A travers les volcans...

    Le mardi 13 mars, nous avons quitter notre petite île pour rejoindre le continent. Le bateau est parti à 6h du matin pour aller vers  la Ceiba. De là, nous avons donc rejoint la capitale : Tegucigalpa avec pas moins de 7h de bus. Et vous savez quoi : le bus c'est dur!! Tu bouquines et tu siestes et t'es toujours aussi naze à la fin de la journée!! Les régions traversées sont vraiment jolies, de plus en plus montagneuse et très vertes pour s’assécher au fur et à mesure que l'on descend vers le Sud... Malgré la beauté du paysage, nous ne regrettons pas notre choix de faire ce trajet en bus car les routes secondaires sont inexistantes et nous aurions dû rouler sur cette route, très fréquentée par les bus et les camions qui sont parfois en travaux! Lors de notre arrivée à Tegucigalpa, nous écoutons les différents sons de cloche des locaux afin de trouver un bus pour Choluteca. Finalement, nous suivons à la hâte un taxi : il nous montre le chemin et transporte tous nos sacs pendant qu'on le suit à vélo! Laurent me dis "Note la plaque, on sait jamais". Pas vraiment le temps de négocier et le prix payé nous a paru un peu excessif mais au moins nous sommes arrivés à temps et avons pu rejoindre Choluteca dans la soirée!


    Nous avons repris les vélos le lendemain sous de fortes chaleurs même à 9h du matin! Nous découvrons l'état des routes avec des nids de poule énormes et nous comprenons mieux pourquoi le bus de la veille faisait des zig-zag sur la route. Le paysage que nous découvrons est sec et très légèrement vallonné. L'ocre domine autour de nous, les cultures sont quasi inexistantes et la plus part des rivières sont à sec. Nous retrouvons également de nombreuses maisons en adobe que l'on avait découvertes au Guatemala. Au bord des routes, nous tombons sur plusieurs vendeurs d'iguanes. Nous nous arrêtons auprès d'enfants d'une douzaine d'année. Ils en ont capturé une bonne dizaine, les plus gros faisant un bon mètre cinquante de long (avec la queue). Il ne les tuent pas mais leurs ficèlent simplement la gueule et les pattes en attendant d'éventuels acheteurs! Ils les vendent pour la viande mais se cachent à chaque passage de la police : la capture étant interdite au Honduras.



Nous continuons notre chemin vers la ville frontalière de Guasaule quand, des gravillons, à la sortie d'une carrière, me font glisser sur le côté et je m'étale sur le bitume comme une crêpe! Le genou et le coude gauche sont bien égratinés et en sang mais, heureusement, ce ne sont que des blessures superficielles! Voilà pour la première gamelle!! Je n'aurais juste pas la classe pendant quelques temps!! La frontière est proche et nous y arrivons rapidement...De là, l'échange d'argent est presque obligatoire, disons plus pratique, et des locaux en font leurs petits business avec un taux d'échange légèrement moins avantageux que dans une banque. Comme à notre habitude, nous oublions de nous renseigner de ce taux avant! On leurs fait donc confiance, mais attention, pas au premier venu. Pour 100 Lempiras nous avons eu 110 Cordobas, notre nouvelle monnaie. Aussi l'entrée au Nicaragua coûte cher par rapport aux autres pays : 580 Cordobas (12$ par personne), mais nous avons de forts présentiments pour que le douanier s'en soit mis un peu dans la poche!! C'est le jeu!

photo prise par les militaires qui viennent de nous fouiller...
 pas vraiment des pro du cadrage!!
    La route  se poursuit dans ce même paysage aride sur fond de volcan. Et, alors que nous demandions notre chemin au bord de cette route au carrefour de Villa Nueva, Pablo nous propose de rester chez lui pour la nuit, on accepte alors bien volontiers. Il vit avec sa femme, ses 5 enfants et la femme et le bébé de l'ainé de 17ans. L'homme, avec son apparence de chef de "tribu" est très généreux et nous propose de partager leurs repas. Au menu, le traditionnel riz avec haricots rouge, fromage et  tortilla. La tente, nous n'en avons pas eu besoin ce soir là... Il nous a proposé le lit matrimonial. Il est aller dormir dans le hamac, à côté de nous et sa femme dans un autre lit. C'est vraiment gentil mais Laurent, habituer à son petit oreiller et son matelas auto-gonflant, se trainera un mal de cou d'avoir dormi sur un lit sans matelas!! Dans ce cadre de structure de lit, seul un tressage sert de sommier... Pas des plus moelleux!


    Au petit matin, nous nous faisons réveiller par la famille qui est déjà debout depuis quelques temps. Et alors que nous allions partir, une voiture s'arrête. Un français est à l'intérieur, il a repéré nos vélos de loin et s'est arrêté discuter! Patrice nous propose même de rester chez lui si on le souhaite. Mais  notre pogramme est déjà serré et nous devons y aller. Il vit dans ce village depuis quelques temps et aurait une mine d'extraction d'étain et serait tombé sur un filon d'or... Dommage! Nous continuons alors notre chemin sur la grande route alors que la circulation est plutôt tranquille. Au départ, nous pensions prendre de plus petites routes tracées sur notre carte mais elle se sont averées être des pistes et l'idée d'une éventuelle galère sous une chaleur pareille nous a fait changer d'avis! Aussi, certains locaux un peu trop alarmistes à notre avis sur la sécurité de leur pays nous ont conseillé d'éviter ces routes secondaires car elles sont soit disant très peu empruntées et pourraient être dangereuses car fréquentées par les voleurs...

    La route principale fait donc le tour d'une petite chaîne de volcans : la Cordilliera Los Marrabios et nous en profitons pour admirer le plus impressionant (le volcan San Cristobal) sous toutes les coutures! Le midi au niveau de Chinandega, le serveur du petit resto nous informe qu'un français et un suisse à vélo nous précèdent, ils étaient au resto le matin même! Drôle de coincidence, quoi que pas tant que ça, nombreux sont ceux qui nous disent avoir vu des cyclistes récemment sur cette route! Nous pensons peut-être les croiser à Leon, notre prochaine ville étape. Le vent et la chaleur sont toujours au programme pour l'après-midi et lors de notre dernière petite pause à l'ombre d'un arbre, la béquille de Laurent se casse à la base! Un petit problème qu'il va falloir règler prochainement! 


   L'hôtel que nous avons trouvé à Leon est vraiment agréable et les propriétaires vraiment gentils. Dès la première matinée, nous racontons notre petit problème de casse et en deux temps trois mouvements, il nous emmène en voiture chez un soudeur. Il part seul à l'atelier pour ne pas que l'on paye le prix fort avec nos têtes de gringos! La béquille en alliage alu (enfin on sait pas trop) est ressoudée : c'est parfait! On va pouvoir se ballader maintenant... Leon est une ville où il fait bon vivre, des rues vivantes, de nombreuses églises au style colonial et un parc central où de nombreux vendeurs proposent de la bouffe typique pour pas cher.











    Nous y restons 3 jours afin de profiter de sa proximité avec le Pacifique et les volcans! Le petit tour à la plage est des plus agréable. Nous découvrons l'océan Pacifique, ses plages immenses avec de grosses vagues qui viennent s'écraser sur le sable noir et brulant. Les Nicaraguayens s'abritent sous de grandes palapas où quelques hamacs sont installés. Nous arpentons la plage et rencontrons Denis, un français que nous avions vu à notre hôtel. Nous y passons un moment très sympatique à déguster un "pescado frito" (poisson frit) et à se ballader le long de l'eau.

Et voici le Pacifique. C'est loin d'être moche!!!


    Le lendemain, nous décidons d'aller randonner un peu du côté des volcans. Leon est bordé par cette chaîne de volcans plus ou moins hauts et de nombreuses agences proposent des excursions pour randonner sur plusieurs d'entre eux, notamment le "Cerro Negro". C'est le volcan le plus jeune d'Amérique Centrale et la dernière éruption date de 1999. Comme son nom l'indique, il est totalement noir. C'est un amas de cailloux de roche volcanique et si on le désir il est possible d'y glisser dessus grace à une luge, certains essaye même le surf! On a donc décider d'y grimper mais sans les tours opérator qui proposent l'excursion à 30$. Après quelques renseignements pris à droite à gauche, nous quittons l'hôtel tôt le matin (5h30) et prenons la direction du terminal de bus où nous trouvons un bus pour un petit village nommé Malpaisillo. De là, il nous faut continuer en tuc-tuc jusqu'à l'entrée du Cerro Negro. 40 minutes de piste plus tard, nous arrivons enfin au petit village de Rota, qui semble être le plus proche du volcan. Le Cerro Negro n'est plus très loin mais la piste se transforme en chemin caillouteux et le tuc-tuc ne peut plus continuer. Le chauffeur nous présente un jeune de 18 ans, Alan, qui peut nous guider si on le souhaite. Il vit dans une petite maison avec sa famille et connait par coeur le chemin à suivre. Les chemins sont en effet multiples et il peut être facile de se perdre! Nous acceptons son aide et pour ce qui est de le payer, il nous dit de lui donner ce que l'on désir.


 Il est déjà 8h45 lorsque nous commençons à marcher. Le soleil tape fort et Alan a le pas rapide... Nous le suivons difficilement sur ce terrain de sable noir et après 45min de marche, une petite grimpette et nous voilà sur une des coulées de lave... Le spectacle est impressionant : devant nous une étendue de sable noir et au loin le Cerro Negro qui forme un énorme tas de cailloux! Un joli contraste s'offre à nous : tout est noir et seuls quelques arbres verts arrivent à pousser dans ce paysage lunaire! Nous nous enfonçons à chaque pas et les premières petites pentes nous annoncent ce qui nous attend! Arrivés au pied du volcan, on aperçoit un "chemin" qui ce dessine sur cette montagne noire... Le dénivelé est assez impressionant et à chaque grande enjambée que nous montons, nous glissons automatiquement et la montée réelle est faible à côté de l'effort fourni! Alan est devant et il cavale avec ses chaussures pourries, Laurent le suit d'un bon pas et moi je peine, je peine et reste à la traine... Le spectacle est, cela-dit, magnifique et nous découvrons, au fûr et à mesure de notre ascencion, les paysages alentours et ces coulées de lave qui sont allées très très loin. On peut facilement distinguer la dernière coulée de lave car elle est plus foncée. Arrivée au sommet le vent souffle fort et, en contre bas, nous admirons, impressionnés, les 2 cratères formés : nous sommes au point le plus haut du volcan. Les couleurs, à l'intérieur, passent du noir, à l'ocre rouge, au jaune et au blanc. La terre est chaude sous nos pieds et quelques fumées blanches se dégagent du sol.



Nous faisons le tour du cratère puis descendons un peu plus au centre pour voir ces fumées de plus près. Une légère odeur de souffre est bien présente et cette fumée semble colorer la roche de jaune-anis. Après une séance photo, c'est l'heure de redescendre! Autour du cratère, nous croisons quelques groupes de touristes qui ont pris un tour pour venir jusqu'ici. Les agences les font venir pas l'autre côté du volcans par un chemin bien plus facile d'accès mais qui n'est pas désservit par les bus locaux. Seul leurs minibus peuvent passer pas ces chemins. La descente, bien plus facile que la montée, consiste à simplement courrir tout droit dans la pente. La technique est de planter le talon d'abord et de ne pas se pencher en avant... et c'est partiiiiii!! Nous dévalons rapidement le Cerro Negro en créant une petite avalanche de cailloux autour de nous. C'est vraiment rigolo et nous regardons, impressionnés, Alan le descendre bien plus vite que nous et presque sans s'arrêter!! Une petite vidéo pour vous montrer tout ça!



 Certains concours sont organisés où les premiers les descendent en 1min top chrono! Après ce petit moment de franche rigolade, nous rejoignons le village de Rota et prenons le bus qui nous ramène directement à Leon! Je suis plus que dégueulasse entre la poussière noire et la transpiration et je sens que je ne passe pas inaperçue en arrivant en ville!!
   Après l'effort, le réconfort dans une boulangerie française qui se trouvait comme de par hasard sur notre chemin! Ahhh la baguette joliement dorée et les appétissants gâteaux en vitrine.... La baguette tradition du dimanche matin avec du bon beurre salé nous manque c'est sûr!!!


Le volcan Momotombo et le Momotombito
   Le lendemain, nous partons de Leon pour 2 jours de vélo afin de rallier Masaya. C'est toujours la canicule dans le coin et on cherche l'eau pour rafraîchir l'athmosphère. On fait alors un premier détour vers le nord du lac de Managua afin d'avoir une jolie vue sur le volcan Momotombo et son petit frère le Momotombito qui ont une forme de cône parfait. C'était aussi normalement pour visiter les ruines de Léon viejo classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette ancienne ville construite par les peuplements coloniaux espagnols offrent un remarquable témoignage des structures économiques et sociales de l'empire espagnol au XVIe siècle. Malheureusement, le temps nous rattrape et il nous reste tout juste le temps pour notre étape prévue... Nous choisissons donc de ne pas visiter ce site. En fin de journée, nous longeons le lac de Managua avec une jolie vue sur les volcans découverts l'après-midi.

On est ti pas bien là?!!
Leur maison
   Nous aperçevons, en contre-bas, une plage de sable noir qui nous paraît idéale pour un petit camping. Alors que nous hésitons sur le bord de la route, nous rencontrons Francisco. Il vit dans une cabane au bord de l'eau et nous invite à planter la tente sur la plage devant chez lui pour la nuit. Francisco vit avec sa femme, Lenda, et ses 3 enfants dans une petite cabane faite de bois et de bâche. On sent beaucoup de pauvreté dans cette famille Nicaragayenne. A l'intérieur de leur "maison" il y a seulement un lit 2 places et les enfants dorment à côté sur des matelas qu'ils déplient pour la nuit! Nous avons beaucoup discuter avec eux, ils sont très ouverts et assez bavards. Ils vivent de cueillette de fruits et en ce moment c'est la saison des Jocotes, un petit fruit rouge avec une chair jaune acidulée et un gros noyaux. Il le cueille soit mûr, pour manger comme ça, ou soit vert, pour manger avec du sel dessus! Ils font aussi des fagots de bois pour alimenter les foyers, récoltent du miel... et sûrement de multiples autres choses qu'ils vendent au bord de la route. Ils nous racontent aussi qu'ils sont propriétaires de leur terrain qui borde le lac et qui est assez grand. Ils l'ont acheté 1450$ (environ 1200 €) il y a dix ans. Francisco nous dit qu'il est allé à l'école mais qu'il a très vite dû travailler pour gagner quelques Cordobas (0,20 €/jour pour le début) pour se nourrir. La discussion est vraiment intéressante et nous permet de nous rendre compte du faible niveau de vie de la population. Nous nous endormons après avoir fait un rafraîchissement rapide dans le lac.


Francisco est au centre avec à sa gauche sa femme, Lenda
    Le matin, les pêcheurs du coin reviennent de leur pêche sur une barque de fortune. Les femmes des alentours sont là à les attendre et acheter leurs poissons. Lenda et Francisco en ont acheté quelques uns qu'ils lavent, préparent et font frire directement! C'est le petit déjeuner pour eux! Ils en gardent aussi quelques uns qu'ils font sêcher au soleil. Il est maintenant l'heure pour nous de partir. Cette rencontre authentique nous a beaucoup marquée et nous fait beaucoup réfléchir sur cette chance que l'on a de vivre facilement et correctement en France et de pouvoir découvrir le monde grâce à quelques économies...


    Lors de cette journée, nous avons fait un petit détour de quelques kilomètres pour aller faire trempette à la laguna de Jiloa qui se trouvait sur notre chemin. Nous avons ensuite traversé la capitale de Managua pour arriver une trentaine de kilomètre plus loin à Masaya. Nous y sommes resté 2 nuits et avons tranquilement profité de la ville, de ses petites spécialités culinaires et de délicieux jus de fruits frais. Le volcans Masaya est tout près et c'est l'activité touristique de la ville. Nous pensions y aller mais finalement le prix abusif qu'ils demandent pour la visite de nuit nous a fait abandonner l'idée. 







    Notre périple au Nicaragua s'est poursuivit par une petite étape. Nous avons pris la direction de Catarina et les quelques côtes nous ont fait regoûter au joie de la montagne. Ce petit village domine et offre une très jolie vue sur la Laguna de Apoyo formée dans un ancien cratère. L'eau bleue nous a attirée et nous avons décidé de descendre goûter sa fraîcheur! Une petite route bien sympathique et bien pentue par moment nous a amené sur les rives de la laguna. De là, nous avons un peu craqué et finalement décidé d'y rester pour la nuit (en effet, l'idée première était de rejoindre directement la grande ville de Granada de l'autre côté de la laguna). Nous y trouvons un camping où nous sommes les seuls... Un petit bout de pelouse verte pour planter la tente et la laguna en contre-bas pour s'y baigner : un petit coin de paradis! Nous nous amusons à faire un peu de light painting et nous endormons bercés par les cris des singes hurleurs.

 


trempette avant de reprendre le vélo
    Après une petite nuit sous tente, rien de tel qu'une petite trempette! Et oui, un petit rafraîchissement ne fait pas de mal lorsque l'on sait qu'une très jolie côte nous attend pour les premiers kilomètres! Lors de nos premiers coups de pédale de la journée, nous grimpons donc sévère pour sortir de cette laguna... Et c'est une belle suée que nous attrapons au passage, nous coulons littéralement! Heureusement l'effort est plutôt court et nous avons ensuite rejoint Granada très facilement. Nous nous y sommes installés pour 3 jours. La ville de style coloniale est très jolie et nous fait pensé à une "petite" Antigua avec ses façades colorées, ses cours intérieures très verdoyantes et ses toitures de tuiles rouges.

trempette après avoir repris le vélo
 L'activité touristique est très présente dans certaines rues et de nombreux bars et restaurant se sont développés. Aussi, en réponse à cette affluence, de nombreux musiciens de rue font la tournée des bars pendant la soirée alors que des gamins tentent de vendre leurs petits origamis de feuilles de palmier aux passants. Nous avons discuté avec l'un d'eux qui a 12 ans, et qui nous explique qu'il fait ça à longueur de semaine, essayant de gagner quelques Cordobas à ramener à sa famille. La journée, la chaleur est accablante et nous continuons notre tournée des bars à boire des jus et des milkshakes. Pendant ce temps là, Laurent fait ses cours audio d'espagnol alors que j'écris le message du blog. A l'auberge, nous rencontrons un couple de bretons, Adeline et Ronan avec qui nous sympathisons et faisons quelques parties de belote. Aussi, nous revoyons Pierrick et Valérie que nous avions rencontrés à Antigua, il s'avère qu'ils connaissent aussi l'autre couple de français... Le monde est petit dans ce monde de voyageurs! Enfin, je crois que les français doivent s'attirer les uns les autres!!! Granada borde la lac de Nicaragua où se trouve l'île d'Ometepe, notre prochaine destination...
















Après ce message inhabituellement "court" nous vous envoyons plein de soleil et de chaleur!!


                                                                                                             ...............................................Dédé

Fin du Guatemala et voici déjà le Honduras


Attention, cet article est un peu long! Vous munir d'un café avant de commencer la lecture!
On se laisse un peu aller... Promis, la prochaine fois, on fait plus court!


    Notre dernier message annonçait notre arrivée à Antigua. Et c'est bien fatigués que nous y sommes arrivés! Donc, après une courte concertation commune, on a décidé de prendre quelques jours de repos afin de reprendre des forces et de prendre le temps de s'imprégner de cet endroit qui est considéré par certains comme l'une des plus belles villes d'Amérique Centrale... Beaucoup de touristes, ce qui casse un peu l'authenticité recherché mais ceci s'efface devant le charme de la ville. On retrouve une ville au tissu urbain quadrillé. C'est toujours un peu difficile de s'orienter au début mais une fois que le zocalo (place centrale) est repéré et qu'on sait que les rue orientées Nord-Sud sont des Avenidas (avenues) et que celles qui sont orientées Est-Ouest sont appelées Callé (rue), il est facile de comprendre les explications des gens lorsqu'on leur demande notre chemin.... Les maisons sont mitoyennes et on rencontre à nouveau la féerie des couleurs des façades avec des tons ocre jaune, terre de sienne, vert pastel dont la peinture s'écaille et laisse apparaître les couleurs des années antérieures. Le charme physique ne s'arrête pas là : les routes sont pavées et c'est en soi une chose qui accompagne merveilleusement les façades décrépies des maisons laissées à l'abandon. Le tout est joliment encadré de montagnes verdoyantes de la vallée de Panchoy et encerclé par trois volcans majestueux (l'Agua, le Fuego et l'Acatenango) qui nous font sentir tout petit. Allez, un peu d'histoite car c'est ce qui fait aussi le charme du lieu : en 1773, après le grand séisme qui suivi celui de 1717, la ville est détruite et la couronne d'Espagne décide de transférer le siège du gouvernement vers la capitale actuelle : Ciudad Guatemala . On donnera donc le nom de Antigua (l'ancienne) à ce site où les volcans, les tremblements de terre passés et les éventuels futurs engendrent une ambiance palpable. Les nombreuses ruines d'églises et de couvents transforment la ville en un grand musée d'histoire et de géographie. On s'y est plu énormément et on y est resté 5 jours.



La ville s'offre à nous et nous la découvrons au cours de plusieurs petites balades... Un matin, en allant à El Cerro de la Cruz, une petite colline d'où on a un panorama splendide sur le ville et les trois volcans. En journée, nous découvrons les musées, les ruines figées dans le temps, regardons l'effervescence de la vie sur le Parque Central et  nous profitons des quelques petits restos ou salon de thé cachés dans les cours intérieures des maisons où on retrouve systématiquement une fontaine centrale noyée au milieu de fleurs. Nous visitons les galeries d'art de la Callé 2a Oriente qui nous éloignent des arts traditionnels locaux et nous replonge dans le monde moderne. Nous sommes également allé nous promener dans l'hotel aux nombreuses étoiles: l'Hotel Santo Domingo, au style colonial, a été construit autour de ruines d'un ancien couvent de dominicains du XVIIe siècle. Sans être un client, on peut s'y promener et visiter les édifices. Luxe clinquant cotoie ruines, meubles anciens, patios intérieurs et cours où des fleurs plus belles les unes que les autres terminent de nous en mettre plein les yeux. Le soir, c'est à la découverte du fourmillement du marché que nous partons. Et nous en ramenons des fruits et légumes que nous préparons dans la petite cuisine de notre hotel. On parle souvent de bouffe et de cuisine... 

C'est parce que faire du vélo, ça creuse les estomacs et on aime donc se faire plaisir et cuisiner de bon petit plat lorsqu'on a la chance d'en trouver une  bien équipée. De plus, c'est un lieu propice aux rencontres avec d'autres voyageurs qui permettent à chacun d'échanger des infos. Et c'est là-bas que nous avons fait la connaissance de deux petits baroudeurs français: Valérie et Pierrick. Ils vont dans le même sens que nous... Vers l'Argentine et ils sont déjà à la bourre sur leur planning! On en rigole car, pour nous aussi, le temps passe vite et on sens que nous allons devoir faire quelques changements par rapport à nos prévisions. On a passé de bons moments avec eux et on s'est fait plaisir autour de fromage, de crêpes et de vins rouges.... Dans les rues d'Antigua, nous avons retrouvé Stéphane et Sylvie que nous avions croisés à Flores. Nous avions discuté que peu de temps mais nous avions bien accroché. Du coup, échange d'adresses et de bons plans! Sous leurs conseils, nous sommes allés au Centro Cultural La Azotea: il s'agit d'un petit complexe d'une finca (propriété) de café où l'on y trouve un musée sur les instruments de musique, une expo sur la culture et le textile du Sacatepequez, la région où se trouve la ville d'Antigua, et un musée du café. On a tout particulièrement apprécié le musée du café. Comment il est cultivé, les saisons, les caractéristiques, la récolte, le processus de séchage et de toréfaction..... En partant, nous avons eu une soudaine envie d'acheter quelques kg de grain de café! Super intéressant. Nous apprenons que le Guatemala occupe le 7e rang de la production mondiale et le 3e en terme de qualité.



    Nous sommes donc partis le lendemain, le samedi 25 février. Au programme, 270 km de route pour rejoindre le Honduras et la ville de Copan. Tout de suite après être sortie d'Antigua et de ses rues pavées, nous avons affronté une succession de montées afin de sortir de la vallée jusqu'à rejoindre la grande route Panaméricaine. Arrivés à 2250m d'altitude, nous avons eu une vue plongeante sur ce qui nous attendait: Ciudad Guatemala , la capitale. Nous ne voulions pas passer par là mais afin de ne pas perdre de temps à emprunter les petites routes pour en faire le tour, nous avons préféré nous jeter dans la gueule du loup et de son traffic. Après une bonne descente en se mêlant de plus en plus à la circulation, nous  pénétrons dans l'agglomération où la circulation est plus lente que nous ne le pensions. Bien à droite des trois files et bien à l'arrière des bus qui font de fréquents arrêts et qui redémarrent aussi brusquement en laissant s'échapper une fumée noire de leur pot d'échappement. Nous filons et pénétrons dans la zone 1.
 Les rues sont moins larges et la circulation dense. Nous traversons de grands ponts qui enjambent de petites vallées très profondes, puis passons par des zones commerciales avant de laissser ce brouhaha derrière nous et redécouvrir des paysages valonnés. Un peu de descentes, un peu de montées et beaucoup de camions et de poussière sur cette grande route. Le bas de côté est large et sécurisant mais pas tout le temps car ils élargissent la route en creusant un peu plus le flan des montagnes laissant le soin aux camions de soulever un nuage de poussière lorsqu'ils nous dépassent. Le résultat est mignon: le sueur mélangée à la poussière, la pollution et à la crème solaire nous laisse une couche noire sur le visage qui s'accule dans le pli du cou et des bras. Et lorsque nous essuyons la sueur qui perle de notre visage, bah, on étale le tout.... Je regarde Audrey!
 

On dirait qu'elle a mis du mascara qui aurait coulé après qu'elle ait pris une douche. Et c'est dans cette état là que nous décidons de chercher un petit hotel lorsque nous arrivons dans la ville de Sanarate. Crades et fatigués après une journée de 90 km, nous tombons sur la générosité d'un homme. Melvin nous accoste de la portière de son 4x4 et nous demande si nous avons besoin d'un renseignement et, tout naturellement, il nous invite à passer la nuit dans sa maison au lieu de prendre une chambre d'hotel. Cool! La maison semble récente, grande et dépourvu de meuble. Ce qui fait qu'elle nous parait encore plus grande. Melvin y vit seul et nous raconte qu'il travaillait aux USA et a dû faire 6 mois de prison car il n'avait pas d'autorisation de séjour. Ses frères et ses parents y sont depuis plusieurs années et lui envoient de l'argent pour qu'il s'occupe de faire construire une autre maison (qu'il nous a emmené visiter) pour toute la famille lorsqu'ils reviendront. Nous avons eu droit à la grande chambre et au lit king-size. Il nous a même offert le diner du soir: pollo frito (poulet frit). La générosité de Melvin et de sa famille ne s'arrête pas là: il nous dit que le lendemain, il part tôt afin de distribuer des sacs contenants sucre, huile, riz.... à des familles très pauvres. La générosité a du bon et elle se lève tôt et c'est donc au petit matin que nous nous sommes quittés. La lumière du jour fera timidement son apparition lorsque nous lui dirons au revoir, lui faisant un signe de la main et regardant son pick-up chargé de sacs s'éloigner avec une inscription sur la vitre arrière: regalo de Dios (cadeau de Dieu). 




    Et c'est donc à 6h30 que nous avons commencé à pédaler ce dimanche 26 février. Tôt, les camions partagent la route avec nous et se remettent à soulever un peu de poussière. Mais, nous avons eu droit à un répit en empruntant une petite route. On s'est permis une pause p'tit déj dans un village vers 10h où nous avons entamé quelques discussions avec les gars bourrés de la veille et qui, au petit matin, sont en pleine forme pour un monologue bafouillé à ne rien y comprendre. Bref, la route est sympa et nous suivons un ancienne ligne de chemin de fer au 3/4 disparue qui doit nous amener jusqu'à notre fin d'étape du jour. Le paysage est sec et aride. Il fait chaud et le compteur indique 40°. Heureusement, le petit vent qui nous souffle en plein visage sait se faire pardonner en nous rafraîchissant. La route traverse de grand champs cultivés et suit la vallée et les montagnes. Les cactus sont le symbole de l'aridité du paysage et de la tranquillité de la région. Mais cela ne dure qu'un temps et alors que nous perdons de vue notre ligne de chemin de fer, nous retrouvons la grande route qui nous a offert un détour de 20 km, de la bonne grosse circulation et de la poussière jusqu'à Chiquimula. Re-crasseux et re-fatigués par cette journée record de 126 km (et oui, si on se lève tôt, on roule plus longtemps), nous décidons de passer cette dernière soirée au Guatemala dans un hôtel bon marché-petit prix. L'ambiance est plutôt gars de chantier qui regardent un match de foot qui résonne dans la cour centrale.

    Le jour suivant et 20 km après notre départ, nous nous sommes arrêtés afin de fêter nos 5000 km parcourus. Ca passe vite! Après une séance photo et vidéo, nous sommes repartis direction le Honduras. Nous avons suivis un lit de rivière qui nous à tellement tenté que nous avons fait une pause trempette des pieds avant d'arriver à la frontière. Et voilà! Fini le Guatemala............



    Et qu'en dire? Et bien, on a adoré! Le pays jouit encore d'une mauvaise réputation mais le temps passe et les lieux dit dangeureux sont connus et surveillés. Les touristes n'ont pas plus à craindre ici qu'ailleurs. Il suffit d'avoir un peu de bon sens pratique et si vous n'en avez pas, les Guatémaltèques sauront vous prévenir. Un peu alarmiste, quelques fois mais bon, ils ont le même dicton que nous: mieux vaut prévenir que guérir. Ce pays est riche de site merveilleux, de villes magnifiques, de marché haut en couleurs et en authenticité et rempli de peuples aussi diversifiés que sympathiques. On a trouvé que les gens étaient plus aimables qu'au Mexique. Et c'était déjà pas mal là-bas!



    Pour la suite, et bien nous sommes arrivé à Copan par une belle descente, trouvé un petit hotel parmis les rues pavées de la ville puis à commencé la gymnastique des neurones afin de nous familiariser avec la nouvelle monnaie, le Lempiras. L'arrivée à Copan à vraiment eu un gout de fin de quelque chose. La fin du Guatemala mais c'était aussi l'occasion de visiter notre dernier site Maya. On était prévenu mais il faut avouer que le porte monnaie doit être bien garni avant d'atteindre le guichet. Un prix équivalent à l'entrée de Tikal pour le simple accès au site. Si on veut voir les deux activités proposées en plus (les tunnels des Jaguars et de Rosa Lila), il faut doubler la somme! Et si le musée des Sculptures vous intéresse, il faudra ajouter 7 $. Total, 37$. Alors oui, les prix sont en dollar US et c'est comme ça pour toutes les activités touristiques. Je vais pas tourner autour du pot mais Copan n'a pas été notre site préféré. Mais, il vaut bien la peine de s'y arrêter car sans être un site aux monuments gigantesques, il n'est classé au Patrimoine Mondiale de l'UNESCO pour rien. Les inscriptions et les sculptures des stèles ont été merveilleusement conservées. Assez époustouflant, tout comme l'escalier hiéroglyphique avec ses 63 marches où un texte de 2500 glyphes à été sculpté sur la hauteur des marches. On nous le décrit comme un livre qui raconte l'histoire de la dynastie des rois de Copan. Le site est comme un jardin aux pelouses bien taillées et aux arbustes entretenus. Rien à voir avec la jungle de Tikal et ses animaux sauvages. Ici, les animaux sont bien habitués aux touristes et quelques perroquets aux couleurs magnifiques se laissent photographier sans nous demander d'argent en échange... Leur cris est aussi étonnant que lorsqu'ils prennent leur envol. Magnifique! 



    Nous sommes partis dès le lendemain. Nous n'avons pas traîné à Copan car l'envie d'avaler quelques kilomètres nous a repris... Ce que nous remarquons dès le début, c'est la végétation. Tout est vert! Une petite rivière suit la vallée que nous empruntons et nous traversons de petits villages en grande effervescence. Pas d'habit traditionnel ici, pas de dialecte mais des habitants en jeans chemise et chapeau. Des cow-boys à cheval ou en vélo que nous saluons et qui nous renvoit aimablement notre bonjour. Nous partageons la route avec pas mal de camions, pick-up et 4x4 mais aussi et toujours ces School bus mais qui sont moins décorés qu'au Guatemala. Beaucoup de camions, de gros camions pour une route comme celle-ci mais qui soulèvent moins de poussière que les jours précédents. On roule bien et vite. Il n'y a pas toujours de bas côté et nous sommes obligés de nous rabattre sur une surface caillouteuse lorsque deux camions se croisent. Ce qui explique peut être une première creuvaison. Au taquet, nous changeons la chambre à air rapidement  afin de se remettre en route. Pas que nous voulions battre des records mais il est plus agréable de rouler et d'avoir un peu d'air plutôt que de rester sous une chaleur qui affole le thermomètre. Les paysages sont vraiment agréables. Quelques fois, la vallée s'élargit et laisse apparaître des champs de pâturage. Puis nous renoueons avec de petites routes qui serpentent entre de vertes collines couvertes d'une herbe qui semble tout juste sortie de la terre. 




La première journée se termine avec 93 km dans les pattes, une bonne sueur qui colle le t-shirt au dos et une belle rencontre comme on n'en avait pas faite depuis celle avec la famille d'Omar à Cuba. Alors que nous nous approchions timidement d'une barrière en faisant signe de la main aux gens assis à côté de leur maison, nous ne nous attendions pas à faire la connaissance d'une si gentille famille. Nelson vient à notre recontre et c'est à peine si nous avons eu le temps de sortir nos phrases (un peu mécanisées) afin de demander son hospitalité, qu'il nous ouvre le portail. La maison est au fond d'un terrain. Nous nous installons derrière mais sur la propriété du voisin qui n'y vient qu'un mois et demi par an. Pas de danger que l'on dérange! Nelson nous présente sa femme, Melida et ses 5 enfants. Ces derniers sont timides et très sages. Le courant passe bien et ils nous ont invité à faire notre popote dans leur cuisine. Un petit espace de 2m sur 2m, à l'extérieur de la maison, avec un foyer et une chminée. Mélida est étonnée et émerveillée de voir nos casseroles, assiettes et verres s'emboiter les uns dans les autres afin de prendre le moins de place possible.
 Nous, nous sommes entousiasmés lorsqu'elle nous a proposé de faire des tortillas. Rien de plus simple. Le maïs, qui au préalable à cuit dans l'eau, est passé dans un moulin et broyé. On ajoute un peu d'eau et on obtient une pâte. Nous regardons faire Melida qui d'un geste habille applatit une boule de pâte entre les paumes des ses mains puis arrondis les bords afin de former une galette parfaitement ronde. Puis applatit de nouveau la tortilla en la placant dans le creux de la paume d'une main puis en la frappant de ses doigts tout en la faisant tourner. C'est comme si elle applaudissait! Durant notre voyage, nous avons souvent entendu et vu les femmes manipulant cette pâte avec habileté. "Habileté" ce n'est pas le mot que nous pouvons employer pour qualifier notre essai. Le résultat était une petite galette toute boudinée qui se cassait lorsque nous la tournions de côté sur la plaque de cuisson. Nous partageons le cake aux bananes que nous venions d'acheter et papotons avec Nelson et Melida qui nous proposent de rester le lendemain... Bah tiens! Pourquoi pas? Nelson s'occupe de traire des vaches. Il y en a 26 mais ne sont pas à lui. Son employeur fait du fromage avec le lait. Nature (un peu salé), au cumin ou aux épices... Nous, on a préféré celui au cumin. La traite se fait tôt le matin et Nelson nous propose de venir le voir le lendemain dès notre réveil. RDV pris, nous nous levons à 6h30 pour voir le bonhomme au travail. Son collègue et lui ont les gestes sûrs. La traite est moderne. Ils ont deux machines à traire. Un cycle bien rodé commence: une vache rentre dans la zone de traite et va directement au mangeoir. Nelson reserre un barreau pour bloquer la tête. Puis, il attache les deux pattes arrière de l'animal et suit un petit lavage des pis au jet d'eau, un essuyage au papier journal, puis fixe les 4 pompes. Il revient à la vache précédente, vérifie et soigne les bobos  puis libère la vache pour en faire rentrer une autre. Cycle terminé!

 Bien sur, ca n'aurait pas été marrant si Nelson ne nous avait pas montrer comment traire une vache à la main... C'était fun. On a bien rigolé. Moins difficile que je le pensais mais notre débit était faible par rapport à celui de Nelson. Et puis, ca fait les bras de faire ce truc! Vite, je m'épuise et sens les muscles de mes avant-bras se durcir... De retour à la maison, nous prenons notre petit déj' et voyons revenir Nelson sur un beau cheval blanc. Le jean, la chemise à carreaux avec les manches retroussées et le chapeau. Tout le look du cow-boy mais avec les bonnes vielles bottes en caoutchouc... Mais, il a la classe le Nelson! Il nous proposera de monter sur le canasson pour une petite photo.  Il ajuste la mèche du cheval et .. c'est bon, tu peux prendre la photo. Nous passerons le reste de la journée avec les enfants, devenu un peu moins timide, et Melida. A l'ombre, ce sera séance de coloriage dans les cahiers de princesses des filles, jonglage, lecture et autres activités. Le soir, nous avons fait des crêpes pour toute la famille. Tout le monde a aimé. Un franc succès pour la crêpe miel-banane. Et donc, après cette journée de repos, nous avons dû repartir avec un petit pincement au coeur et une sensation qu'une semaine venait de passer tellement on a aimé ce moment. 






    












    Nous reprenons donc la route le vendredi 02 mars. La route ne change pas, toujours des paysages verts. On traverse de petits villages aux maison fleuries.Toujours de la circulation! C'est le point noir de ce trajet jusqu'à La Ceiba, qui va de paire avec les crevaisons. Quatre au total en quatre jours. Toujours la même chose: de fin fil d'acier que l'on attribut aux armatures des pneus que l'on trouve éclatés au bord des routes. Mauvaise qualité des pneus ou alors c'est la chaleur qui créé autant de crevaisons...
 Car,oui! Parlons-en de la chaleur. On atteint les 43° mais c'est supportable grâce au vent, encore une fois. Cependant, ca cogne tout de même et on se demande comment ca peut être aussi vert autour de nous avec une chaleur pareil. Un peu après le milieu de journée,nous nous approchons de la grosse ville de San Pedro Sula. Plusieurs personnes nous ont conseillé sur la direction que nous devions prendre. Ca nous a bien arrangé car nous n'avons plus de guide depuis notre entrée au Honduras et la carte, imprécise, ne nous aide pas trop. Le traffic s'est encore intensifié et nous roulons à vive allure pour sortir de cette grosse circulation. Nous nous sommes arrêtés à une ville au nom de La Lima. Après 116 km, nous décidons de trouver un petit coin dans la ville. Encouragé par la rencontre avec Nelson et sa famille, nous arrivons la fleur au guidon baissant notre radar à piège. A un magasin, nous décidons d'acheter un bidon de 20 litres d'eau même si nous ne pouvons en contenir que 10 litres au total quand nous les répartissons entre les bidons, les bouteilles et la poche d'eau. C'est toujours moins cher que d'acheter plusieurs bouteilles.... Et puis, on fait une bonne action en refilant le surplus à un jeune garçon venu tapé la discute avec nous. Deux ados se joignent à nous et nous demandent d'où on vient, ce que nous faisons et toujours la même question: combien coûte nos vélos.
 Nous leur demandons si ils connaissent une personne qui serait d'accord pour que nous plantions notre tente dans son jardin. Le gosse a qui nous avons donné l'eau part demander à sa mère un peu en contre bas de l'autre côté de la route. C'est d'accord! Mouais... Audrey part voir l'endroit. C'est petit, la mère est un peu sèche mais elle est d'accord! Mouais... Les gosses autour de nous semblent cacher quelque chose, se font signe entre eux. Mouais... Puis, j'aperçois un homme de l'autre côté de la route qui devait regarder notre manège. Il semble me faire des signes... Genre: N'allez pas là-bas! Finalement, il vient se présenter à nous en nous parlant un peu anglais, un peu espagnol. Il nous dis que nos vélos vont attirer les voleurs si nous allons dans ce quartier, que c'est dangeureux! Il nous a conduit jusqu'à une auberge pas cher où il nous assure que ce sera mieux pour nous, que nous serons en sécurité. Les gens que nous rencontrons au Honduras nous l'on souvent dit: c'est dangeureux! Plus que dans les autres pays que nous avons traversé jusqu'à présent, nous sentons quand même une "ambiance". On a sû, depuis notre arrivé sur le continent d'amérique centrale, écouter les conseils des gens et faire la part des choses. Ce n'est pas qu'il y a une animosité envers nous mais cette expérience nous fait prendre conscience de certaine chose. Rien de grave ne s'est passer et on ne sait pas si nous avons loupé une belle rencontre ou éviter une mauvaise chose mais on espère ne pas être devenu trop parano. 

La voilà la solution contre la chaleur
    Nous quittons cette auberge, un peu sommaire, au petit matin et reprenons la grande route bordée de champs de canne à sucre et au bas côté aussi large qu'une voie d'autobus. Rassurant! La chaleur est intense, surtout entre 10h et 15h/16h. Mais les paysages sont toujours aussi magnifique, surtout après avoir passé El Progresso et sa zone commerciale où les "Burger King" et "Dunkin' Donuts" se font concurrence. Puis, enfin, nous retrouvons l'Atlantique que nous n'avions pas vu depuis le Mexique. C'est la ville de Tela qui sera le lieu de nos retrouvailles. Et après quelques petites courses ravitaillement, nous fonçons à travers la ville pour rejoindre la plage. Petit moment de rafraîchissement avant de reprendre la route. Ce jour là, nous avons décidé de tester notre demande d'hospitalité aux belles maisons de la ville d'Arizona... Nous choisissons la plus jolie et la plus grande à l'entrée du village.. Refus! A cause du chien qui pourrait nous ennuyer. On comprend, tant pis! Second essai à une maison encore plus belle avec une superbe clôture et où deux femmes discutent assises devant le portail. L'une d'elle est la propriétaire mais nous dit qu'elle doit téléphoner à son mari pour voir si il est d'accord. La réponse est négative et elle en est désolé. Nous lui disons que nous comprenons et qu'il n'y a pas de souci mais on commence a se décourager. Un troisième arrêt devant une maison où un chien aboie dès notre approche nous dissuade d'aller plus loin. Après un kilomètre en sortie de la ville, nous ne voyons plus que des champs et décidons de revenir en arrière. "On demande une dernière fois et si c'est non, on va dans un petit hôtel". 

Nous nous arrêtons devant une maison un peu plus simple et proprête où 3 personnes discutent. Et... Angel, le propriétaire, nous invite à rentrer. Ouf! La chance revient... et même deux fois car alors que nous reprenions nos vélos pour les rentrer dans le grand jardin d'Angel, un pick-up s'arrête et nous reconnaissons le femme de la deuxième maison. Son mari avait finalement décidé de nous accueillir et était venu à notre rencontre. Il nous dis qu'il n'avait pas bien compris ce que disait sa femme au téléphone, s'en excusait et nous invitait donc. Un peu embêté, c'est à notre tour de refuser son offre.... Mais nous le remercions chaleuresement. Une fois dans le jardin, donc, nous commencons à déballer nos affaires. Angel nous dit qu'il a une chambre pour nous, un peu à l'écart de la maison. Tranquillité assurée et pour couronner le tout, il y a la clim'. Avec cette chaleur de fin d'après midi, nous ne disons pas non. Une fois installé, douché, nous avons pu utiliser la cuisine et discuter avec lui et sa femme Elsa. C'est un couple d'une cinquantaine d'année dont les enfants sont aux USA et y travaillent depuis treize ans. Angel aussi, y a travaillé durant deux années. Angel est très croyant et lorsqu'il nous a demandé si nous croyons en dieu, nous lui avons répondu que nous croyons surtout en notre bonne étoile. Sans trop insisté, mais la main sur une bible, il nous dira que ce qui est sûr, c'est que dieu existe et qu'il veille sur chacun de nous... La discussion religieuse s'arrêtera là et nous parlerons de leur vie, de leurs enfants, de notre voyage et.... de nourriture. Alors qu'il avait pris son repas, Angel n'a pas dit non losque nous lui proposerons de goûter à notre plat: pâte accompagné de lamelle de carotte revenue à la poêle avec une boîte de viande pimenté et sauce tomate. Pas des plus typiquement français mais ça lui a plu. En tout cas, on a passé une agréable soirée à discuter et ils nous ont gentillement proposé de nous arrêter les voir si nous revenions par là. 









Le dimanche 04 mars, nous sommes arrivés à notre destination. Nous n'avons pas vu la ville de La Ceiba et sommes allés directement au port afin de prendre un bateau pour l'île d'Utila. Il existe trois îles dont celle d'Utila et celle de Roatan. Nous avions prévu de passer notre niveau I de plongée (Open Water). Les sites sont réputés, les clubs sérieux et c'est l'un des endroits les moins cher au monde pour le faire... Notre choix s'est fait sur l'île d'Utila car plus petite et plus routarde. Et après 1h30 de traversé sur une mer un peu agitée, nous sommes enfin arrivés. Le lendemain nous avons choisi le club Parrots Dive qui proposait les mêmes prestations que les autres clubs mais où nous nous y sommes senti tout de suite bien. Les deux premier jours ont été pluvieux mais depuis, le soleil s'est bien rattrapé. Cela fait donc une semaine que nous avons posé les sacoches. Les jours ont été bien chargés avec les cours et les plongés. Nous avons pu explorer l'île et profiter un peu de la plage en plus d'avoir découvert le monde sous-marin. L'ambiance a été fun et on a pris beaucoup de plaisir à plonger en compagnie d'Antoni et de Gaëtan (moniteur et assistant). Ils nous ont fait découvrir ce monde de silence, de calme et de magie. La faune et la flore maritime est extraordinaire. Nous avons eu le plaisir de voir des tortues, des raies, des barracudas, une murène et plein d'autres poissons colorés, gros et petits. Malheureusement, pas de photos à l'appui car notre appareil n'est pas "water plouf". Il ne nous reste que de beaux souvenirs dans la tête. Après demain, nous reprenons le bateau afin de rejoindre le continent où nous prendrons un bus pour traverser le pays jusqu'à Choluteca (en passant par Tegucigalpa) et traverser la frontière vers le Nicaragua. Nous avions prévu de faire cette étape en bus car nous avons donner la priorité au Nicaragua sur notre planning (si on peut dire qu'on en a un...) et arrivé à temps le 11 avril à San José au Costa Rica afin de passer un peu de temps avec mon pôpa et ma môman qui vont profiter de quelques jours de vacances.


                                                                                                           ..................................Lolo