assez tôt sur le site Maya, pour en profiter, avant que la majorité des touristes n'arrivent. Uxmal est vraiment bien plus impressionant que les premières anciennes cités Maya que nous avons visitées. Les ruines, très bien restaurées, sont très finement décorées de sculptures de masques, de serpents, d'inscriptions en hieroglyphes. N'ayant pas pris de guide, on s'est un peu culturés en lisant notre bon vieux Routard et les panneaux explicatifs en espagnol, et en écoutant à droite à gauche les guides des autres touristes, ... un peu en anglais, un peu en espagnol! En tous cas, on s'est bien plu à grimper sur toutes les pyramides : ça fait les cuisses, ça aussi, je peux vous l'assurer! Et ça change du vélo... Bref, c'est un très joli site avec de belles pierres sculptées, des édifices très impressionants et de jolies pelouses bien tondues... On imagine difficilement le boulot monstre des arquéologues qui ont découvert ce genre de sites enfouis et détruits en partie par la jungle qui la recouvrait totalement! Bien entendu, ce que l'on a visité n'était qu'une partie de la cité Maya de l'époque (IXème et Xème siècle).
On a repris la route le lendemain pour 2 jours de vélo jusqu'à Campeche. Dans l'après midi, nous nous sommes arrêtés, curieux, visiter de toutes petites ruines Maya. Un guide nous a expliqué quelques détails très intéressants, notamment sur la façon dont ils récupéraient les eaux pluviales (sachant qu'il n'y a pas de rivières, ni de cenotes dans cette région). Ils créaient donc des réservoirs dans le sol qui récoltaient l'eau de pluie. Avant de partir, notre guide nous a généreusement offert quelques oranges et mandarines. Pour cette nuit là, nous avons dormis sur la place centrale d'un petit village rencontré sur notre chemin : petite pelouse bien plate à côté du commissariat. La nuit est assez fraîche et nous avons donc ressorti hauts thermiques et polaires pour l'occasion.
Nous avons passé la barre des 3000km le lendemain. Le paysage a changé doucement, est devenu légèrement valloné et plus propice à l'agriculture et l'élevage. Nous avons longés nos premiers grands champs de maïs, les haciendas et les ranchos sont devenus très fréquents sur notre route ainsi que les énormes camions semi-remorque (à deux remorques SVP!) qui nous dépassaient! Pour la pause du midi, nous nous sommes arrêtés dans l'un des nombreux bouibouis que l'on trouve sur le bord des routes et qui proposent des Pollos asados (poulets grillés). Nous avons bien sûr choisi le poulet entier à partager accompagné de spaguettis, de haricots noirs en sauce, de la petite sauce piquante obligatoire avec quelques tortillas... un vrai délice après une bonne matinée à pédaler!
Pollo asado, enfin ce qu'il en reste... |
Les rues du centre de Campeche |
Nous sommes donc arrivés à Campeche en début d'après-midi du 5 janvier.
Campeche est une ville côtière anciennement fortifiée (côté golfe du Mexique). Le centre-ville est constitué d'anciennes maisons coloniales joliment rénovées et repeintes de plusieurs couleurs pastels. C'est une ville bien reposante où nous sommes restés en auberge de jeunesse. Nous sommes arrivés au bon moment car ce jour là, les rues sont très animées : c'est la veille de l'Epiphanie. Au Mexique, l'Epiphanie est le jour où, pour les enfants, les rois mages apportent les cadeaux, et, pour les adultes c'est l'occasion de partager la "rosca" (équivalent à la galette des rois). C'est une brioche en forme de couronne avec des fruits confits dessus. Nous avons donc arpenté les rues bondées où de nombreux stands vendaient des jeux, des peluches... Nous, ce qui nous intéressait le plus c'était la brioche, et on en a trouvé une énorme que la ville vendait 10$Mex la grosse part. On en a pris forcément une chacun avec un délicieux café à la canelle et au chocolat. La brioche avait des noix à l'intérieur et des fruits confits sur le dessus... elle était vraiment délicieuse! Après avoir mangé une petite bouffe mexicaine notre gourmandise nous a attiré de nouveau vers les brioches, où on a fait quelques réserves pour le lendemain! Le jour suivant a été plus tranquille, nous avons joué les touristes en nous baladant dans les rues du centre-ville et le long du malecon (remblais qui borde la mer).
vue du zocalo |
Nous sommes repartis le 07 Janvier pour 5 jours de vélo au programme afin de rejoindre Palenque. Le premier jour, nous avons longé la côte. La route était assez fréquentée mais la vision de la mer a rendue cette étape assez sympathique. Nous observions les pélicans plongeant chacun leur tour à la recherche de poissons, et les iguanes qui se faisaient tranquilement doré la pillule sur les rochers et qui s'enfuyaient à notre passage. Après une bonne journée nous nous sommes arrêtés dans un petit village côtier. Il y avait la plage, quelques cocotiers, des palapas (constructions en bois, au toit de feuilles de palmiers). Un pêcheur était sur le point de partir sur son petit bateau et on lui a demandé si on pouvait planter la tente sur la plage pour la nuit, évidemment aucun problème. Nous nous sommes donc installés sous une palapa et comme il nous manquait de l'eau pour notre toilette nocturne, nous sommes partis en demander à la maison verte (la maison où habite Enrique, le pêcheur). Son père, de 70 ans nous a accueilli avec ses amis et nous a tout naturellement offert l'eau du puit. Ils nous ont proposé de revenir pour manger, et comme une invitation ne se refuse pas, nous sommes retournés les voir après un petit rafraichissement. Dans une poêle, le poisson nous attendait... en sauce, avec du riz et forcément de la sauce piquante, on s'est régalé! Alors qu'ils nous regardaient mangé nous avons discuté avec eux... Le sujet de discussion s'est vite orienté autour de dieu et de la religion car ils sont très croyants. Un peu difficile de les comprendre car ils parlaient trop vite pour nous, on a fait semblant de comprendre en acquiesçant! Alors que nous partions pour nous coucher, notre ami de 70ans nous a réinvité pour le petit déjeuner. Nous sommes donc repassés les voir le lendemain. Enrique était rentré de la pêche, et toute la famille, dans la cour, s'affairait a préparer le poisson fraichement pêché. La soeur d'Enrique (27 ans) faisait griller les poissons, et hop, voilà déjà 2 gros poissons entiers qui nous attendaient dans une assiette. Nous en avons profité pour discuter avec Enrique et qu'il nous explique son métier de pêcheur. Chaque jour, vers 16h30, ils partent à 2 sur son bateau. Durant toute la nuit, ils se relaient pour que l'un ou l'autre puisse dormir, on se demande comment. Le retour se fait vers 7h, et c'est le moment pour lui de le vendre aux restos du coin. Après ce petit dej' inatendu, nous leur avons demandé de leur acheter un poisson grillé, et alors que nous allions les payer, ils nous l'offrent. Vraiment gentil....
C'était l'heure pour nous de repartir, nous avons donc continué le ventre bien plein à longer la côte pendant une trentaine de kilomètres. Le midi est arrivé et comme la faim n'était pas au RDV, nous nous sommes juste arrêtés pour boire un bon jus fraichement mixé. Gabriella nous a accueilli, et nous avons bien entendu choisi le verre de 1L (chacun) de papaye, pomme, orange et avoine. Gabriella est vraiment très sympathique et nous avons beaucoup aimé discuter avec elle. Paris est une ville qu'elle avait l'air d'admirer, nous lui avons donc laissé une carte postale que nous lui avons signé. Curieuse, elle nous a demandé nos noms de famille et elle a été toute étonnée, même gentiment offusquée de constater que nous ne portons que le nom de notre père! Nous avons également fait la connaissance de ses 2 filles, et de leur animal "domestique"... Eh oui, nous avons eu la joie de toucher leur petit coco... leur petit cocodrilo! Le gentil petit animal reste en cage et à l'abris de la lumière pour qu'il ne grandisse pas trop vite! Etonnante rencontre!!
Malgré ce très bon moment passé, il était l'heure pour nous d'avaler les kilomètres. Nous avons suivie la route qui rentre dans les terres et, le vent qui nous poussait un peu jusqu'à présent, nous a soufflé en pleine face. Nous avons donc adopté la technique du relai, où chacun notre tour nous affrontons le vent en protégeant l'autre à l'arrière... Nous sommes arrivés tout de même bien épuisés. Un petit village, une belle pelouse à côté du parc et hop on s'est installé.
Les deux journées suivantes n'ont pas été très passionnantes, les villages se sont faits rares sur cette grosse route monotone... Nous avons donc avalé les kilomètres. La circulation est assez importante et nous nous faisons régulièrement klaxonner par camions et voitures, et nombreux sont ceux qui nous font un grand signe de la main pour nous encourager! Il faut savoir aussi que sur toutes les routes assez passantes du Mexique, nous voyons régulièrement plein de déchets, jetés ou déposés volontairement par les conducteurs, c'est vraiment pollué de plastiques divers, de canettes de bière, etc... Pas très jojo tout ça! Pourtant, il y a beaucoup de panneaux de signalisations qui tentent de sensibiliser les conducteurs! Et puis, on voit d'autres choses aux bords des routes... Nous avons vu de nombreux animaux écrasés. Petits animaux sauvages, chiens, oiseaux, chevaux (2fois), vache (1 fois et on imagine l'état du véhicule qui l'a percuté) et surtout des serpents... Parfois, assez balaises! Ils nous paraissaient d'ailleurs pour certains fraichement morts alors on s'est occupés a scruter les abords des routes pour éviter une éventuelle rencontre avec ces grosses bebettes... Nous avons entendu régulièrement pas mal de bruits d'animaux qui se dérobaient dans les herbes lors de notre passage. On a imaginé alors toutes sortes de trucs! Nous avons planté la tente, pour la première nuit, à l'arrière d'un comissariat, et la deuxième, devant un rancho. Les propriétaires du rancho ont gentilment acceptés que l'on s'installe sur leur jolie pelouse. Nous avons discuté tout un moment avec José (le proprio) qui est vraiment très sympatique. Il élève du bétail pour vendre la viande, le lait ne se vendant apparement pas assez cher. Ses employés vivent avec lui et sa femme.
Petite pause bien méritée |
Le jour suivant, il ne nous restait qu'une trentaine de kilomètres pour rejoindre Palenque. Cette ville est connue pour son site Maya perdu dans la jungle, au bord des montagnes du Chiapas. Nous nous sommes installés dans une petite cabaña pour 3 nuits, au lieu-dit de "El Panchàn". L'endroit est perdu dans la jungle juste avant l'entrée du parc, de nombreuses cabañas sont dispersées, et quelques bars et restos animent ce lieu. La nuit, on peut entendre au loin le cri des singes hurleurs. Mais, pour être franc, c'est surtout la musique techno du DJ du bar que l'on a entendu. C'est dommage! Vu le cadre, on aurrait préféré les bruits sauvages de la forêt... Là-bas, nous avons fait la connaissance de deux jeunes retraités, Christian et Mireille, qui voyagent à moto à travers toute l'Amérique. Nous avons donc échangés les bons plans juste avant qu'ils ne repartent. On leur souhaite bonne route et bon courage.
A la suite de ça, nous avons visité les ruines de Palenque. L'ancienne cité Maya est très impressionnante et nous avons passé une grosse partie de la journée à découvrir ce site. Le musée qui accompagne la visite des ruines nous a aussi vraiment plu. La deuxième journée est une vrai journée de repos mais nous trouvons toujours plein de chose à faire comme réparer un petit trou sur la toile extérieure de la tente, un autre sur un des sacs étanches, faire des courses, la lessive, écrire dans nos carnets... On sait s'occuper! Au terme de cette journée, nous nous sommes fait le plaisir d'un petit resto suivi d'un bar où un très bon spectacle de jonglage se déroulait: impressionnant! Pendant la soirée, la pluie est tombée vraiment fort et la petite rivière qui serpente à travers les cabañas s'est transformé en torrent. Rien de bon pour le lendemain où nous étions sensés partir à vélo. Au petit matin, il ne pleuvait pas mais le ciel était un peu menaçant. Nous nous sommes préparés, nous sommes partis et il a commencé à pleuvoir. On a donc choisit de s'arrêter à l'office de tourisme pour demander la prévision météorologique des prochains jours: pluie pendant deux jours. Alors que nous avions prévu d'attaquer la route sinueuse pour nous mener à San Cristobal de las Casas, nous avons préféré nous diriger vers une compagnie de bus (sous une belle averse) et nous sommes monté dans le premier qui partait pour la ville perchée à 2200m d'altitude.
Après 5h de bus, nous avons trouvé une très sympathique auberge tenu par Béné, une française. Alors que nous nous installions, nous avons fait la connaissance d'un couple de cyclo-touriste français, Eric et Gaëlle, accompagnés de leur deux enfants, Tiago et Lilou (3 et 4 ans et demi). On a donc passé la soirée à discuter de leur expérience de 15 mois autour du monde et l'aventure doit normalement se terminer pour eux dans 3 mois. En tous cas, ils nous impressionnent à faire ce voyage avec chacun une charrette accrochée à leurs vélos et pas mal de bagages à l'arrière. Ils sont partis le lendemain de notre arrivée mais les adresses mails et blogs sont échangés. On a passé 3 nuits à San Cristobal de las Casas, sans visiter de musée (généralement on ne suit pas vraiment ce que conseille le guide), nous avons plutôt découvert la ville par nous même, son grand marché, ses églises et sa rue piétonne très touristique. On a pris aussi conseille auprès de Béné et on a passé une soirée à discuter avec elle et avec Sam et Laëtitia, deux autres français. San Cristobal est au coeur du Chiapas et l'histoire récente de conflits entre les groupes zapatistes et l'armée reste présente. C'est une grande ville entourée de montagne et c'était très agréable de s'y balader malgré le froid bien présent. On croise de nombreux Indiens Tzotziles qui descendent des montagnes pour venir vendre leurs produits.
Fransisco |
Durant la journée suivante, nous avons continué à rouler à travers les montagnes. Les paysages sont vraiment beaux et nous nous sommes beaucoup plus à découvrir cette région du Chiapas. A chaque personne que l'on croise et qui nous regarde, curieux, nous lançons un petit "Hola!" et les gens nous répondent avec sympathie. Les enfants, eux, nous repèrent de loin et nous crient "Gringos, gringos!!", c'est très amusant! Après 67km, nous sommes arrivés au très joli site d'Agua Azul. La rivière, de couleur turquoise, se déverse, là-bas, en un enchainement de cascades et de piscines naturelles. Un très bel endroit où l'on à décidé de rester dormir pour la nuit.
Agua Azul |
Le lendemain, c'était notre dernier jour dans les montagnes avant notre retour sur Palenque. Nous avons pédalé, monté puis descendu cette route aux multiples courbes mais en s'accordant une pause baignade au chute d'eau de Misol-Ha. Nous sommes désormais arrivés à Palenque où nous avons décidé de rester une petite journée afin de se reposer physiquement et d'organiser notre dernière étape avant de sortir du territoire Mexicain.
Misol-Ha |
Demain, nous prendrons la direction de Frontera Corozal, la ville frontière situé à 170km. C'est ainsi que nous refermerons cette page sur le Mexique. Bilan de ce fabuleux pays au prochain message.
PS: Nous vous conseillons de faire un petit tour sur les liens de blog des gens que nous avons rencontrés. De plus, vous trouverez la suite des photos du Mexique dans le dossier Mexique...
......................Dédé